J'avais vu ce film à sa présentation au festival de Locarno en 2001. J'avais déjà lu le livre de Daniele del Giudice et je m'étais intéressée à Roberto Bazlen (dit "Bobi") qui est le héros invisible du film , un découvreur de talents littéraires qui a très peu écrit . De lui j'ai lu "Le capitaine au long cours " et des" lettres éditoriales".
A l'occasion d'une journée consacrée à l'écrivain Daniele del Giudice - qui n'écrit plus , empéché par la maladie - j'ai revu le film tiré d'un de ses premiers romans, "le stade de Wimbledon ", film projeté au cinéma du Panthéon et présenté par Mathieu Amalric.
Une jeune femme (Jeanne Balibar) -un homme dans le livre- va rechercher les traces de Robert Bazlen à Trieste , ville mythique de la Mittel-europa.. En même temps que les personnes rencontrées qui ont connu un peu Bobi on découvre la ville sous une belle lumière de quatre saisons consécutives ... Trieste, ville frontière, ville liée à la psychanalyse , celle de Svevo par le" dottor S." de la préface de "La coscienza di Zeno", noeud de rencontre d'illustres écrivains ,Joyce, devenu ami de Svevo , Umberto Saba , .... et tant d'autres , ceux découverts par Bobi , infatigable lecteur .... Par ses "lettres éditoriales " , on suit ses rapports avec les éditions Einaudi , comme des documents bruts sur des écrivains , Musil , Jouve,Sadègh Hedayat ("la chouette aveugle")...[J'abandonne cette digression sur Bobi et Trieste que je connais et je reviens au film .... ]
Ses recherches vont mener la jeune femme à Londres pour y rencontrer Ljuba qui a bien connu Bobi ... La dernière image montre Jeanne Balibar contemplant le stade de Wimbledon ....
J'ai eu le plaisir de revoir ce film qui m'a replongée au temps où j'ai découvert Trieste et où j'ai lu presque tout Svevo , Saba, Stuparich et ,plus récemment, Magris
L'après-midi , à l'auditorium du Petit Palais , des écrivains ont évoqué l'écriture de Daniele del Giudice , maintenant sur l'île de la Giudecca à Venise , dans une chambre qui regarde la lagune....