On nous a inventé une nouvelle maladie. Si si si, c’est possible.
Mais avant de t’en dire plus, voila un test, pour déterminer si oui ou non, tu as des tendances orthorexiques, ou si tu es carrément atteinte :
Moi, mon score est de 6.
Et je tend vers le 7, si un jour j’ai le courage de devenir végétarienne.
Mais, promis, ça va, je ne suis pas névrosée, angoissée, je le vis SUPER bien.
Surtout, je n’ai pas besoin qu’on mette un nom barbare sur ma façon de vivre et de penser, sous prétexte que :
1/ ce n’est pas dans les normes qu’on veut nous imposer.
2/ je ne fais pas suffisamment fonctionner le commerce et l’industrie de l’agro-alimentaire.
L’orthorexie, selon la nomenclature médicale, est donc un trouble alimentaire, au même titre que l’anorexie ou la boulimie. C’est donc faire (trop) attention à ce que l’on mange.
Selon le CERIN, serait frappé d’orthorexie l’individu qui :
« se montre soucieux de diversifier son alimentation lors des trois repas quotidiens. Par exemple, il ne va pas manger les mêmes sources de glucides ou de protéines. Si par extraordinaire il est amené à faire un écart lors d’un repas festif, il mettra en œuvre un strict mécanisme de compensation dans les jours qui suivent : en faisant du sport, en augmentant la rigueur de son régime, en jeûnant… »
« Chez certaines personnes, on trouve couramment du côté du sain toute la gamme des produits « naturels », complets, non raffinés : pâtes complètes, farine complète, sucre de canne non raffiné, etc. Du côté du malsain tout ce qui est industriel, raffiné (sucre, farine blanche), classique (pâtes, riz blanc). Bref tout ce qui a subi des transformations et s’est éloigné du « naturel », donc du « sain ».
« Le bio est ainsi placé du côté du sain, mais ce n’est pas le seul critère pour définir une alimentation saine. L’aliment de saison, ou celui qui vient de la région, celui qui entretient un lien de proximité entre le producteur et le consommateur peuvent aussi être valorisés et entrer dans la « bonne » catégorie. Chaque orthorexique trace ses frontières. L’un bannit tous les additifs, l’autre divise les corps gras entre saturés et non saturés, l’autre ne rejette le sucre que s’il est raffiné, etc. Toutes les nuances et variations sont possibles. »1
(en gras : ce que je fais)
DOnc.
Je préfère les circuits courts, le bio, manger sainement, manger des produits non transformés, non raffinés, limiter les apports en produits chimiques, en OGM and cie … bref, filez-moi des cachets, que je soigne tout ça !
Donc, lui, il est sain d’esprit. #WTF
De plus en plus de personnes cherchent à décrypter les étiquettes pour savoir ce qu’elles ingurgitent;
de plus en plus prennent conscience que les industries agro-alimentaire et les pouvoirs publics n’ont que faire de nous empoisonner, tant que cela rempli leur caisse et que ça les maintient au pouvoir.
Alors vite, stigmatisons ceux par lesquels le changement s’amorce.
Bande d’orthorexique va !!
A contrario, tu es sain d’esprit, normal et conforme à ce qu’on attend de toi la société lorsque :
– tu ne consomme que des produits du supermarché
– tu ne peux pas te passer de ton aspartame
– les plats préparés sont tes meilleurs amis
– coca et soda en perfusion tu ingurgitera
– tu bois plusieurs verres de lait par jour
– tous les midi, c’est take-away
– tu boulotes de la nourriture … mal-saine.
Hum … comment dire ?
Je préfère être considérée comme "malade" et préserver ma santé (ceci étant, je conçois que faire attention à l’excès peut être dommageable (se priver de petits plaisirs, se couper socialement de son entourage, devenir prosélytique …). Mais comme en tout, chaque comportement porté à l’excès peut être dangereux, tout dépend où on met le curseur.
Mais de là à stigmatiser toute une population pour soi-disant protéger une minorité qui s’enferme dans l’excès …
Pour la prochaine maladie, on mise sur quoi ?
High-tech’oxie ? ( ne s’adapte pas aux média hyper-connecté)
Cosmetophobes ? ( qui rejette les cosmétiques et soins industriels pour s’adonner au home-made)
Non, j’ai mieux : rebelloxie. (non réceptif à tout ce qui est censé lui être inculqué).
Bon, allez, soit honnête, et dis-moi quel est ton diagnostic d’orthorexique …
Moi, je cumule : je fais un jeûne hebdomadaire, je ne me lave plus les cheveux avec du shampooing, je n’achète jamais de cosmétique (même les vernis, j’ai arrêté), je consomme le maximum sur le marché de l’occasion (braderie, le bon coin), j’utilise des protections périodiques mensuelles non jetables et maintenant, je suis orthorexique …
Nan mais que font les pouvoirs publiques ? Où est l’ambulance, la camisole, les cachetons ??
En savoir plus :
http://www.santenatureinnovation.com/etes-vous-frappe-dorthorexie/
http://www.bon-coin-sante.com/blog-sante-sans-prise-de-tete/alimentation-nutrition/orthorexie-manger-sain/
Dur à Avaler, agacé, vient lui aussi de créer une maladie … qui ma foi, serait plus crédible que celle dont il est question aujourd’hui … la Lemorexie.
Une pathologie, donc.
Alors, un traitement ?
http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=orthorexie-pm-traitements-medicaux
Anya