Du parc de la Villette on ne discerne que les grues qui semblent tricoter dans les airs sans relâche. Pourtant du périph, c’est à tous qu’il montre son visage en construction, dévoilant ses structures métalliques, et l’assemblage de ses matériaux. Si tout le monde le voit, peu encore savent encore ce que réserve ce chantier. Il s’agit de la future Philharmonie de Paris soit une salle de 2 400 places, qui s’intègre au complexe culturel de la Cité de la musique, de la Grande Halle de la Villette, du Zénith et de la Villette.
Issu d’une longue attente, la Philharmonie intervient pour donner à Paris et la France une salle à la hauteur des enjeux symphoniques et des formations de prestige. Lieu de résidence et de passage pour les formations internationales, il ouvrira début 2015.
Le projet a été ces derniers temps au centre des polémiques, accusant un retard conséquent et une facture plus élevée que prévue.
Pourtant sa gestation progressive n’échappe pas à ses témoins, les couches se superposent sur une pente vertigineuse à l’arrière, tandis que l’on vient d’y échafauder une très impressionnante structure métallique horizontale, qui coiffe le bâtiment à l’avant.
C’est bel et bien un chantier vivant. Fait indéniable et perceptible dès que l’on passe devant, en voyant les machines en mouvement et les hommes aux tenues fluorescentes qui escaladent la construction telles des fourmis. C’est eux, qui fixent les strates du bâtiment et modèlent son aspect.
Mais pourquoi entreprendre un projet si ambitieux ?
Au 19e siècle, c’est la naissance du concert artistique payant, et le début des grandes salles construites sur un modèle appelé “boite à chaussures”, hérité des salons et des églises protestantes. Le rapport orchestre public est frontal, l’orchestre est sur scène face au public.
Au 20e siècle, le besoin d’agrandir les salles se fait ressentir, et pour conserver une bonne acoustique, l’orchestre est placé au centre de la salle. La Philharmonie de Berlin (évoqué ici) datant de 1963 est le premier modèle “enveloppant”. En effet, le public entoure la scène et les musiciens, dans une disposition qui est dite “en vignoble” réduisant la distance entre les spectateurs et les musiciens, permettant une certaine intimité.
Le concours de maîtrise d’œuvre pour la Philharmonie de Paris est lancé le 17 novembre 2006. C’est celui des Ateliers Jean Nouvel qui est définitivement retenu en avril 2007. Dans son projet l’architecte qui a notamment et entre autres signé le Musée du Quai Branly à Paris, parvient à imaginer une architecture intérieure où le spectateur le plus éloigné dans l’auditorium de la Philharmonie de Paris est à 32 mètres du chef d’orchestre (contre 48 mètres à la salle Pleyel).
Le chantier signe la genèse du lieu et mérite à ce titre une entière considération. La vie très particulière qui émane de l’endroit permet de déceler le quotidien de ceux qui réalise l’ouvrage.
Ainsi, c’est avec assiduité et efficacité que le site internet est animé, enrichi de contenus novateurs, originaux et intéressants. La « symphonie de chantier » ou « le carnet de sons« sont ainsi de jolis exemples.
D’autre part, c’est non sans sourire que l’on pouvait voir le sapin de noël, hissé à 54 mètres de hauteur pour les fêtes de fin d’année.
Pour ma part c’est avec curiosité que je souhaitais observer le chantier en progression, le fixer un instant. Les images aériennes de cet été étaient si impressionnantes que le journal de chantier mensuel est devenu un véritable rendez-vous.
Un petit tour de la structure :
A suivre :
La construction de la Philharmonie de Paris