Action contre la Faim Indonésie dresse le bilan des besoins des populations affectées par les éruptions du volcan Sinabung, au Nord de Sumatra, depuis septembre dernier. Transmises aux décideurs nationaux indonésiens et internationaux, ainsi qu’aux ONG concernées, les conclusions du rapport de mission indiquent que, derrière l’apparente bonne gestion et la couverture satisfaisante des besoins primaires par les acteurs opérant sur place, apparaissent de sérieux manques qui inquiètent Action contre la Faim.
Après une mission sur place en janvier, Action contre la Faim évalue les conséquences du déplacement des 9 000 familles originaires des pentes du Mont Sinabung sur leur sécurité alimentaire, leur accès aux soins, leur situation nutritionnelle et sanitaire ainsi que sur la coordination entre les acteurs qui leur viennent en aide.
Aujourd’hui ce sont plus de 34 000 personnes déplacées, dont 23 000 réfugiées dans des camps d’urgence, qui sont maintenues éloignées de leurs villages et de leurs biens par un périmètre de sécurité autour du volcan depuis une nouvelle éruption meurtrière le 1er février.
En septembre 2013, après plusieurs siècles d’inactivité, une première éruption surprise du volcan provoquait le déplacement de 20.000 personnes. Les éruptions successives de janvier et février prolongent la situation d’urgence et aggravent le bilan humain causant 8 morts.
Sans perspectives d’une résolution à court terme, Action contre la Faim craint une détérioration certaine de la condition des plus vulnérables dont les nourrissons, enfants, femmes enceintes et allaitantes.
Malgré l’aide humanitaire apportée par le gouvernement indonésien, des ONG et la Croix Rouge indonésienne dès le début de la crise, les populations ne reçoivent pas l’assistance adaptée à leurs besoins nutritionnels selon l’ONG. Aucune attention particulière ne vient combler les besoins nutritionnels des enfants en bas âges. L’allaitement maternel recule et la multiplication de syndromes de stress des familles viennent expliquer la détérioration des pratiques de soin materno-infantiles. Sans véritable surveillance de la situation nutritionnelle des enfants et des mères, les autorités locales sanitaires vont devoir faire face à plusieurs défis pour éviter l’affaiblissement physique et la prolifération des maladies dans les camps.
Action contre la Faim recommande d’assurer rapidement un accès à l’eau potable et à l’assainissement, de renforcer les pratiques de soin infantiles, de garantir la détection et la prise en charge des cas de sous-nutrition, d’améliorer la santé mentale des personnes fragilisées et de commencer à préparer la relocalisation des familles ainsi que leur moyen de subsistance quand leur espoir de rentrer chez elles s’éloigne.
Action contre la Faim entend pousser les acteurs engagés dans les réponses d’urgence à intégrer les besoins nutritionnels des nourrissons et des enfants dans leur plan d’action. A Java comme à Sumatra.
La mission d’Action contre la Faim en Indonésie intervient depuis 2007 dans le Timor indonésien en appui aux communautés et autorités locales pour réduire durablement la malnutrition. Avec ses partenaires indonésiens, elle intervient aussi ponctuellement sur des urgences comme lors de l’éruption du volcan Merapi en 2010, lors du tremblement de terre à Aceh en 2013 et actuellement à Sumatra sur le Mont Sinabung.
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