Le livre s’intéresse aux 7 plus prestigieuses écoles d’ingénieurs parisiennes : Polytechniques, Les Mines, Les Ponts, Les Télécoms, Centrale, Supélec et Agro (dont il n’est jamais question).
Il y a deux siècles, elles furent innovantes. On ne pensait pas alors, ailleurs qu'en France, qu’il y ait un lien entre la science et la technique. Elles conservent des atouts. Le type de formation qu’elles dispensent semble mieux adapté au contexte moderne que la spécialisation anglo-saxonne.
S’éloignant du programme qu’avait Monge pour Polytechnique, puis qu’a repris Centrale, un enseignement pratique, elles ont toutes dérivé vers les mathématiques. Aujourd’hui, elles sont toutes généralistes. Etablissements minuscules qui font la même chose. Les réunir permettrait des synergies. D’autant qu’elles sont dépassées et provinciales. Qui dans le monde connaît leurs diplômes ? Surtout, elles détournent de la science et de la recherche les meilleurs scientifiques de leur génération.
Comment l’auteur voit-il l’avenir ? Émergence d’une « économie de la connaissance », qui éliminera les barrières entre disciplines. Des mathématiques à la sociologie, il faudra tout connaître. La recherche fondamentale et l’innovation, la création d’entreprises et d’emplois, se feront dans une poignée de « hubs » mondiaux, interconnectés, centrés sur un campus, collaborant intimement avec l’entreprise. S’y regrouperont une élite, internationale et apatride, faite des meilleurs étudiants et de stars scientifiques. (Voilà qui est incompatible avec le système actuel des préparations aux grandes écoles.) Ces établissements seront payants, l'éducation n'est-elle pas un investissement ?, mais ouverts à la diversité sociale (internationale), source de créativité. La course à l’innovation s’est engagée. Copions l’Amérique et la Chine.
« Le système des écoles appelle aujourd’hui des réformes profondes. » Et voilà comment on en est arrivé à Saclay ?