Ce n’est pas un service à rendre aux femmes, explique en substance l’Académie nationale de Pharmacie, qui répond au projet de loi récemment voté par le Parlement qui prévoit la possibilité de vente des tests de grossesse en libre-service dans les supermarchés. Une disposition qui, selon ses supporters permettrait d’élargir et de faciliter l’accès des femmes à ces tests et ainsi de détecter plus tôt leur grossesse, au moindre coût et dans l’anonymat.
· La perte d’un interlocuteur, professionnel de santé et de terrain, marque un recul important en matière de santé publique.
· L’expérience actuelle des pharmaciens d’officine montre que l’information sur la notice et l’emballage peut ne pas suffire pour garantir la sécurité d’usage de ces tests, surtout quand il s’agit de très jeunes femmes en désarroi ou de femmes en situation précaire pour lesquelles une information personnalisée s’impose.
· En effet, un risque de test faussement négatif peut exister si ce test est pratiqué trop précocement, avec en conséquence, une découverte tardive de la grossesse et le recours à un avortement, beaucoup plus lourd psychologiquement et coûteux.
· De plus, pour toutes les femmes, cet achat se fait dans une période d’incertitude qui appelle un conseil et une réponse aux questions et aux angoisses en cas de test positif. Une information banalisée sur l’emballage et la notice ne saurait remplacer un accompagnement personnalisé.
Les tests de grossesse sont parmi les dispositifs médicaux de diagnostic in vitro en libre accès, ceux pour lesquels le conseil du pharmacien est le plus précieux ! C’est pourquoi, l’Académie nationale de Pharmacie préconise le retour aux dispositions antérieures et le maintien de la vente exclusive des auto-tests de grossesse dans le circuit officinal.
Source: Communiqué académie nationale de Pharmacie » Tests de grossesse en grande surface » adopté en Conseil du 12.02.2014 et séance du 19.02.2014 (Visuel © Halfpoint – Fotolia.com)