Si la poésie est, tout compte fait, une vie de secours, une vie de rechange, une vie au second degré, l'art de se charmer pendant les crises, l'art de se mêler âme et corps aux phénomènes, aux emportements, aux dieux, de faire bloc avec les ravages, de se baigner dans son propre sang ; si elle est aussi un art suprême de se confier à ses semblables par le déchirant canal des larmes et des cris ; si elle est enfin l'art de rendre sensibles les énigmes de la douleur et de remords dont la vie peuple nos jours monotones, écrivons que Thérèse Aubray est, au nombre de celles et de ceux qui savent le manier, une des plus habiles et des plus inspirées. »
Léon-Paul Fargue, préface à Défense de la Terre de Thérèse Aubray, GLM, 1937
[choix de Jean-Paul Louis-Lambert]