Essai routier: Volvo S60 T6 AWD 2014

Publié le 25 février 2014 par Christian Gagnon @autoopinion

Pour moi, essayer une Volvo est toujours un événement spécial. Je n’ai pas l’occasion d’essayer beaucoup de voitures de luxe et Volvo a toujours été là pour me montrer toute la technologie d’avant-garde pouvant être intégrée aux voitures haut de gamme, technologies qui seront peut-être un jour monnaie courante dans les véhicules « du peuple ». Depuis longtemps, ces voitures suédoises m’ont fasciné par leur haut niveau de sécurité, autant active que passive. Maintenant que Volvo est de propriété chinoise, j’espère qu’elles ne deviendront pas des voitures de basse qualité destinée à enrichir un quelconque conglomérat.
Les ventes de Volvo sont en chute libre, autant au Canada qu’aux États-Unis. C’est même pire chez nos voisins du sud au point où une publication du monde des affaires a prédit qu’elle serait la prochaine marque à disparaître des États-Unis, en même temps que Mitsubishi. Comme nous l’a démontré l’exemple de Suzuki, une marque qui disparaît du marché américain a de fortes chances de quitter également le Canada. Volvo fait donc du ménage dans sa gamme, revalorise certains modèles et retravaille ses groupes motopropulseurs. On espère que cette prédiction ne se réalisera pas.
C’est la deuxième fois que je me retrouve au volant d’une S60. La première fois, la voiture m’avait grandement impressionné par sa qualité d’exécution, ses qualités routières et son aménagement luxueux. Ses gadgets de sécurité active sont aussi impressionnants, quoique la concurrence commence à envahir ses champs d’action.
Ma voiture d’essai se trouvait presque en haut de la ligne S60, juste avant la sportive R-Design. Il s’agissait de la version Platinum de la T6 AWD, à laquelle tous les groupes d’options avaient été ajoutés. La silhouette extérieure de ma voiture est intemporelle et elle survivra probablement assez bien aux ravages du temps. Sa ligne de toit très arquée, son museau long avec sa calandre proéminente et son porte-à-faux arrière court accentuent l’aspect sportif de la voiture. Les deux sorties d’échappement rectangulaires ajoutent à la puissance des lignes. Les roues de 17 pouces sont, somme toute, assez classiques, mais des roues de 19 pouces, beaucoup plus « jeunes », sont offertes dans le catalogue des options.
L’habitacle est du pur Volvo et vous apprendrez que, rien en ce monde n’est parfait. L’accès ne pose pas de problème, mais faites tout de même attention à votre tête. Les sièges sont en cuir de belle qualité, confortables et offrant un bon support latéral. Le volant se prend bien en main et son boudin m’a semblé plus gros qu’à l’habitude. Comme c’est maintenant la norme, plusieurs commandes sont intégrées au volant. Les commandes audio et Bluetooth sont à droite alors que celles du régulateur de vitesse sont à gauche. Il y a deux commutateurs moins courants pour ajuster le régulateur de vitesse adaptatif. Il s’agit de deux flèches horizontales : une courte et une longue. Ces deux boutons servent à ajuster la distance qui vous sépare du véhicule qui vous précède. Le principe est simple : lorsque le véhicule qui vous précède roule moins vite que vous, la Volvo s’y ajuste temporairement grâce aux capteurs situés dans le pare-brise. Lorsque vous mettez votre clignotant pour doubler ce véhicule, la Volvo accélère immédiatement. C’est très agréable à utiliser. Félicitations pour les palettes de changement de vitesse courtes qui ne nuisent pas aux autres commandes.
Selon votre humeur, trois styles de cadrans vous sont offerts. D’abord, le style Normal avec la température du liquide de refroidissement à gauche, le tachymètre à droite et l’indicateur de vitesse au centre. Le style sport préconise le tachymètre au centre avec la vitesse indiquée de façon numérique, la température à gauche et le niveau de puissance à droite. Finalement, le mode ECO est plus zen et la température de gauche est remplacée par un indicateur qui vous guide afin d’atteindre la conduite la plus écoénergétique possible. Dans tous les cas, le niveau d’essence est à l’extrême gauche, le sélecteur de vitesse à l’extrême droite et d’autres renseignements dans le bas de la nacelle. Très bien fait et facilement adaptable.
Le système audio se charge de faire jouer tous les formats inimaginables allant de la radio AM jusqu’au iPod en passant par la musique en continu Bluetooth. Plusieurs accès sont disponibles pour vos appareils. Dans le petit coffre central, il y a une prise USB et une AUX. Ce que je viens de découvrir en faisant le montage vidéo, c’est qu’il y a d’autres prises dans le coffre à gants : deux USB, une fente SD et des prises RCA. Le seul reproche qu’on pourrait y faire, c’est que l’écran tactile est peut-être un peu petit comparé à ce qu’on retrouve dans d’autres modèles de luxe. Un mot sur le système de navigation GPS, un peu dépassé, avec une interface grisâtre, une programmation laborieuse et une base de données très moyenne. En plus, ô sacrilège dans une Volvo, on peut programmer une adresse manuellement en roulant.
