Quatre sœurs : Hortense T2 - Cati Baur/Malika Ferdjoukh

Par Vanina Delobelle
En lisant le tome 2 des Quatre Sœurs, une bouffée de légèreté et un assemblage finement dosé de bons mots ont égayé ma lecture. Certes, ce roman graphique est à destination de jeunes adolescents, mais j’ai pour habitude de dire que le terme « littérature pour la jeunesse » n’est pas porteur de date de péremption.

Lecteurs de tout âge, soyez donc les bienvenus chez les Verdelaine, à la Vill’Hervé. Charlie, Énid, Hortense, Bettina et Geneviève vivent dans la maison familiale, lourdement refroidie par la chaudière défaillante ou par l’austérité de tante Lucrèce, mais chaleureuse par les âmes et caractères affirmés qui l’habitent. Ce second volume est consacré à Hortense, 11 ans et demi, qui vit mal le fait « d’être une parmi cinq, une dans la multitude » et dont le meilleur ami n’est autre qu’un journal intime.

Petit bijou d’humour, ce second tome brille surtout par ses personnages secondaires : Muguette, enfant atteinte d’une leucémie, qui remplace les termes irritants ou négatifs par des jeux de mots géographiques, comme pour narguer la vie. Ou bien Merlin Gillespie, le livreur de Nanouk Surgelés, faux magicien aux vrais airs de Cyrano, qui, par sa péninsule, va donner une véritable leçon de vie à la jeune fille futile et mièvre qu’est Bettina. Sans oublier les conversations loufoques d’Enid avec le gnome de la chasse d’eau.

Voilà trois ans que j’attendais la suite de cette série. Et j’avouerai que le changement d’éditeur, et surtout de format (passage d’une mensuration manga à BD), n’est ni judicieux ni performant. Espérons que la fratrie ne se laissera pas autant désirer pour conter les tracas de Geneviève, dans un troisième tome. Car les dessins de Cati Baur, colorés, fantasques, aux décors douillets comme le petit univers doucement « fouillis » du roman de Malika Ferdjoukh, mériteraient d’être publiés à plus vive cadence pour satisfaire les lecteurs, toutes générations confondues!

Emilie Genevrier