REVIEW - Après un passage plus ou moins remarqué à Rock en Seine lors de leur tournée précédente, les gus de Cage The Elephant étaient de retour en France, pour montrer cette fois que si les Etats-Unis sont à leurs pieds, ce n’est pas par hasard…
C’est à La Maroquinerie que le groupe pose ses instruments. Pour ceux qui ne connaissent pas, la salle est petite, donc intimiste, et permet d’être au plus près des artistes. A portée de main. Depuis leur dernière venue en France, Matt Schultz et sa bande ont dévoilé un troisième album, MELOPHOBIA, qui fait l’unanimité outre-atlantique, tout en restant dans un anonymat quasi-complet dans l’Hexagone. La France et le rock…
Le show démarre par “Spiderhead”, premier morceau de MELOPHOBIA. Le public est de suite emporté dans une transe qui ne s'estompera qu’une heure et demi plus tard. Le titre suivant, “In One Ear”, va pêcher dans les mémoires collectives puisqu’il est tiré du tout premier opus du groupe. Tout aussi efficace. Cage The Elephant enchaîne avec “Aberdeen” puis “Back Against The Wall”. Le groupe diffuse sa coolitude dans toute la salle qui semble connaître par coeur les morceaux. Sur “Halo”, la voix stridente, mais néanmoins agréable de Matt Schultz est par moments couverte par les cris de l’audience, totalement incontrôlable.
Si à la tournée précédente, les cinq garçons faisaient plutôt dans le grunge, le rock dégueulasse (dans le bon sens du terme bien entendu !), cette fois les natifs du Kentucky adoptent une attitude délibérément plus branchée et plus cool. Enfin, pas hipster non plus hein ! “Cigarette Daydreams”, chanson la plus calme de la soirée (et certainement de l’histoire du groupe), permet à tout le monde de reprendre son souffle. Pendant trois minutes seulement. Après un peu de répit, le groupe ranime le public avec “Ain’t No Rest For The Wicked”. Matt Schultz arrose la foule avec autant de sueur que de “I Love You”, “Trop mignons”, “It’s our best show in the tour”, c’est toujours agréable quand un artiste communique autant avec ses fans. On continue la promo du dernier album avec “Black Widow” et “It’s Just Forever”. Pour cette seconde chanson, pas d’Alison Mosshart en vue, on s’en doutait un peu.
Après une première partie de concert intense, mais relativement sage quand on connaît les loustics, les choses sérieuses commencent enfin. “Indy Kidz” balance tout le monde par dessus la troisième corde (dédicace aux catcheurs qui nous lisent). Jared Champion fracasse sa batterie pendant que Matt gobe littéralement son micro. Le morceau suivant, “Teeth” embrase définitivement la foule. Le chanteur en profite d’ailleurs pour se faire porter à travers la salle. Vient le moment de “Come A Little Closer” (“viens un peu plus près”)… Le public obéit et se rapproche en reprenant le refrain à la place de Matt. Le concert s’achève, le groupe s’éclipse et une épaisse fumée plane au dessus de la scène. Elle n’a pas eu le temps de se dissiper, contrairement au t-shirt du chanteur.
Brad revient sur scène et lance le rappel d’un grand “Pariiiiiiiiiiis”, qui résonne encore dans la capitale. Une des plus émouvantes chansons du groupe, “Shake Me Down”, vient boulverser La Maroquinerie, qui profite de ses derniers instants en tête à tête avec Cage The Elephant, “Even on a cloudy day”… Un des titres manque à l’appel, “Sabertooth Tiger’. Problème résolu puisque Matt et ses compères terminent là-dessus, une sorte de punk rock, à tendance grunge, qui permet à tout le monde présent ce soir de dépenser le peu d’énergie qu’il lui reste. Le chanteur se jette à nouveau dans la foule, qui l’aidera à traverser la petite salle, pour finalement accéder aux loges. Clap de fin. Voilà un concert dont les parisiens se rappelleront un moment.