C’est sans doute la première étude en neurologie qui s’est donné pour défi de comparer le fonctionnement du cerveau, de l’homme et d’un animal non primate, ici le chien, face à l’émotion de la voix. Les chercheurs hongrois suggèrent, à partir de données de neuro-imagerie, que les chiens sont eux aussi sensibles aux accents ou aux signaux acoustiques de l’émotion. Ils montrent, dans l’édition du 20 février de la revue Current Biology, à quel point les similitudes sont nombreuses et confirment une certaine sensibilité du chien à nos émotions humaines.
Les chercheurs du MTA-ELTE Comparative Ethology Research Group (Hongrie) expliquent que depuis notre dernier ancêtre commun, il y a quelque 100 millions d’années, nos zones cérébrales de reconnaissance vocale et sociale ont certes évolué mais que cet ancêtre peut expliquer une proximité dans les mécanismes comportementaux et neuronaux qui participent à cette complicité unique entre l’homme et le chien, et cela depuis des dizaines de milliers d’années.
Première complicité, les chiens et les humains partagent un environnement social similaire, rappelle Attila Andics, co-auteur de l’étude. Avec son équipe, il a formé 11 chiens à rester immobile durant un scanner IRMf du cerveau. Un examen strictement identique a pu ainsi être effectué chez l’homme et chez le chien et les chercheurs ont pu enregistrer les activités cérébrales des humains et des chiens au cours de l’audition de plus de 200 sons humains et canins. La neuro-imagerie montre que,
· les cerveaux de chiens et d’humains comprennent les zones « de voix » situées dans régions semblables ;
· la réponse cérébrale du chien est plus forte aux « voix » des autres chiens et celle de l’homme aux voix d’autres humains ;
· il existe des similitudes frappantes dans la manière dont les cerveaux humains et canins traitent les sons chargés d’émotions : Chez les deux espèces, une zone proche du cortex auditif primaire s’active plus fortement aux sons chargés d’émotions positives ;
· des mécanismes cérébraux similaires semblent traiter l’information sociale, ce qui pourrait contribuer à expliquer notre connivence avec l’animal.
Quelques différences, néanmoins ! Chez le chien, 48 % de toutes les régions du cerveau sensibles au bruit réagissent plus fortement aux sons autres que la voix. Chez l’homme, seuls 3% des régions du cerveau sensibles au bruit montrent une réponse plus élevée à des sons non-vocaux.
Bref, le chien apparaît ici comme un véritable témoin de nos émotions.
Source: Current Biology 20 February 2014 doi:10.1016/j.cub.2014.01.058 Voice-sensitive regions in the dog and human brain are revealed by comparative fMRI
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