Quatrième de Couverture
Tome 1 : Elle se prénomme Mary Jane. Dix-sept ans à peine et déjà un destin hors du commun : habillée en garçon depuis son plus jeune âge, maniant aussi bien le fleuret que l'alexandrin, elle a été élevée comme un lord, au nez et à la barbe de sa riche et puissante grand-mère. Mais en cette année 1696, il existe peu de place pour les histoires merveilleuses dans la capitale anglaise : devenue brusquement orpheline, elle-même menacée car détentrice d'un objet menant à un fabuleux trésor, l'intrépide Mary doit s'enfuir, direction Douvres. Après une escale chez une sulfureuse espionne, elle embarque à bord de La Perle, majestueuse frégate corsaire qui va déterminer le reste de sa vie...
Tome 2 : Vengeance ! Tel est le mot qui habite le cœur de Mary Read tandis qu'elle galope sur la route de Venise. Son mari, son grand amour, l'homme pour qui elle avait posé les armes, a été sauvagement assassiné et sa fille, la toute petite Ann, enlevée. Mais Mary est pirate, elle est combattante, elle ne se résigne pas devant le malheur. De nouveau vêtue en homme, la rage au ventre, elle se lance sur les traces de celle qui a brisé sa vie, la diabolique Emma de Mortefontaine. Elle n'a qu'une piste pour la retrouver : un marquis vénitien qui détiendrait des informations capitales sur le trésor convoité par Emma. Plus fougueuse que jamais, rendue plus forte par les épreuves, Mary entre donc dans la folie de Venise, ville de toutes les mascarades et de toutes les intrigues. Dorénavant, sa vie sera faite d'errance, de combats et d'abordages, sur toutes les mers du globe. Inlassablement elle cherche à retrouver sa fille, et à comprendre quel est ce trésor fabuleux qui déchaîne tant de passion...
Mon avis
Lady Pirate, c’est une saga que l’on ne peut résumer : trop de choses se produisent en deux tomes. Mais pour essayer d’en traduire la saveur, je peux vous dire que c’est l’histoire de Mary, née dans la misère, forcée de se faire passer pour un garçon dès son plus jeune âge et qui y prend goût. Mary est surprenante, exceptionnelle quelle que soit le masque qu’elle porte et tous s’en rendent compte à son contact. Ses qualités en font son destin chaotique : on l’aime ou on la déteste, mais si on l’aime, c’est à en crever. Ceux qui ont croisé sa route donnent leur vie pour elle ou veulent prendre la sienne. Il n’y a pas de demi-mesure. Et toutes les épreuves qu’elle traverse en plus de quarante ans sont toujours liées à ces personnes qu’elle croise ou a croisé. Lady Pirate, c’est l’histoire d’une femme qui court après sa liberté et que personne ne peut asservir.
Mireille Calmel a su une nouvelle fois m’entrainer dans son intrigue, avec encore une héroïne attachante et surtout époustouflante. J’ai adoré le premier tome, l’évolution de Mary. Le second tome m’a lui aussi beaucoup plu mais j’ai perdu un peu de mon entrain. L’auteur a choisi de suivre son héroïne sur une quarantaine d’années, ce que j’aime particulièrement dans les sagas en général, seulement, je me suis lassée de certaines répétitions dans les interrogations de Mary, dans la valse de ses prétendants qui allaient et venaient. Heureusement, cela n’a en rien entaché mon engouement pour l’histoire. J’ai adoré malgré cette sensation de lassitude et c’est là que Mireille Calmel est fabuleuse. A quinze pages de la fin du livre, je me suis sentie perdue : j’avais l’impression qu’il restait encore des tas d’étapes à franchir pour Mary alors, qu’au final, les quinze dernières pages étaient suffisantes. J’en ai été étonnée, un peu frustrée de ne pas avoir plus mais, finalement, ce choix était des plus judicieux et la conclusion superbe.
Les personnages sont tous fascinants. Même les plus petits personnages de l’histoire ont su capter mon attention, du plus petit des pions de la terrible Emma de Mortefontaine à des pirates de passage dans la vie de Mary comme Gave-Panse, tous m’ont conquise. J’ai retrouvé le même plaisir que j’avais eu en lisant Le bal des louves. C’est aussi ce qui fait la force des romans de Mireille Calmel : ses personnages, même s’ils n’apparaissent que le temps de quelques pages, sont creusés, ont une sorte d’âme propre qui fait qu’ils nous marquent. J’aime quand il n’y a pas uniquement le personnage principal de creusé. J’aime cette diversité, ces caractères différents, ces modes de vie qui se croisent, se mêlent. Le dépaysement assuré par ces personnages variés est délectable. Même si Mary est au cœur de l’histoire, même si c’est elle que l’on suit constamment dans les livres, elle n’est pas la seule à laisser son empreinte.
Et le dépaysement n’est pas dû qu’aux personnages : en quarante ans d’histoire, Mireille Calmel nous fait découvrir de nombreux pays, nous fait traverser des mers, un océan aussi ! C’est un long voyage haletant qui démarre lorsque l’on commence à parcourir les premières pages de la saga. Son style simple en apparence retranscrit à merveille les sensations, les décors, les odeurs… Mireille Calmel se lit avec aisance et c’est agréable. J’apprécie particulièrement le vocabulaire qu’elle utilise, les particularités de l’époque, les détails techniques. Je me suis plongée dans le monde marin sans difficulté malgré la dose d’informations qu’elle met dans ses lignes. J’ai apprécié chaque description sans m’en lasser. Et ses dialogues sont toujours aussi efficaces : ils sont vivants, chargés de caractère et si bien rythmés qu’à aucun moment, cela n’a sonné faux pour moi. Et pourtant, je suis de plus en plus difficile en matière de dialogues. Bref, cela n’est pas un mystère, j’apprécie énormément l’écriture de l’auteur et sa façon de distiller des termes qui ne sont pas courants en les rendant naturels à la lecture.
Je ne vais pas m’étaler plus parce qu’il est évident que je suis capable de chanter encore et encore les louanges de cette saga. Les répétitions qui m’ont laissées ne sont rien à côté de tout ce qu’offre l’œuvre de Mireille Calmel et, comme je l’avais déjà compris en refermant Le bal des louves, je vais poursuivre ma découverte de ses œuvres. Parce que Mireille Calmel, c’est le dosage parfait entre Histoire, Fiction et une touche de mystère comme je l’aime !