Livre écrit par Pierre Veltz (Science Po, Les presses, 2007), X-Ponts, sociologue, économiste, président de l’Etablissement
Public de Paris-Saclay. Il semble avoir inspiré
le projet de Silicon Valley du plateau de Saclay.
Le livre s’intéresse aux 7 plus prestigieuses écoles d’ingénieurs
parisiennes : Polytechniques, Les Mines, Les Ponts, Les Télécoms,
Centrale, Supélec et Agro (dont il n’est jamais question).
Il y a deux siècles, elles furent innovantes. On ne pensait
pas alors, ailleurs qu'en France, qu’il y ait un lien entre la science et la technique. Elles
conservent des atouts. Le type de formation qu’elles dispensent semble mieux
adapté au contexte moderne que la spécialisation anglo-saxonne.
S’éloignant du programme qu’avait Monge pour Polytechnique, puis
qu’a repris Centrale, un enseignement pratique, elles ont toutes dérivé vers
les mathématiques. Aujourd’hui, elles sont toutes généralistes. Etablissements
minuscules qui font la même chose. Les réunir permettrait des synergies. D’autant
qu’elles sont dépassées et provinciales. Qui dans le monde connaît leurs diplômes ?
Surtout, elles détournent de la science et de la recherche les meilleurs
scientifiques de leur génération.
Comment l’auteur voit-il l’avenir ? Émergence d’une « économie
de la connaissance », qui éliminera les barrières entre disciplines. Des
mathématiques à la sociologie, il faudra tout connaître. La recherche
fondamentale et l’innovation, la création d’entreprises et d’emplois, se feront
dans une poignée de « hubs » mondiaux, interconnectés, centrés sur un
campus, collaborant intimement avec l’entreprise. S’y regrouperont une élite, internationale et apatride, faite des meilleurs étudiants et de stars scientifiques. (Voilà qui est
incompatible avec le système actuel des préparations aux grandes écoles.) Ces
établissements seront payants, l'éducation n'est-elle pas un investissement ?, mais ouverts à la diversité sociale
(internationale), source de créativité. La course à l’innovation s’est engagée.
Copions l’Amérique et la Chine.
« Le système des
écoles appelle aujourd’hui des réformes profondes. » Et voilà comment
on en est arrivé à Saclay ?