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En votant contre la poursuite de l’opération Sangaris, ce soir à L’Assemblée nationale, avec une petite dizaine d’autres députés UMP et UDI, Bruno Le Maire continue de se discréditer. Pour quelqu’un qui dit avoir vocation à devenir président de la République, voter non à une opération militaire de la France destinée à éviter un bain de sang ou pire un véritable génocide des Centre-Africains musulmans, c’est faire la preuve que l’idéologie oppositionnelle systématique l’emporte sur une politique rationnelle conforme au rôle de notre pays et de son influence dans le monde. Il n’est pas satisfaisant de constater que des décennies après l’indépendance de nombreuses colonies africaines, des états souverains soient incapables de faire face à des guerres tribales ou religieuses. Il n’est pas heureux que l’armée française soit contrainte de conserver des bases militaires à l’ouest et à l’est de l’Afrique et devienne ainsi la seule à pouvoir intervenir en cas de besoins humanitaires. Bruno Le Maire, avec une hypocrisie évidente regrette que la France n’ait pas d’alliés européens en Centre-Afrique. Il s’en est fallu de 48 heures pour empêcher un massacre programmé de civils à Bangui et on peut louer la décision de François Hollande, soutenu par 6000 soldats de la force africaine d'avoir agi si rapidement en décembre dernier pour éviter le bain de sang. D’ailleurs, 1000 soldats européens — pour faire mentir l’ex-candidat à la mairie d’Evreux (1) — vont arriver en Centre-Afrique très prochainement en plus des 2000 militaires français déjà à l’ouvrage pour désarmer les milices anti-séléka ou anti-balaka. L’attitude de Bruno Le Maire (ancien ministre de Sarkozy) est d’autant plus choquante que Jean-François Copé, président de l’UMP et Christian Jacob, président du groupe UMP de l’Assemblée nationale, voteront en faveur de la poursuite de l’opération Sangaris. Quand un parti dit de gouvernement aspire à l’alternance, il doit faire preuve de responsabilité et placer les intérêts de la France et de ses alliés au-dessus de ses intérêts particuliers. Une fois de plus Bruno Le Maire se distingue. Il n’a pas l’étoffe d’un homme d’Etat et au final je crains que ses aspirations soient largement au-dessus de ses capacités réelles. (1) Bruno Le Maire sera le dernier de la liste Lefrand à Evreux. Il ne sera donc pas élu. Un échec de la droite risquerait de lui porter préjudice.