Il y a vingt semaines... Je finis de ranger mon bureau, regroupe mes derniers dossiers et clique sur l'onglet arrêter. Mon ordinateur s'éteint. Je ferme le store et fait un dernier tour des locaux, tout le monde est déjà parti à cette heure là. En tirant la porte, insconsicenment je sais que c'est une partie de ma vie qui se referme ce soir là. Quand je reviendrais tout aura changé, je serais devenue maman...
Vingt semaines, presque cinq mois, c'est beaucoup et c'est si peu à la fois. Je ne fais pas partie de celles à qui le boulot a manqué. Très vite, je n'ai plus pensé qu'à ma babygirl qui a l'époque était encore bien au chaud. Une fois babygirl née, le temps est passé à toute vitesse. J'aurais tant aimé l'arrêter, lui dire que je ne serais pas contre le fait que ces moments s'éternisent toute ma vie. Mais s'il y a bien une chose face à laquelle on est impuissant c'est bien cela...
Il est désormais temps pour moi de retourner au travail. J'ai l'impression d'être coupée en deux. Une partie de moi, celle qui est devenue une maman, se sent déchirée de devoir la quitter, elle, ma si petite puce. Celle pour qui j'ai un amour fusionnel, celle sans qui je ne pourrais désormais plus m'imaginer vivre. Je sais qu'elle sera entre de bonnes mains et que la retrouver le soir sera juste merveilleux mais je ne réussirais pas à la quitter le matin sans verser une larme...
Et puis il y a l'autre partie, la femme, celle qui a toujours revendiqué son indépendance et s'est battu pour pouvoir faire une belle carrière. Cette partie là, qui semblait si solide, a en fait été bien ébranlée par la naissance de babygirl. Oui, j'ai envie de retrouver un contact social, de me sentir stimulée par d'autres choses que de devoir changer des couches. Mais j'ai peur. Peur de ne plus y arriver après ces mois d'absence, de ne plus savoir. J'imagine qu'il faut se laisser un peu de temps pour retrouver ses repères et j'espère que mes collègues et supérieurs seront faire preuve de tolérance.
Mais une fois que j'aurais repris le rythme peut être réussirais-je à trouver le juste équilibre entre ma vie de femme et de maman, à me sentir comblée dans ces deux rôles que je ne peux dissocier... On m'a toujours dit que ce qui comptait avec un enfant ce n'était pas la quantité mais la qualité. J'aime penser qu'il y a du vrai là dedans et je ferais tout pour que chaque minute passée à ses côtés lui prouve à quel point je l'aime et qu'elle compte pour moi.
La maternité change une femme, désormais rien ne sera plus comme avant lorsque demain j'ouvrirais la porte de mon bureau...