Des films et des séries en illimité pour seulement 6,99 euros par mois ! Voici la promesse alléchante de Netflix ! Nombreux sont donc ceux qui attendent son arrivée sur le sol français. Mais l’atterrissage est semée d’embûches et ne devrait pas se faire avant l’automne prochain.
C’est l’occasion pour AntVoice de revenir sur la success story Netflix et sur son fameux système recommandation, une des clés de sa réussite.
De la location à la diffusion
Pour ceux à qui ce nom ne dit rien, Netflix est à l’origine un loueur de DVD créé fin des années 90. Pour un prix fixe, vous receviez par courrier un DVD dont la durée de location était illimitée. Avec l’arrivée du haut débit, le « Video-Futur » américain expérimente la mise en ligne de son catalogue. Grâce à sa facilité d’accès et la richesse de son offre, Netflix n’a pas mis longtemps pour s’imposer comme le leader des SVOD (Subscription Video On Demand, autrement dit, vidéo à la demande par abonnement).
Dix-sept ans après sa création, Netflix est un solide leader de la SVOD aux Etats-Unis. Un large choix de films, de documentaires et de séries récentes à visionner en streaming dès le lendemain de la diffusion sur la TV explique cet insolent succès. Le formidable contenu est accessible sur tous les « devices » existants : télévision, via les box internet, consoles (Wii et PS3) Apple TV, tablettes, smartphones, ordinateurs, et ce, à toute heure du jour ou de la nuit sans publicité !
Reed Hastings, le CEO du groupe positionne d’ailleurs Netflix comme « une chaine de télévision illimité sans publicité » !
Une plateforme basée sur la recommandation
Le principe (et succès) de Netflix s’appuie sur la recommandation sociale de films. 75% des inscrits utilisent la plateforme principalement pour son moteur de recommandation. Grâce à un algorithme secret et aux millions de données récoltées, Netflix pousse des propositions personnalisées à chaque nouvelle connexion. Il analyse autant les films recherchés et visionnés par les utilisateurs que les notations données à chaque film par ces derniers.
Netflix fait ce qu’on appelle « une recommandation hybride ». D’une part, la plateforme collecte les données au niveau de l’objet lui-même, le film (support, % de visionnage, replay sur une scène, …). Il fait le lien entre les caractéristiques du film (son genre, les acteurs qui y jouent) et l’historique de l’utilisateur. D’autre part, elle compare également des données sur des utilisateurs ayant des goûts similaires, susceptibles d’aimer le même genre de film, ce dernier point devenant pertinent avec un nombre très élevé d’abonnés. Bref, un service complet qui répond le plus précisément possible aux goûts et intérêts des internautes.
Netflix prend soin de son algorithme et cherche constamment à l’améliorer. Le concours « The Netflix Prize » avait d’ailleurs était lancé en 2006, permettant à des analystes et autres développeur d’améliorer la solution !
De la recommandation à la prédiction
En plus d’être un diffuseur de contenus, la plateforme de SVOD se lance dans la production. Grâce à son algorithme, Netflix peut déterminer les critères constitutifs d’un programme à succès. C’est la méthode dite des « trois cercles« . House of Cards est l’exemple le plus connu de cette stratégie. Netflix a investi dans la série sans hésitation en se basant sur 3 éléments, validés par l’algorithme : la version anglaise de 1990 avait été très appréciée, les gens aimaient les films de Fincher, et Kevin Spacey était un acteur plébiscité par la communauté Netflix.
Plus récemment, le succès de la série « Orange Is The New Black » en est encore une nouvelle illustration parfaite. À nouveau, 3 cercles d’intérêts précis validés par l’algorithme : les comédies noires, un premier rôle féminin sympathique, et le thème de la prison et du crime. Les 3 cercles réunis promettent un succès garanti, confirmé par les chiffres puisque 75% des vues viennent d’une recommandation faite à l’utilisateur et qu’aucune publicité média n’a pratiquement été faite.
Pourquoi Netflix n’est-il pas pas encore lancé en France ?
Depuis plusieurs mois, les rumeurs d’un lancement en France se font entendre sur le web.. Et pourtant, le syndrome BurgerKing touche Netflix car cette date est repoussée constamment. Alors que le lancement fut rapide en Angleterre, en Irlande, au Danemark, en Suède, en Norvège et en Finlande, en France la négociation n’en est qu’au début. Depuis quelques jours, on parle de discussions avec Free et Orange. Compte tenu de sa base de données et de son implémentation en Europe, Orange semble être le plus à même d’accueillir Netflix dans sa box. 10 millions de foyer y ont accés ! Mais si Netflix tarde à sortir, c’est à cause d’une réglementation trop stricte qui demande un délai entre les sorties en salles et la diffusion sur les autres canaux. C’est ce que l’on appelle la chronologie des médias. Selon le CSA, il faudrait 36 mois avant qu’un film sorti au cinéma puisse être visible sur un VOD par abonnement. Concrètement « le Loup de Wall Street » ou « le retour des 3 Frères » par exemple ne seraient visibles sur Netflix qu’en 2017 …
A suivre !