La biennale d’art singulier se tient à Dijon (et éclatée en Bourgogne, Yonne, Nièvre, S-et-loire…) jusqu’au 16 mars. Le thème cette année : « Les hommes cabanes ». Plusieurs choses à voir.
Direction l’Arquebuse. Là, dans le jardin, face à la Grande Orangerie, découverte des cabanes réalisées par l’artiste Moss avec les patients et les équipes soignantes de quatre hôpitaux où il était en résidence. Ces petits habitats de bois coloré, animés de créatures croquignolesques et d’objets inattendus sont très attirantes! On en fait le tour plusieurs fois, à la recherche des détails imprévisibles! Elles se lisent comme des albums de contes!
Et puis, il y a ici aussi, sous les arbres du jardin, toutes ces mini cabanes inventées par des jeunes de structures éducatives, sociales, sanitaires, associatives etc … Toutes sortes de « nids » , en matériaux divers et variés (de la baguette de bois à la bouteille plastique), où chacun a mis de soi. Ses peurs, ses rêves, ses souvenirs, ses envies, ses espoirs, ses amours, ses ressentiments. La cabane est une image projetée de chacun! La cabane est un un peu le fourre-tout, le vide-poche, le débarras… Mais qu’est-ce que c’est bien de tout dire autrement, sans mots!!
A l’intérieur de la Grande Orangerie, le photographe Mario Del Curto a installé (sur des échafaudages) des photos très grand format qu’il a prises dans le monde entier, à la recherche de ces univers singuliers que se créent certaines personnes marginales, solitaires, différentes… On sent parfois l’obsession maladive, le besoin d’additionner, de collectionner, de couvrir sans fin… Telle cette chinoise qui dessine sans relâche plus de 10 heures par jour, en une espèce de langage automatique, traduction des vibrations du cosmos…
Dans l’ensemble, ces œuvres dégagent une étonnante force émotive et, souvent, une belle esthétique. Je pense notamment à ces sculptures de personnages qui envahissent la forêt, se couvrent de lichen et de mousse, courent, sautent, dansent à l’infini. Splendide! (cf visuel ci-dessous)
Vous verrez aussi des photos des cabanes de l’anarchitecte Richard Greaves qui, au Québec, construit de sortes d’abris à l’aide d’éléments de bâtiments abandonnés qu’il a démembrés. En équilibre instable, faites de bric et de broc, ces architectures folles et inutiles sont d’une efficacité plastique incontestable!! Et, en outre, elles symbolisent un état d’esprit et une façon de vivre tout à fait respectables. J’ai adoré!
Moss expose aussi à l’ABC, et je crois au café L’Embarcadère. D’autres cabanes sont à voir également (et des photos de Mario del Curto) au musée de la Vie Bourguignonne, à la Nef, à l’Eldorado, à Latitude 21, à la Chartreuse, à l’Irtess etc… Je ne suis pas sûre de tout citer!! Allez voir le site: http://www.itinerairessinguliers.com/fr/biennale-d-art-singulier/edition-2014
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