L’ergonomie perd des points lorsqu’on voit tous ces boutons qui jonchent la console centrale. Autrefois amusantes, les touches numériques qui servent à composer un numéro de téléphone sont dépassées et auraient pu être intégrées à l’écran tactile. Les autres touches ont été réparties autour d’un grand rectangle. Quelques-unes ne sont pas communes : une pour abaisser les appuie-têtes arrière lorsqu’il n’y a personne qui y prend place (très pratique), une pour le volant chauffant, une pour désactiver l’alerte de franchissement de ligne, une pour désactiver le City Safety et la dernière pour désactiver le sonar de recul. Ça fait beaucoup de boutons et la période d’acclimatation est plus longue. La visibilité pose quelques problèmes si vous avez à changer de voie, car le pilier C est très large. Personnellement, mon petit luxe dans tout ça, c’est le volant chauffant. Si vous croyez qu’il est agréable d’avoir le fessier bien au chaud, c’est encore mieux d’avoir les mains sur un volant chaud.
Les passagers arrière sont également bien assis, quoique l’espace pour les jambes soit un peu juste s’il y a de grandes personnes à l’avant. En option, vos amis auront aussi droit à des sièges chauffants. Le coffre à bagages est de bonnes dimensions quoique le seuil de chargement soit un peu haut. Volvo offre deux façons d’agrandir cet espace : par une trappe à skis où vous pourrez y insérer des objets un peu plus longs, comme des hockeys ou… des skis!, ou par la bonne vieille méthode conventionnelle qui consiste à abaisser la banquette divisée 60/40. Le plancher est alors presque plat et l’ouverture créée est respectable.
Un petit paragraphe pour vous parler de quelques dispositifs de sécurité offerts dans la Volve S60 2014. Le système City Safety est probablement le plus connu. Il permet de diminuer les conséquences d’une collision à basse vitesse. Les capteurs, situés derrière le rétroviseur intérieur, balaient l’avant de votre véhicule, détectant non seulement les autres véhicules, mais aussi les cyclistes et les piétons. Le système peut ralentir votre véhicule, ou tout simplement l’arrêter complètement si la collision est imminente. La Volvo S60 est aussi équipée d’une alerte de franchissement de ligne, système qui émet un son si vous franchissez l’une des deux lignes sans enclencher votre clignotant. Il y a aussi l’alerte de trafic transversal. Supposons que vous reculez de votre entrée et que vous n’avez pas vu venir un véhicule qui arrive de la route. Ce système émet un son puissant, vous avertissant d’un risque de collision. Et le son est vraiment puissant, je l’ai essayé! Signalons aussi la présence d’un système d’information sur les angles morts (BLIS) qui signale à l’aide d’un voyant situé près du rétroviseur extérieur qu’un véhicule se trouve dans votre angle mort.
Sous le capot, il y a deux choix de moteurs. D’abord, pour les versions plus « abordables », un moteur turbo cinq cylindres de 2,5 litres et 250 chevaux est installé d’office. À l’autre bout du spectre, la version R-Design offre un surplus de puissance avec son moteur six cylindres turbo de 3,0 litres et 325 chevaux. Ma voiture d’essai, elle, profitait du même moteur, mais développant « seulement » 300 chevaux. Sa puissance ne peut être mise en doute et son fonctionnement est doux. Il produit même un grondement qui n’est pas désagréable à l’oreille lorsqu’on le pousse un peu. Laseule boîte offerte est une automatique Geartronic à six rapports avec mode sport. Elle gère toute cette puissance en douceur et le mode manuel, dont les changements de vitesse sont rapides, peut aider afin de rétrograder plus rapidement. Le freinage est assuré par un quatuor de disques auquel l’antiblocage ABS est évidemment installé de série. La suspension est loin d’être entièrement dédiée au confort. Son amortissement est très bien calibré et favorise une tenue de route relativement sportive, tout en dorlotant les passagers. Les roues de ma voiture d’essai avaient 17 pouces de diamètre, mais on peut se procurer des 19 pouces pour une tenue de route encore plus aiguisée.
La Volvo S60 2014 est tellement truffée de gadgets visant la sécurité des occupants que j’aurais pu écrire un texte que sur ces équipements. L’objectif de Volvo étant, « personne ne devrait être tué ou blessé sérieusement dans une Volvo à partir de 2020 », Volvo met tous les efforts nécessaires pour que ses voitures soient hyper sécuritaires. Évidemment, ça ne remplace pas le dispositif de sécurité numéro un de tous les véhicules : l’intelligence du conducteur! Cette Volvo S60 2014 est très impressionnante à conduire et, malgré de petits problèmes d’aménagement et d’espace, je suis toujours plus que satisfait à son volant. En plus, en tant que voiture de luxe, elle m’offre toujours un petit bonus à la pompe : elle boit de l’essence régulière. Pas mal, non?
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Essai réalisé précédemment : Volvo S60 T6 AWD 2011
Conditions de l’essai
Réalisé du 18 au 25 novembre 2013.Météo : beaucoup de soleil, un peu de pluie et de neige, entre -11 et 7 °C.Modèle essayé : Volvo S60 T6 AWD Platinum 2014Assemblé à Torslanda, SuèdePrix selon www.volvocars.ca (24 février 2014) (modèle 2015) :** T5 Drive-E FWD : 37 750 $** T5 AWD : 39 950 $** T6 Drive-E FWD : 42 850 $** T6 AWD : 45 150 $** T6 R-Design AWD : 49 950 $Prix du modèle essayé : 53 800 $ + frais et taxes (modèle 2015)Distance parcourue : 643,2 km (62 % autoroute)
Consommation selon
Ressources Naturelles Canada :** Ville : 11,7 L/100 km (13,2 selon les tests 2015)** Route : 8,0 L/100 km (9,5 selon les tests 2015)** Émissions : 230 grammes/kmConsommation dans la vraie vie : 10,0 L/100 kmRégime-moteur à 100 km/h : 1 900 tours/minuteVéhicule fourni par Volvo CanadaPhotos prises à Ste-Élisabeth, Québec