Après avoir été complètement séduite par Orange is the new black, j’ai plongé dans une autre série actuellement produite par Netflix: « House of Cards« . Précédée d’une excellente réputation, cette série est en fait l’adaptation américaine de la série britannique éponyme tournée dans les années 90 et elle-même inspirée du roman de Michael Dobbs.
Produite notamment par David Fincher et Kevin Spacey (excusez du peu!) House of Cards, se concentre sur Franck Underwood, élu démocrate à la chambre des représentant et « whip » de son parti (ie qu’il a pour rôle de faire en sorte que les représentants de son parti soient bien présents lors des sessions de vote et surtout qu’ils votent en fonction des consignes qui leur sont données) dont l’implication dans l’élection présidentielle a aidé Garett Walker à devenir président des Etats-Unis en échange de la promesse de devenir secrétaire d’Etat.
Malheureusement au moment de l’investiture, Walker renie sa promesse et déclenche la colère d’Underwood qui, bien décidé à se venger, va user de tous les moyens à sa disposition pour conquérir les sommets aidé en cela par sa femme Claire (aussi machiavélique que lui) dont la soif de pouvoir n’a rien à envier à celle de son mari.
Après avoir visionné les deux premières saisons d’House of Cards, je dois reconnaître que la série n’est pas dénuée de qualités. Néanmoins, je ne serai pas aussi dithyrambique que d’autres sur son intérêt général. Ainsi si les premiers épisodes sont assez jubilatoires notamment parce qu’ils nous donnent à voir certaines facettes du pouvoir assez peu reluisantes et surtout qu’ils nous dévoilent un couple vraiment machiavélique (et à l’équilibre conjugual vraiment intéressant), je trouve que la série perd très vite en intérêt et se révèle assez vite creuse sur le fond.
En effet, très vite, les manipulations du couple Underwood prennent un tour assez grotesque dans leur méchanceté et leur gratuité et je trouve aussi que ces derniers s’en sortent toujours un peu trop facilement. En fait, très souvent en regardant certains épisodes, je me suis fait la réflexion que j’avais l’impression d’être devant un épisode de Dexter (et Dexter, tout tueur en série qu’il est semble quand même avoir plus de conscience que Franck Underwood). Je m’explique: ce qui m’énervait le plus dans Dexter était la capacité (ou la non-capacité) des collègues, de la famille ou des amis du héros à ne pas voir ce qui était sous leurs yeux et la facilité avec laquelle celui-ci se sortait des situations les plus périlleuses (avec bien sûr l’exception du Trinity Killer de la saison 4).
Ici on a un peu la même problème et l’on est vite déconcerté par la facilité avec laquelle Franck Underwood se sort des situations les plus périlleuses et manipule son entourage. Je ne parlerai même pas de certains évènements marquants de la série pour éviter de vous spoiler mais je pense que les scénaristes plutôt que de se concentrer sur le jeu politique, sa dureté et les concessions qu’il implique ont choisi, à mon grand regret, la facilité en mettant en oeuvre des rebondissements aussi faciles qu’irréalistes. Le plus frustrant étant, pour moi, le manque de challenge offerts aux Underwood même par les plus puissants tels que le président lui-même qui semble bien naïf et facile à manipuler (et surtout tellement lisse…).
Bref, si ce n’est la composition des acteurs toujours impeccable (Robin Wright et Kevin Spacey en tête), j’ai beaucoup de mal à comprendre toute l’aura qui entoure House of Cards qui me semble être une série qui manque trop de profondeur pour me convaincre. Si l’on ajoute à cela les lourdeurs scénaristiques et le manque de subtilité dans l’écriture des personnages surtout lorsqu’il s’agit d’écrire des personnages secondaires susceptibles d’égratigner l’aura des Underwood, vous comprendrez que je n’envisage pas vraiment de poursuivre vers une saison 3.
Et vous, avez-vous vu House of Cards? Avez-vous aimé la série?