Un bouquin, un faitout, et une poêle très lourde. C’est un bon début, mais on est encore très loin du compte pour que je me sente heureuse dans ma cuisine comme un porcelet dans une mare de gadoue. Il manque certains basiques, des incontournable sans lesquels une bonne cuisine qui se respecte ne pourrait survivre.
Une cocotte en fonte :
J’ai envie de dire que si à 30 ans t’a pas ta cocotte en fonte, t’as raté ta carrière de roi des fourneaux. On peut tout cuisiner dans une cocotte en fonte : de la tourte à la Guiness à la sauce tomate maison. Un poulet ? Dans la cocotte en fonte. Un ragout de légumes ? Dans la cocotte en fonte. Existe-t-il un son plus merveilleux que le "plop plop" du petit plat qui mijote doucement et longuement dans un vieux plat en fonte ? Existe-t-il une saveur plus douce que l’agneau qui fond sous la langue parce qu’il a pris le temps de caraméliser à feu très doux pendant de longues heures ?
Alors oui, neuf, c’est cher. Mais d’occase, beaucoup moins.
Un couteau
Oui. Je suis une fille simple, avec des besoins simples. Un couteau donc. Mais pas ces saletés de couteaux en céramique : ces machins sont peut être bien tranchants, mais entre mes mains percées, ils ne font pas long feu. Moi, ce que je veux, c’est un K Sabatier.
Un bon vieux couteau made in Auvergne. En plus, on peut les faire graver. Un couteau De brie et de fureur, la classe.
Un mixeur-plongeur
Je me suis retrouvée l’autre jour en train de loucher sur le rayon des soupes en briques. Ce qui, que les choses soient bien claires entre nous, est totalement contraire à ma religion. De la soupe en brique. Et puis quoi encore. La soupe, on la fait soi-même, ou on en mange pas. Or, pour faire une bonne soupe, rien ne vaut des légumes de saison, et un mixeur. Je préfère le mixeur au blender tout simplement parce que pour pas grand chose, on peut avoir un kit complet batteur-hachoir-mixeur. Mais croyez bien que le jour ou ma cuisine dépassera le mètre carré, j’aurais les deux.
Une mandoline
Non, je n’ai pas l’intention à me mettre à la musique : j’ai un minimum de respect pour vos oreilles. La mandoline à laquelle je fais référence, c’est cet instrument qui permet de trancher et de préparer des juliennes.
La mandoline exerce sur moi un phénomène d’attraction-répulsion qu’aucun autre ustensile (de cuisine) ne m’a jamais fait ressentir. Parfois, je rêve de chips de betterave maison, ou de carottes râpées. Et juste après, je visualise mes doigts, coupés en tranches fines. Du coup, j’hésite, à juste titre.
Un piano
Non, toujours pas de musique. Certes, je me targue de savoir jouer "J’ai du bon tabac" et "Ah ! Vous dirais-je maman" avec un seul doigt, mais ce n’est pas de ça dont il est question. Là, on parle de fantasme absolu, de rêve d’une vie. Une cuisinière La Cornue. La simple vision d’une La Cornue, et voilà mes glandes salivaires qui s’activent. C’est beau, c’est tellement beau.
Je ne désespère pas d’avoir un jour l’un de ces bijoux dans ma cuisine…
Et last but not least, une cuisine. Une grande, avec autant de place pour ranger tous ces ustensiles (et en rajouter d’autres comme une yaourthière, une sorbetière, un poêlon pour faire des fondues, des moules à manqué et des moules à canelés, 456 théières, autant de tasses et de mugs, une cave à vin, un frigo américain, et une machine à servir des pressions, j’en passe et des meileurs) que pour tous vous inviter à manger du fromage.
Et vous, il y a quoi dans votre cuisine idéale ?