C’est quoi au fait cette mousse qui nous envahit ?

Par Hortik @Hortik_jardin

C’est intéressant de voir partout la mousse envahir pelouse, vieux arbres, ponts de bois, pierres… Cela m’a donné envie d’en savoir plus.

Cela commence mal !  « La mousse est une plante bryophyte, qui s’ancre au support par les rhizoïdes ». Zut, il faut un dictionnaire !

BRYOPHYTE = vient du grec  bruon (mousse) et de phyte, En botanique, c’est le nom d’un groupe intermédiaire entre les plantes supérieures  et les plantes inférieures, comprenant les mousses et les hépatiques (elles-mêmes classe intermédiaire entre les lichens et les mousses)

RHIZOÏDE = filament par lesquels certaines algues se fixent et qui font office de racine chez les mousses.

Bon, reprenons au début :

Il existe 5 catégories de végétaux :

  • Les algues (ni tiges, ni racines)
  • Les mousses (ont des tiges, mais pas de racines)
  • Les fougères (ont des tiges, des racines, pas de pollen, mais des spores)
  • Les gymnospermes (plantes à ovule nu porté par une feuille fertile – ex : conifères)
  • Les angiospermes (plantes dont les ovules sont enclos, et les graines enfermées dans des fruits)

Récapitulons : la mousse est un végétal sans racine, sans fleur, qui tapisse le sol d’un tapis moelleux. En fonction des sources, il y aurait entre 13000 et 20000 espèces différentes.

Où trouve-t-on la mousse ?

… Partout !  dans les marais, la forêt, sur la pelouse, les troncs d’arbres, les pierres, les ponts, les chemins arides, au bord de l’eau … Une seule constante, la mousse pousse à l’ombre, ou dans un endroit peu ensoleillé, mais surtout, humide.

Comment se développe-t-elle ?

Dans mes recherches (sur internet), j’ai lu la description de deux formes de multiplication :

  • Asexuée, par division d’une seule cellule à l’extrémité de l’organe reproducteur, c’est une fragmentation mécanique ;
  • Sexuée, deux organes (mâle + femelle) produisent un œuf ou plutôt une spore qui vit en parasite sur la plante.

Est-ce que cela dépend des espèces ? Mystère pour moi !

La spore, ou le résidu de la fragmentation mécanique germe, elle fait des filaments. Ce ne sont pas des racines parce que la racine fait partie d’un système vasculaire qui conduit la sève. Les filaments n’existent que pour attacher la plante au support, puis se complexifient peu à peu, au gré des divisions cellulaires, construisent la tige, puis ce qui ressemble à des feuilles, mais n’en sont pas. Elles non plus ne sont pas vascularisées. Elles sont composées d’une seule couche de cellules qui absorbe l’eau par capillarité, et renferme la chlorophylle.

Comment se nourrit la mousse ?

La mousse se nourrit essentiellement d’eau qu’elle trouve dans la pluie, et dans l’humidité de l’air, et de nourriture apportée par les invertébrés. Elle a besoin d’un support pour pousser, mais pas pour se nourrir. Ce n’est pas une plante parasite. Elle est capable de survivre en état de déshydratation, et reprend vie dès l’arrivée de l’humidité.

La mousse est très sensible au cuivre qui la tue à faible dose. C’est pourquoi, on utilisait fréquemment contre elle le sulfate de cuivre, en négligeant le fait que la mousse n’était pas seule à subir une agression.

 A qui est utile la mousse ?

  • C’est la nourriture de certains papillons de nuit, elle sert de garde-manger pour les oiseaux, elle participe à la construction de nids… comme ceux des mésanges, et au confort des tanières.
  • Elle est un très bon indicateur de pollution, et a un rôle important dans l’assainissement de l’eau, car elle accumule les polluants, et libère l’eau propre.
  • Elle a un rôle important lors des besoins de résilience écologique, comme par exemple après un incendie, ou dans les conditions difficiles, comme la toundra.
  • Sous certaines conditions, les détritus de mousses devindraient de l’humus puis se transformeraient en tourbe.

Autrefois, la mousse était utilisée, surtout en Norvège et en suède pour calfeutrer les fentes des parois des chaumières. On en faisait des balais, des brosses, on en remplissait les matelas, et elle était utilisée pour emballer la porcelaine.

Aujourd’hui, la mousse est « re-découverte » pour d’autres aspects :

Par leurs ramifications qui unissent les voisins d’une espèce, les mousses peuvent servir à

  • Fixer les dunes
  • Assainir les marais, voire les assécher (sphaignes)

On continue à remplir des oreillers de mousse, mais aussi, on utilise leur tapis végétal en horticulture ornementale pour faire des tapis de mousse végétale (pas besoin de tondre, de plus, plus de place pour les mauvaise herbes  !), faire des toitures végétales (isolantes), des murs végétaux (esthétiques), restaurer des berges abîmées (utilitaire). Un créatif fabrique même des logos d’entreprise à l’aide de la mousse !

source http://www.inakis.fr/

Le monde actuel porte un autre regard sur la mousse, incitant non plus à une lutte totale avec des arguments chimiques, mais une lutte « mesurée » (terme emprunté à Rustica). L’extermination de la mousse n’est plus à l’ordre du jour, il est possible de lui laisser une petite place qui attirera insectes et oiseaux et contribuera à créer un coin de paradis dans votre jardin.

C’etait Brigitte reporter pour Hortik !

A bientôt pour de nouvelles recheches ..et n’hésitez pas si vous avez des informations complémentaires