Un rapport de WWF décrit l’urgence de s’attaquer au trafic des produits de la faune sauvage. Le massacre des animaux sauvages a des conséquences importantes non seulement sur l’environnement mais aussi des implications économiques, sociales et politiques, autant dans les pays du Sud mais aussi dans les pays du Nord.
Un trafic Sud-Sud
Le trafic illégal de produits de la faune est international mais suit principalement une route Sud-Sud, de l’Afrique vers l’Asie. La différence entre ce type de trafic et celui de la cocaine ou des hommes c’est que les pays exportateurs et importateurs sont des pays qui se caractérisent pas des fléaux qui sont de gros obstacles à l’éradication de ce trafic :
- Corruption importante
- Système de législation arbitraire
- Puissance de groupes criminels (dans les pays exportateurs notamment)
- Pauvreté importante et inégalité des richesses
Ce qui est intéressant de remarquer c’est qu’il y a une inégalité de la valeur des flux entrants et sortants. D’une part, l’Afrique exporte des produits de la faune tels que l’ivoire dont le prix du kilo d’ivoire sur le marché noir est estimé à 2 200$US et le kilo de la corne de rhinoceros peut aller jusqu’à 66 000$US! En retour, les pays asiatiques exportent des produits de consommation de masse de contre-façon en Afrique et aussi des armes.
Routes des trafics illicites dans le monde
D’où viennent les armes d’Afrique?
Des conséquences importantes
Augmentation du crime organisé
Le trafic des produits de la faune fragilise la sécurité nationale et internationale. Les revenus servent à renforcer la puissance militaire des groupes rebelles africains qui cherchent à déstabiliser les gouvernements locaux. A travers ce trafic, ces groupes se mettent en réseau avec des organismes criminels qui trempent dans le blanchiment d’argent, le trafic de drogue et d’armes. Ces derniers revendent ensuite leur butin à prix d’or, ce qui va nécessairement faire augmenter leur pouvoir dans leurs pays respectifs.
Renforcement du cercle vicieux de la corruption et de la pauvreté
La corruption a un effet multiplicateur sur ce trafic : les exportateurs disposent de moyens de payer des "droits de passage". L’absence de l’application de la loi encourage l’augmentation du nombre de braconniers. Ajoutons à cela des états faibles qui se caractérisent par la porosité des frontières qui facilite la circulation des butins d’un pays à l’autre. D’autre part, les revenus de ce trafic est concentré entre les mains d’une élite qui sont les seuls à s’enrichir. Enfin, les États ne perçoivent aucune taxe sur ces transactions, ce qui fait qu’ils ont encore moins "les moyens de leur politique".
Les conséquences environnementales
Ce sont probablement les conséquences les plus évidentes :
- disparition d’espèces
- déséquilibres des écosystèmes
- introduction d’espèces invasives
Un problème de santé publique
Le trafic des produits de la faune sauvage, en contournant les contrôles sanitaires serait à l’origine de la propagation de maladies telles que la grippe aviaire, le SRAS et le virus Ebola.
Le graphique suivant montre bien comment ces conséquences sont inter-reliées et nous plonge dans un cercle vicieux.
Et vous, vous sentez-vous concernés par le braconnage en Afrique?