Cette estampe est la plus célèbre d'une série de 46 œuvres réalisées entre 1760 et 1849, intitulées "Les 36 vues du mont Fuji".
Toutes sont des image imprimées sur papier après avoir été gravées sur bois.
Elles peuvent ainsi être reproduites, ce qui explique la présence de plusieurs "Vagues" dans les grands musés de Londres, New York et de Giverny en France (à la Maison de Claude Monnet).
Le thème central est évidement cette vague immense, que certains ont associé à un tsunami, et dont la courbe révèle le Mont Fuji, dans une perspective toute européenne et quasiment absente à l'époque au Japon.
Le mont Fuji est la plus haute montagne de tout l'archipel nippon, s'élevant à près de 3700 mètres. Volcan endormi, sacré et enneigé, il est devenu, à travers le temps, l'un des symboles picturaux du Japon.
La composition de cette œuvre comporte de nombreuses allusions aux spiritualités asiatiques :
- En écho à la philosophie taoïste, l'espace y est divisé entre la montagne sereine, lumineuse et calme (yin) et la mer brutale et mouvementée (yang). Tous deux sont intimement mêlés, laissant l'homme balloté entre ces deux influences.
- En écho à la philosophie bouddhiste, les éléments construits par l'homme y sont éphémères, à l'image des trois barques emportés par la vague.
- En écho au Shintoïsme, la nature y est considérée comme toute puissante et souveraine, bien au-delà du contrôle de l'humain.
Les "36 vues du Mont Fuji" influencèrent de nombreux peintres européens (Monet, Degas, Van Gogh, Cézanne, Gauguin, Klimt) et le compositeur français Debussy (La Mer).
Pour l'anecdote, "La grande vague de Kanagawa" a également servi de modèle au logo de l'entreprise Quiksilver.