Par le Dr Dominique Thiers-Bautrant, vice présidente de l’UFML
An II de la Démocratie Sanitaire ???
Impliquer davantage « l’usager » dans les politiques de santé. 250 pages où l’on explique comment corriger l’asymétrie entre les professionnels de santé et les usagers. Donc former les usagers pour qu’ils puissent participer aux staff ? Je ne comprends pas. Avant d’aller voir mon garagiste, je ne passe pas mon brevet de mécanique.
Pourquoi ? : parce que j’ai confiance. Il n’y aurait plus de confiance… c’est sûr ça ? Ou c’est ce qu’on s’évertue à diffuser ? Pourquoi ce rapport me donne-t-il la désagréable impression que nous ne parlons pas vraiment du même métier ? A-t-on besoin d’un rapport de 250 pages, d’une Stratégie Nationale de Santé, d’un « An II de la Démocratie Sanitaire » pour discuter avec nos patients des choix possibles (ou du moins de ceux qui le sont encore au vu de l’amoncellement des normes imposées, notion que les « usagers » n’ont peut être pas et qu’ils vont découvrir, abasourdis). De quoi parle en réalité ce rapport ? Je n’ai pas trouvé les réponses. Ou alors ce rapport ne parle pas de médecine, de relation patient-soignant, il disserte dans l’abstrait, ça expliquerait que je n’y reconnaisse rien…Tout à fait intéressant de noter que, du point de vue des usagers, la participation à ces innombrables réunions et concertations devrait être rémunérée. Les soignants le font depuis très longtemps, d’abord dans un souci d’efficacité professionnelle, puis de plus en plus par contrainte compte tenu de la multiplication de ces comités en tous genres, mais jamais rémunérés. Ce n’est jamais décompté dans leur temps de travail et ne peux que s’y ajouter, encore et encore, au gré des caprices administratifs et idéologiques, à des horaires souvent déconnectés de nos réalités de terrain, mais qui s’en soucie, alourdissant toujours plus la charge de travail.
On assiste là à un renversement de valeurs où les experts travaillent « gratuitement », leur expertise est chaque jour remise en question et minorée, tandis que les usagers en tireraient revenus et pouvoir décisionnaire… Les responsabilités seront elles partagées ?
A l’UFML, nous dénonçons ce qui se cache derrière ces concepts de « démocratie sanitaire », « stratégie de santé » : rien d’autre que la dépossession du métier et de l’expertise médicale, au profit d’un système très bureaucratique et hiérarchisé dans lequel le patient est détourné du colloque singulier avec les praticiens pour n’être qu’un maillon de plus dans une chaîne contrôlée de A à Z par les administratifs et les financiers.Dr Dominique THIERS-BAUTRAT, vice présidente de l’UFML
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Par le Dr Jérôme Marty, président de l’UFML
Mise aux normes handicapés des cabinets médicaux
La mise aux normes des cabinets médicaux pour permettre leur accessibilité aux personnes atteintes de handicap, obligatoire dès aujourd’hui pour les constructions neuves, doit être effective au 1er janvier 2015 (cf. Les locaux des professionnels de santé : réussir l’accessibilité. Être prêt pour le 1er janvier 2015).
La base même du raisonnement des associations d’handicapés est l’accessibilité pour tous sans ségrégation à chaque étape de la vie.
Il est bon de rappeler que l’accessibilité des cabinets médicaux ne concerne pas que des personnes malades, mais il peut s’agir d’accompagnants de patients : l’argument de la visite, avancé par certains syndicats pour remplacer cette mise aux normes, perd alors tout son sens.
D’autre part, l’UFML rappelle aux médecins qu’il s’agit bien de mise aux normes relative à tous les handicaps (moteur, cognitif, cécité, surdité…) :
- Places de parking (à défaut la mairie peut réserver celles-ci) ;
- Cheminement adapté ;
- Rampe d’accès aux normes, ou ascenseur, ou plateau élévateur ;
- Signalétique indiquant le cheminement ;
- Accueil adapté ;
- Toilettes aux normes handicapé ;
- Portes : largeur, poignée , mode d’ouverture ;
- Escalier : largeur et hauteur des marches, rampe adaptée ;
- Eclairage adapté ;
- Signalétique (Police , couleur de police , taille des lettres) ;
- Contraste de couleur du local ;
- Accueil pour chien d’aveugle….
L’UFML dénonce avec la plus grande sévérité la volonté du gouvernement d’imposer aux médecins une mise aux normes, nécessaire et indispensable, sans financement et alors même que les tarifs des actes sont bloqués depuis des années au plus bas de la moyenne Européenne.
L’UFML rappelle que la pénurie de médecins, gérée et organisée par ceux-là mêmes qui la dénoncent, sera aggravée par l’arrêt d’activité de médecins qui ne pourront faire face à l’investissement économique qui leur est imposé.
Ainsi le gouvernement prend le risque d’aggraver l’inégalité de l’accès au soin par l’augmentation de la pénurie de médecins pour favoriser, sans préparation et sans financement, l’accessibilité des personnes atteintes de handicap aux cabinets médicaux.
L’UFML face à cette évidence dramatique, demande un moratoire sur la mise aux normes des cabinets et la création d’une mission de financement de l’ensemble des mises aux normes.
Pour l’UFML, seul l’alignement des tarifs des actes sur la moyenne Européenne permettrait aux médecins de financer cette mise aux normes.
Tel n’est pas le choix de l’état français ; pour l’UFML, ce n’est donc pas aux médecins de financer cette nécessaire mise aux normes.
Question de Mme C Procaccia UMP Val de Marne Sénat 12 12 13 publiée dans le journal du sénat 19 02 14 : (la réponse n’est pas publiée)
Rappel de la loi :
En cas de non-respect des règles d’accessibilité après la date limite du 1er janvier 2015, trois types de sanctions peuvent être appliqués :
- le maire, qui a autorisé l’ouverture de l’établissement, dispose du pouvoir de fermeture administrative, si les obligations d’accessibilité ne sont pas satisfaites.
- la non délivrance d’une prestation du seul fait du handicap du patient est passible d’une amende maximale de 75.000 euros et de cinq ans d’emprisonnement pour discrimination
- en cas de non-respect des règles de construction, des sanctions pénales prévoient une amende maximale de 45.000 euros.
L’UFML recherche des témoignages sur les aberrations du système actuel d’accréditation des médecins et des établissements de santé ainsi que sur l’HAS d’une manière générale (par retour mail de cette newsletter). Anonymat garanti !!!
Dr Jérôme MARTY, président de l’UFML
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Sondage : Le Collectif de mars appelle à l’arrêt total d’activité du 17 au 24 mars
Source : Newsletter du 23 février 2014
Union Française pour une Médecine Libre
- Président: Dr Jérôme MARTY - [email protected]
- Secrétaire général: Dr Jean-Claude GHALEB - [email protected]
- Contact presse: Véronique MOLIÈRES – 06 82 38 91 32
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