Albin Michel, 21 août 2013, 576 pages
Résumé de l'éditeur :
Rescapés du chaos de la Grande Guerre, Albert et Edouard comprennent rapidement que le pays ne veut plus d'eux. Malheur aux vainqueurs ! La France glorifie ses morts et oublie les survivants.
Albert, employé modeste et timoré, a tout perdu. Edouard, artiste flamboyant devenu une « gueule cassée », est écrasé par son histoire familiale. Désarmés et abandonnés après le carnage, tous deux sont condamnés à l'exclusion. Refusant de céder à l'amertume ou au découragement, ils vont, ensemble, imaginer une arnaque d'une audace inouïe qui mettra le pays tout entier en effervescence... Et élever le sacrilège et le blasphème au rang des beaux-arts.
Mon avis :
Nous avions eut des grands romans sur la Guerre de 14-18, nous avons maintenant Le Grand Roman de l'après-guerre.
Se plaçant dans toutes les couches de la société, l'auteur décrit non seulement le chaos de la démobilisation, mais également le monde nouveau qui s'ouvre aux ambitieux de tout poils.
J'avais toutefois espéré un vrai méchant en la personne de Pradelle, un genre de psychopathe patibulaire. Légère déception.
En revanche, le personnage d'Edouard n'a cessé de m'intriguer et de me plaire, allant jusqu'au bout de la destruction.
Quelques phrases à l'accent céliniens m'ont faites sourrire, mais l'auteur retrouve vite la plume qui a fait son succès.
L'image que je retiendrai :
Celle des masques d'Edouard, de plus en plus travaillés et détaillés, à la limite du Grand Guignol.
Une citation :
"Même les grandes joies vous laissent un peu de regret, il y a un fond de manque dans tout ce qu'on vit." (p.283)