Le Bistro — l'antre wikipédienne de la débauche ... d'énergies à parler de tout et surtout de rien — n'a pas raté l'information (dont j'ai également parlé sur Twitter — une autre antre de futilités verbales que je ne fréquente que trop — ces jours derniers) : une société allemande a décidé d'imprimer, en mille volumes, l'intégralité de la Wikipédia anglophone. Tous les articles, sans exception. Nos piliers de comptoir s'interrogent à juste titre sur l'intérêt de l'opération, en-dehors de l'éventuel coup marketing. Car, niveau coût, je pense que peu de gens vont se ruer pour un contenu dont ils peuvent disposer gratuitement sur Internet. Et niveau cou, on risque le torticolis du côté de la salle des rotatives : et oui, pour réaliser l'ambition d'imprimer tout Wikipédia, il faudra une réédition complète toutes les secondes ... Je galèje, évidemment. Mais il me semble que cette blague illustre à merveille l'inintérêt total de l'opération. À part peut-être, trouvaille de Bzh-99, permettre une comparaison plus simple avec la Wikipédia de dans quelques décennies (si le projet existe encore). Moui ...
Car il est vrai que Wikipédia bouge beaucoup. Avec instantanéité et réactivité. C'est l'une de ses raisons d'être après tout. Tout le monde veut être sur le coup (encore un) afin d'améliorer le projet. Même le ministère de l'Intérieur et les Hôtels de région. Surtout à quelques semaines des élections. Il ne faut pas manquer le coup ... (bon d'accord, j'arrête la métaphore filée avant que vous ne me lynchiez. De chagrin, bien sûr). Enfin, du moment que les fonctionnaires ne sont pas payés exprès pour ça, tout va bien dans le meilleur des mondes.
Wikipédia bouge, c'est certain. Parfois un peu trop, surtout pour accompagner un mouvement chaotique et en perpétuelle (r)évolution. Le titre de l'article consacré aux événements ukrainiens est inadapaté nous dit Hégésippe, l'un des chefs cuistots de la maison. Et même pas, tout se perd, parce qu'il contiendrait des signes cabalistiques. Non, le plat n'est simplement plus à la carte et doit être changé : les avis des clients du Bistro sont requis. En serait-on là si le principe de précaution, qui aurait voulu qu'on attende les bons ingrédients pour écrire la carte, avait prévalu ? Faute d'être fixés, nos serveurs devront attendre pour hurler cette commande.
Comme je le disais, sources à la main, au Bistro on parle de tout et surtout de rien.