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VACCINATION: Comprendre les réticences pour dissiper les doutes – OMS

Publié le 22 février 2014 par Santelog @santelog

VACCINATION: Comprendre les réticences pour dissiper les doutes  – OMSPourquoi un même vaccin peut-il être accepté dans une région du monde et rejeté ailleurs? Comment expliquer les réticences multiples et de plus en plus marquées à la vaccination ? Pourquoi y-a-t-il des «  pro  » qui à 90% vont opter pour une bonne «  couverture vaccinale  » et des «  anti  » qui vont refuser la vaccination à leurs enfants ? L’OMS et son Groupe stratégique consultatif d’experts (SAGE) sur la vaccination tente de répondre par la voix d’un de ses experts, également spécialiste du "rapprochement entre les professionnels de la santé et le public". Ses conclusions, présentées dans le Bulletin hebdomadaire de l’OMS, mettent en avant les croyances communautaires, les déficiences des stratégies de santé et «  la faute à l’Internet  ». Le rôle clé d’information du professionnel de santé est également rappelé.

Heidi Larson, anthropologue, professeur à l’Université de Washington, dirige le Vaccine Confidence Project à la London School of Hygiene & Tropical Medicine et est l’un des experts du SAGE, membre du groupe de travail sur la réticence face à la vaccination. Durant 5 années, elle a dirigé les activités de communication pour la vaccination dans le monde pour l’UNICEF.

 

La sécurité des vaccins intégrés aux programmes nationaux de vaccination : Si au niveau mondial, les principales préoccupations sont l’innocuité et l’efficacité, au niveau national, les Etats prêtent particulièrement attention à la charge locale de morbidité, au rapport coût/efficacité, au maintien d’une couverture vaccinale nationale suffisante, et aux conditions de faisabilité. En conclusion, toutes les conditions semblent réunies pour garantir aux usagers de santé une sécurité et une innocuité optimales. Et pourtant.

Les «  pro  » et les «  anti  » : La vaccination a cette particularité de scinder l’opinion publique en 2 catégories: les « pro » et les « anti », qui sont de plus en plus nombreux. La plupart sont favorables à la vaccination et, dans ce groupe, près de 9 personnes sur 10 acceptent de se faire vacciner, même si le taux reste variable selon le vaccin.

Certains groupes y sont fermement opposés et généralement de manière définitive, généralement en raison de croyances profondément ancrées.

Comprendre d’abord : La bonne stratégie, sur le terrain, est de comprendre d’abord les facteurs sociaux, culturels ou politiques qui déterminent les comportements en matière de santé, dont le rejet de la vaccination puis de trouver les meilleurs moyens de faire comprendre à la population que le vaccin en question est nécessaire. Communiquer, sans avoir compris les réticences est vain, explique l’expert, «  le déficit de confiance ne peut être comblé simplement en communiquant plus efficacement  ». Il doit d’abord s’expliquer par l’observation des comportements humains.

 

Les grands types de réticences

·   en raison de croyances, religieuses ou philosophiques

-   La réticence au vaccin antipoliomyélitique oral dans le nord de l’Inde, en raison de rumeurs de stérilité, d’un mode de vaccination par des personnes venant d’autres régions, par des hommes aussi.

-   La réticence de certains parents à faire vacciner les adolescentes contre le papillomavirus humain, par crainte qu’une fois vaccinées, les jeunes filles n’hésitent plus à avoir des rapports sexuels…

·   en raison de facteurs contextuels, comme les guerres ou les conflits,

·   en raison d’interrogations sur les vaccins eux-mêmes,

-   dont la peur des effets indésirables :

   -   Ainsi, même si les preuves scientifiques suggèrent que les vaccins n’entraînent pas un risque accru d’autisme, un tiers des parents continuent de s’inquiéter de ces effets, et près d’un parent sur 10 va refuser ou retarder la vaccination de son enfant.

   -   Pour le vaccin anti-HPV de nouveau, la peur des effets secondaires fait chuter la vaccination.

-   à la suite de la publication d’études ou de rumeurs alarmantes –comme celle d’Andrew Wakefield sur le vaccin contre la rougeole.

La question importante reste l’acceptabilité : L’Internet, à l’origine des mouvements anti-vaccinaux, est devenu l’un des facteurs déterminants du refus vaccinal, mais la réticence existait déjà avant. Internet a donné de l’ampleur à cette réticence, en accélérant la vitesse de propagation et la diffusion géographique des rumeurs.

Cependant, le médecin ou le professionnel de santé de proximité peut parvenir à contrer les rumeurs. Ainsi, pour être acceptée, la vaccination repose aussi sur une bonne communication interpersonnelle entre le patient et le prescripteur. Plusieurs études suggèrent qu’une minorité de patients ont réfléchi à la question, ce qui suggère une très forte composante émotionnelle dans la décision de vaccination. Des efforts d’éducation et d’information doivent donc compenser le déficit de connaissances sur les vaccins. Si la confiance a été affectée, les actions de communication devraient viser à rétablir la confiance. Cela passe évidemment par l’information complète des professionnels, sur des certitudes et des incertitudes de la vaccination.

 

Source: OMS Bulletin de l’Organisation mondiale de la Santé 2014;92:84-85. doi: org/10.2471/BLT.14.030214 Underlying issues are key to dispelling vaccine doubts

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