- que les patineurs artistiques peuvent effectuer jusqu’à huit tours complets dans une pirouette, et que, sauf erreur de mémoire de ma part ou indulgence des réalisateurs de télévision, ils ne vomissent pas après, ni ne titubent, pour la plupart, alors que nous, au bout de deux ou trois tours, il faut bien avouer que, avouons-le, ça tangue, non ? Pourquoi donc une telle différence ? Un gène du patineur/patineuse ? Que nenni : l’entraînement ! L’habituation ! Le secret serait donc de s’habituer pour en avoir l’habitude ? Alors, laissons tranquilles nos enfants jusqu’à 6 ans, et, entre 6 et 9 ans, cloques aux pieds, aphtes, boutons de moustiques, bruits de vol de mouches pendant la nuit, vociférations de chauffeurs de taxis, odeurs de métro et files d’attente de caisses de supermarchés. Après, ils seront habitués. La seule boite qu’il faudrait fréquenter tous les soirs, et qui ne devrait avoir aucun videur, c’est la boite à idées.
- que les émissions de concours de meilleur cuisinier pullulent, sur toutes les chaînes, entrées plats ou desserts, en modifiant les formules, les morfules, les frolumes, mais en restant des concours de meilleur cuisinier. Et pourtant, sauf erreur de ma part ou de ma bouche, le goût prime, non ? On a tous mangé des trucs succulents qui nous paraissaient pourtant peu ragoutants au départ. Et qui peut dire qu’il aime exactement les mêmes mets que son voisin ? Néanmoins, on nous somme de faire confiance à l’appréciation de chefs. Soit, ils sont chefs, mais aiment-ils la mousse au chocolat autant que moi et surtout comme moi ? Que l’émission dure plus longtemps, qu’ils nous livrent les plats. On goûtera et on enverra un sms d’une note sur 20. Là, les résultats seront justes. Ou plus justes. Et on aura vraiment participé. La seule boite qu’il faudrait fréquenter tous les soirs, et qui ne devrait avoir aucun videur, c’est la boite à idées.
- que certains ont pu dire à certains qu’ils pensaient qu’ils étaient vieux, et que d’autres ont pu s’entendre dire par d’autres qu’ils étaient vieux. Oui, d’accord, mais quand ? Et par rapport à quoi ? Et jusqu’à quand ? Car à un moment ou un autre, sauf, par chance, décès, on devient très vieux, aussi, non ? Ou alors, on s’accorde sur un point : on décide à partir de maintenant, ou au pire à partir de bientôt, pour laisser du temps aux hésitants de ne plus hésiter, que, désormais, on dira qu’on est vieux quand on n’est plus jeune. A moins qu’on invente un terme pour l’entre-deux, mi-jeune mi-vieux, mi-figue, quart-de-figue, et surtout qu’on réussisse à définir les limites d’âge inférieures et supérieures. La seule boite qu’il faudrait fréquenter tous les soirs, et qui ne devrait avoir aucun videur, c’est la boite à idées.
Magazine Humeur
lundi 24 février 2014