Après avoir combattu le traître Minuit lors de l’Automne 1152 et affronté le froid et les prédateurs affamés lors de l’Hiver 1152, les héros de la Garde sont relégués au second plan de ce troisième volet, qui revient sur la légende de la Hache Noire.
En attendant de livrer la suite des aventures de Lieam, Kenzie et autres membres du corps d’élite du royaume des souris, David Petersen a la bonne idée de faire un bond de quarante ans en arrière en nous narrant la quête de Celanawe. Au printemps 1115, ce dernier est envoyé par delà l’infranchissable Mer du Nord pour y récupérer cette arme mythique, dont le porteur à la lourde tâche de veiller sur la sauvegarde du peuple des souris. L’auteur propose donc une nouvelle aventure parsemée d’embûches, qui lève le voile sur l’origine de cette légende dont le nom désigne aussi bien son porteur que l’arme elle-même.
Même s’il tombe à point nommé, ce retour en arrière peut éventuellement se lire indépendamment des deux tomes précédent et est de toute façon l’occasion rêvée de replonger dans cet univers d’heroic-fantasy médiéval transposé dans un monde animal d’une grande rudesse. Au fil des tomes l’auteur prend plaisir à enrichir ce royaume original et envoûtant, où il excelle à mettre en avant la bravoure des Gardes.
Si les deux tomes précédents avaient permis de faire la connaissance des différents membres de la Garde, tout en peaufinant progressivement la personnalité de ces souris aux caractères bien distincts, celui-ci se concentre sur les exploits de Celanawe, tout en livrant des personnages secondaires d’une épaisseur touchante. L’héroïsme est certes à nouveau au rendez-vous, mais le soin apporté à la construction des personnages insuffle beaucoup d’humanité à cette fantasy animalière.
Outre la qualité des personnages et de cet univers accrocheur, il faut également souligner ce graphisme somptueux qui distille une ambiance "coin du feu" propice à cette épopée médiévale. Un style à grandes cases proche du conte pour enfants et un découpage aéré d’une efficacité extrême. Mais malgré cet aspect ‘jeunesse’, la rudesse de l’environnement et les destins parfois tragiques des protagonistes, ne font pas vraiment de cette série une saga pour enfants. La narration experte de David Petersen repose d’ailleurs volontiers sur la puissance évocatrice de son dessin, qui se place au diapason de ces superbes contes pour grands enfants.
Une saga indispensable pour petits et grands !
Retrouvez d’’ailleurs cet album dans mon Top de l’année !