Les cygnes tuberculés ne sont pas endémiques aux Etats-Unis : ils y ont été apportés par des Européens au XIXe siècle, ceux-ci trouvant ceux-là fort ravissants pour orner leurs jardins. Mais le romantisme gnangnan a fait long feu, et les 2200 cygnes de l’Etat de New York ne sont plus en odeur de sainteté auprès des autorités, même si leur nombre diminue peu à peu chaque année.
On leur reproche leur agressivité (certes, le cygne peut gueuler pire qu’un âne si on s’approche de ses petits, mais cela va rarement plus loin, et en plus le cygne à une excuse valable) et leur saleté : le cygne, comme toute volaille aquatique, fait caca dans l’eau et c’est mal. On les accuse de perturber les avions : les oiseaux sont effectivement parfois imprudents, c’est d’ailleurs un vol d’oies qui avait contraint un avion à se poser sur l’Hudson il y a quelques années. On leur reproche enfin d’empiéter sur le territoire d’autres animaux.
Pour toutes ces raisons, bonnes ou fantaisistes, l’Etat de New York passe à l’offensive : capture puis euthanasie, chasse, destruction des œufs. Pas de pitié pour la volaille, eut-elle un long cou. Cette lutte disproportionnée provoque des réactions de la part de citoyens : une pétition visant à sauver les cygnes à d’ores et déjà recueilli plus de 26000 signatures.
Source :
- New York déclare la guerre aux cygnes, Le Parisien, 26 février 2014