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Venezuela: la mobilisation étudiante contre le président faiblit

Publié le 26 février 2014 par Quiricus
En tous les cas c'est ce que dit ici le journal "Liberation" :
Venezuela: la mobilisation étudiante contre le président faiblit Une nouvelle marche organisée par des étudiants vénézuéliens a faiblement mobilisé mardi, illustrant un certain essoufflement du mouvement après trois semaines de protestations contre la gestion du président Nicolas Maduro.
Comme à leur habitude, c’est sur les réseaux sociaux que les chefs de file du mouvement, lancé en province le 4 février, ont appelé leurs camarades à manifester à partir de 10H00 locales (15H00 GMT) dans le quartier de Mercedes, à l’est de la capitale.
La marche devait s’achever devant l’ambassade de Cuba, pour protester contre les ingérences supposées de ce pays étroitement lié au gouvernement du successeur de Hugo Chavez (1999-2013).
Mais à la mi-journée, seuls quelques dizaines de jeunes avaient répondu présent, confirmant un affaiblissement de la mobilisation constaté ces derniers jours, même si les montages de barricades et les heurts entre jeunes gens masqués et forces de l’ordre se poursuivaient, avec un total de 14 morts, dont au moins huit par balles, et de 140 blessés depuis le début du mouvement.
Soutenu par une partie de l’opposition, le mouvement était initialement focalisé sur l’insécurité, critique dans cet Etat pétrolier, avant d’étendre ses revendications aux thèmes de la crise économique, des fréquentes pénuries de produits de première nécessité et de la répression policière.
Les étudiants protestataires réclament aussi la libération des personnes arrêtées en marge des violences, dont l’opposant radical Leopoldo Lopez, écroué depuis une semaine et accusé d’incitation à la violence.
Cette grogne a mobilisé un maximum de 50.000 personnes samedi à l’appel de l’opposant numéro un Henrique Capriles, alors que le pays compte officiellement 2,6 millions d’étudiants.
Directement visé, le président Nicolas Maduro, élu il y a 11 mois, a convoqué mercredi un dialogue national sans exclusive pour tenter d’apaiser la situation.
Les modalités de cette conférence «pour la paix», à laquelle «tous les courants sociaux, politiques, corporatistes, religieux» ont été invités, n’ont toutefois pas été détaillées par l’héritier politique de Hugo Chavez.
M. Capriles, battu d’un cheveu par M. Maduro lors de l’élection présidentielle d’avril dernier, a déjà annoncé qu’il n’y participerait pas, se disant lassé des «mensonges» du président et de la répression policière contre la jeunesse. En décembre, M. Maduro avait déjà appelé les maires et gouverneurs d’opposition à un dialogue sur le thème de l’insécurité auquel il n’a jamais donné suite.
Mais le président affirmait lundi soir être convaincu que «de grands accords vont être conclus» lors de cette conférence.
- Inquiétude de Washington -
Lundi soir, le porte-parole de la maison Blanche Jay Carney a fait part de «l’inquiétude» de Washington face à la situation au Venezuela, et a appelé M. Maduro à un «authentique dialogue».
En réponse, M. Maduro a annoncé l’envoi rapide d’un ambassadeur aux Etats-Unis, alors que les deux pays n’ont plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010, mais seulement des chargés d’affaires.
Le président vénézuélien a indiqué lundi soir que cet ambassadeur serait chargé de dire «la vérité sur le Venezuela, parce qu’ils croient vraiment que nous sommes en train de nous entretuer».
Illustrant les relations diplomatiques particulièrement tendues entre les deux pays, les Etats-Unis ont expulsé mardi trois diplomates vénézuéliens, en représailles au renvoi la semaine dernière par Caracas de trois agents consulaires américains accusés d’avoir apporté leur soutien aux manifestants antigouvernementaux.
A Caracas, l’armée est intervenue dans la nuit de lundi à mardi pour dégager les rues bloquées par des barricades. Une cinquantaine de manifestants qui bloquaient la circulation dans un quartier ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.
Mais dans la matinée de mardi, la vie y avait globalement repris son cours normal. Les commerces et administrations étaient ouverts, et seuls quelques rues demeuraient obstruées par les débris et poubelles posés par des grappes de jeunes masqués.
La responsable du ministère public Luisa Ortega a indiqué lundi que la justice entendait faire la lumière sur tous les cas présumés de violations des droits de l’homme dénoncés depuis trois semaines, évoquant par ailleurs l’arrestation récente de neuf policiers et militaires auteurs présumés d’abus.

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