Je suis encore sous le choc, une bonne demi-heure ont pourtant passé depuis le visionnage de ce chef-d’oeuvre. Et oui, j’utilise ce terme car c’est le cas : 12 Years a Slave est de ces films qu’on ne pourra jamais oublier après l’avoir vu. Steve McQueen réalise ici un long-métrage réaliste amenant le spectateur à être pris aux tripes lors des scènes violentes comme lorsque le rythme se pose et que l’émotion prend le relais.
Débutant quelques années avant la guerre de Sécession, le film raconte l’histoire du jeune Solomon Northup (Chiwetel Ejiofor), afro-américain vivant en homme libre dans l’état de New-York. Joueur de violon, il gagne sa vie correctement, mettant à l’abri du besoin ses deux enfants et sa femme. Mais un jour, Solomon est kidnappé et vendu comme esclave à la Nouvelle-Orléans. Son premier maître, William Ford (Benedict Cumberbatch), qui le protège jusqu’au jour où Platt (le nom d’esclave de Solomon) frappe un charpentier raciste (Paul Dano), qui se venge en le pendant à un arbre (l’occasion d’un long plan séquence insoutenable, Platt se tenant sur la pointe des pieds pour pouvoir respirer pendant que les autres esclaves continuent leurs tâches comme si de rien n’était …). Ford doit le céder à un nouveau maître. Ce dernier, Edwin Epps (Michael Fassbender), est un véritable bourreau pour les esclaves de sa plantation de coton, les maltraitants les uns après les autres, et plus particulièrement la plus jeune d’entre eux, Patsey (Lupita Nyongo’o), qu’il viole régulièrement … Platt finira par faire la rencontre d’un abolitionniste canadien, Bass (Brad Pitt), qui changera sa vie à tout jamais…
Chiwetel Ejiofor livre une performance magistrale. D’un simple regard, la détresse du personnage qu’il interprète devient palpable. On finit par avoir de l’empathie pour son personnage, et sortir du visionnage de ce film totalement lessivé ! L’Oscar du meilleur acteur lui tend les bras ! Michael Fassbender, quant à lui, est cruel à souhait dans son rôle de négrier alcoolique et violent. Steve McQueen, après Shame, lui offre à nouveau un rôle imposant, mais cette fois-ci le faisant jouer un méchant que l’on ne peut que détester. Ce gars est surement le meilleur acteur de sa génération ! Brad Pitt se contente d’un rôle secondaire, avec une présence à l’écran d’à peine une dizaine de minute. Cela peut surprendre mais prouve également que le réalisateur américain attire autour de lui des grands acteurs prêt à avoir des petits rôles pour tourner avec lui ! Et je finis par la découverte de ce long-métrage, Lupita Nyongo’o, sublime de douceur dans le rôle de l’esclave Patsey … on voudrait tellement qu’elle s’en sorte …
Comme je le dis en introduction, ce film là, on ne doit pas le louper lors de sa sortie en salle. Et si jamais cela doit être le cas, il devra faire parti de votre vidéothèque. A peine sortir et déjà un classique ! Bravo Chiwetel Ejiofor et merci Steve McQueen (et je finis la rédaction de cet article avec les yeux encore bouffis et rougis par les larmes !).