Jour 289 - Paso Osoruri

Publié le 09 juin 2007 par Fabrice Rimlinger
La vallée est blanche de givre mais je bénificie du soleil très tôt. Après cette bonnee nuit, j'enfile le col Moyobamba (4500) et les 7km de la vallée du même nom en mons de 2 heures avant que les choses sérieuses ne commencent : le Paso Cara Cara et ses 4850m. Pour avancer vite, j'ai l'habitude de fractionner le parcours et de fixer des objectifs à cours terme du style "chiche que tu passes le col avant 11h". 10h58. Les jambes en feu , tête baissée et poumons à l'agonie, me voila au col !
Alors que je me relève pour rependre mes esprits, c'est la claque ! Une vue à couper le souffle (comme si j'en avais besoin !), un panorama d'anthologie derrière une descente vertigineuse : Alpamayo, Quitaraju, Pumapampa et Santa Cruz ! Mortel !
Assis, je contemple le spectacle. J'en crois pas mes yeux, à cette altitude, un colibri s'arrête pa 50cm de mon visage et prends tout son temps pour inspecter le drôle d'animal qu'il vient de croiser. Je ne sais pas lequel des 2 est le plus surpris !
C'est parti pour une descente de folie. Toute fatigue ayant disparu, je descends en courant vers les petites lagunes, m'arrêtant toute les minutes pour prendre une photo qui ne fera certainement pas justice à la majesté des lieux.
Au bout de la descente, la Quebrada de los Cedros tourne vers l'Est, laissant derrière elle la pyramide de l'Alpamayo. Damned c'est vrai qu'il est bgeau ce sommet, qualifé de "plus belle montagne du monde" en 1966.
Les 700m de la voie Ferrari me tentent plus qu'il ne m'intimident, mais il est encore trop tôt dans la saison pour affuter les piolets.
Pause casse-croûte au pied des géants et je repars, sans le savoir, vers un long calvaire.
La quebrada s'étale sur 10 km en direction du cllejon de Huaylash, mais le chemin du trek remonte vers le sud au bout de 8km. 700m à grimper ne seraient pas un problème si le chemin n'était pas si étiré.
A coup de zig et de zag les kilomètres défilent. Pas moyen de poser la tente, la pente est trop prononcée et pas de source sur ce flanc de montagne. Une seule solution : "tais-toi et marche jusqu'au col ! ". 16h. Après avoir franchi plusieurs arrêtes et déçu autant de faux espoirs, les cairns du col Toro Pishta sont en vue et une source me permet de faire le plein pour la soirée.
17h.
C'est le dos et le frottement de la ceinture du sac qui m'en font baver. Le soleil ne va pas tarder à se planquer. Damned ou vais-planter la tente ? Pas seul mètre carré plat et de la caillasse de partout. Finalement je m'installe en plein milieu du chemin... l'avantage d'avoir une mini-tente !
Comme pour Choquequirao, je suis parti avec le minimum de bouffe, mais ce soir c'est une petite dédicace à Maître Guillaume avec ce rissoto riquissimo rescapé des aventures chiliennes... un régal bienvenu !
18h30, extinction des feux. Caramba ! Ça s'appel une journée bien remplie ça !