Lundi, il poursuit, mais à Paris, son périple américain. Après les start-ups californiennes, les "hugs" avec des néo-patrons en totale "coolness", le voici de retour devant d'autres patrons, des "méga-patrons", représentant une grosse trentaine de multinationales installées en France. Opération séduction, Hollande veut rassurer.
Mercredi, le gouvernement Merkel déboule pour un conseil des ministres commun avec l'équipe Hollande.
Le président français reste imperturbable.
Curieux président.
On le dit "soulagé", la presse people s'en fait l'écho. Elle fouille et trifouille les fonds de cuve ou de poubelle. Paris Match, le poids des mots, le choc d'une nausée. l'hebdomadaire, hier très grand, s'abaisse aujourd'hui, cette semaine, à deviser sur les effets de la rupture entre François Hollande et Valérie Trierweiler.
Le Monde en rajoute une couche, réactive le dossier en relatant la fameuse nuit du 9 au 10 janvier où l'affaire Gayet déboula sur Closer. Le Figaro va chercher le témoignage du frère de Valérie T. dans l'édition espagnole du Vanity Fair.
Libération fait faillite, bientôt.
Surpris ?
Près de Paris, dans les Yvelines, Valérie Pécresse redresse la barre, un réflexe républicain. Elle fustige le tract "aux relents antisémites" qu'un ex-adhérent de l'UMP local, faisant campagne pour son épouse divers droite, distribue en sortie de meeting. La campagne municipale a de mauvais relents. Les sondages, nationaux et donc inutiles, donnent droite et gauche au coude-à-coude.
Mais quelle droite face à quelle gauche ? La confusion est totale.
La gauche éparpillée entre Front de gauche rageux et listes au "socialisme" discret ? La droite de l'UDI-MODEM triangulée par le Hollandisme gestionnaire ? Ou celle de l'UMP défigurée par une crise d'urticaire réactionnaire ? Ou celle encore du Front national social-fasciste ?
A Laval, le candidat soutenu par le Front national multiplie les attaques contre l'immigration qualifiée de "cancer", les "socialistes qui marient des sodomites", les "francs-maçons". Bienvenue dans les années 30, la parole la plus grave et crétine est libre. A Angers, l'UMP est donnée gagnante, comme à Biarritz.
Vendredi, quatorze maires homophobes osent saisir la Cour européenne de Justice pour réclamer le droit à ne pas proclamer des mariages civils entre homosexuels. Sur RTL, mardi, Copé reconnait du bout des lèvres et poussé à bout qu'il faut "lutter contre les stéréotypes et pour l'égalité femmes-hommes dès l'école".
Mercredi, Hollande rend hommage aux Musulmans morts pour la France, la réacosphère, indigne, s'indigne.
Une droite attend encore Sarkozy. L'ancien monarque, actuellement consultant pour quelques banques d'affaires, à 100.000 dollars la conférence, reçoit les conseils d'Alain Juppé... à distance. L'ancien premier ministre, plutôt droit, avait quelques leçons de tenue à donner à l'ancien président, trop tordu: primo, "il faudra qu'il renouvelle son stock d'idées". Secundo, pas question de jouer à l'homme providentiel. Sarkozy devra passer par la case des primaires.
Sarkozy est encore rattrapé par son passé. Il avait forcé la fusion des Caisses d'Epargne et des Banques Populaires en 2009. Pour y placer François Pérol, fidèle ami, et son secrétaire général adjoint de l'Elysée, en faisant fi des plus élémentaires règles de déontologie.
Quelques UMPistes plongent sur Laurent Fabius. Ils accusent le ministre des Affaires étrangères d'avoir quitter Kiev pour Pékin après 80 tués lors d'affrontements entre civils et policiers. Mauvaise pioche... Laurent Fabius avait fait le job. Il était à Kiev avec ses collègues allemand et polonais pour discuter avec le président ukrainien et les représentants de l’opposition. Et il part quand le pouvoir cède, annonce une élection présidentielle anticipée. L'opposition accepte. En Russie, à Sotchi, les athlètes n'osent porter un brassard noir. Une skieuse ukrainienne repart au pays, traumatisée. Vladimir Poutine, l'autocrate local, fait profil bas. La situation ukrainienne est grise. L'opposition comprend des violents, le pouvoir est otage du voisin russe.
La courbe du chômage s'est bien inversée en fin d'année dernière: 10,8% de la population active au dernier trimestre, contre 10,9% au précédent. La nouvelle n'émane nullement d'un quelconque blogueur de gouvernement mais de l'OCDE. Quant à l'inflation en janvier, premier mois après la hausse des taux réduits, elle est... stable.
Puisqu'on est aux grandes nouvelles, voici un autre scoop qui fera plaisir aux gauchistes que nous sommes ou que nous voudrions être: le FMI reconnaît enfin qu'il n'y a aucun seuil critique de dette publique. Pierre Moscovici ne commente pas. Il se félicite de l'entrée au capital de Peugeot du chinois Dongfeng et de l'Etat, 15% chacun. Il nous assure qu'il n'y aura pas de plan social.
Cette propension politique à multiplier les messages qu'on est incapable de garantir ne lasse pas surprendre.
En France, on continue de discutailler du "Pacte de responsabilité". Michel Sapin, ministre du travail, enfonce les poncifs ("dans 'Pacte de responsabilité', il y a le mot 'responsabilité'"). Le Medef nous stresse. Une dizaine de députés socialistes, partisans d'un énième allègement du droit du travail via une tribune à l'assemblée, aussi.
Vendredi, Hollande est au Mont Valérien pour l'hommage aux 22 jeunes résistants tués par les nazis. 70 ans après, il annonce le transfert au Panthéon de 4 autres figures de la Résistance, deux femmes, deux hommes.
Moment de recueillement.
Jusqu'à quand ?
Crédit illustration: DoZone Parody