J’avais tellement aimé Un repas en hiver que je me régalais d’avance de retrouver Hubert Mingarelli. Malheureusement, et ça me coute de l’avouer, la magie n’a pas fonctionné. Il propose pourtant ici un joli roman initiatique, une allégorie faisant de la soif un démon incontrôlable qui engendre des souffrances tant physiques que psychiques. Les allers retours de la narration entre le présent d’Hisao et son passé de soldat ayant participé à la terrible bataille de la montagne de Peleliu donnent du souffle au récit. Tout comme les nombreuses rencontres que fait le jeune homme au cours de son périple. La langue est belle : phrases courtes, une pointe de poésie et de lyrisme venant chahuter un ton dans l’ensemble très réaliste. Pourtant je suis resté à l’écart, incapable de développer la moindre empathie pour Hisao. A vrai dire, je me suis ennuyé. C’est terrible de devoir parfois reconnaître que l’on est passé à coté d’un texte qui avait pourtant tout pour nous plaire, un texte dont la qualité est indéniable.
Dommage, vraiment dommage. Mais on se retrouvera Mr Mingarelli, je n’ai aucun doute là-dessus.
L’homme qui avait soif d’Hubert Mingarelli. Stock, 2014. 155 pages. 16 euros.
L'avis de Martine Littérauteurs