Michelin et Bordeaux : coup de gueule !

Et voilà encore Michelin qui m'énerve !

J'apprends ce jour, via le journal Sud-Ouest, que les deux macarons très justement octroyés en son temps à l'HOSTELLERIE DE PLAISANCE à St-Emilion et le macaron du Grand Hôtel à Bordeaux, j'apprends que cela a disparu de cette édition 2014 du Guide Rouge.

Commentaire :

Les gastronomes savent que dans le tourbillon de la TV, l'ancien chef de Plaisance, Etchebest, pris par le vertige d'une soudaine notoriété superbement construite sur des coups de gueule face à de petits amateurs de réussite facile dans la restauration, a fatalement rendu son tablier pour d'autres horizons. C'était écrit.

Soit. On le comprend. Il a parfaitement le droit de poursuivre des ambitions majeures. On verra bien.

Un petit bémol pourtant. C'eût été classe d'attendre un chouilla, le temps que le Guide Rouge soit imprimé, ce qui aurait au moins laissé du temps aux propriétaires, la Famille Perse, pour justifier, avec le nouveau chef choisi (qui vient d'un établissement ayant un macaron), une farouche volonté de garder le niveau actuel.

Michelin, en la circonstance a été petit, petit quand bien même on peut comprendre qu'un changement de chef l'autorise effectivement à remettre en jeu les macarons  gagnés tout autant par Etchebest (sa cuisine) que par les Perse qui ont donné à cet établissement de la rive droite un cadre d'exception.

Ne me dites pas que je me contredis en la circonstance. Sur le principe, difficile de mettre en cause cette décision politique du Guide Rouge.

Ce qui m'énerve c'est qu'ailleurs, les zèbres du Guide Rouge ont eu une attitude bien différente.

Exemple : quand les Lameloise ont vendu leur maison de Chagny, établissement hyper classique, un peu musée de la gastronomie des années 80 et 90, autant que je sache, les 3 macarons sont restés solidement accrochés au nom de cette maison historique. Pour y passer de temps en temps, qu'on ne se méprenne point : j'aime beaucoup cette maison, laquelle, comme les Haeberlin à Illhausern, reste un temple historique et à jour de la grande cuisine française.

Pourquoi alors deux poids deux mesures ? Et je suis certain qu'il y a d'autres exemples du même acabit. 

Encore heureux que bien des gastronomes s'en fichent éperdument des notes du Michelin, préférant de loin juger par eux-mêmes des qualités réelles ou superficielles de la cuisine ainsi bêtement sanctionnée. Les conséquences économiques viendront plus de la clientèle de passage - importante dans le cas présent - les touristes continuant à consulter les Guides Rouges en s'attachant à cette hiérarchie historique des étoilés.

On aurait voulu punir les propriétaires qu'on aurait pas agi autrement. Dans le contexte économique actuel, cette décision du Michelin mérite parfaitement un coup de gueule.

Il fallait que cela soit dit, fan de zou !

A tout le moins, comme le nouveau chef vient d'une maison où il a gagné un macaron, l'élégance et la justice eussent été de lui faire confiance dans ce nouveau défi qui sera le sien à Plaisance, et donc de laisser au moins un macaron à Plaisance.

Dois-je ajouter une autre punition du Michelin qui refuse de donner au LAURENT le second macaron que mérite tant la cuisine d'Alain Pégouret et la classe de tout le personnel de cette maison parisienne, laquelle, très heureusement, est toujours suivie par une clientèle qui se fout royalement de cette iniquité du Guide Rouge ?