Magazine Humeur
La Chine est comme les autres pays ou union de pays (lorsqu'elles fonctionnent) : elle regarde ses intérêts, pense aux siens et, si cela cadre avec ce qui précède, s'occupe éventuellement d'autres lieux.Dans l'affaire de concurrence-collaboration économique avec les États-Unis, la partie collaboration a fonctionné relativement bien jusqu'à l'explosion de la crise de 2007. Celle-ci a eu le mérite de mettre en première page ce que l'on savait sans trop vouloir en parler : les États-Unis, première puissance mondiale, sont, économiquement, un colosse aux pieds d'argile.Donc, tant que le côté coopérant n'avait pas trop de ratés, les USA achetaient une myriade de choses aux Chinois qui, eux achetaient des bons du trésor US. Les chinois détiennent, aujourd'hui, quelque 25% de ces bons, pour la « petite » somme d'environ 4.000 milliards de dollars. Rien que ça. Mais la Chine se développe économiquement, vite et plutôt bien, vu la taille du problème pour un pays « émergeant » avec une population de 1400 millions de personnes. Elle a donc besoin d'investir sur place de plus en plus pour faire progresser une consommation interne qui prenne peu à peu le relais des exportations.Et elle forme à tour de bras du personnel spécialisé dans toutes les branches, qu'il faut employer sur place pour alimenter encore le moteur interne.Pendant ce temps là, les États-Unis, prennent conscience et essaient de faire prendre conscience à son propre peuple qu'il n'est pas possible de continuer à vivre d'endettement et qu'il n'y a pas d'autre solution, même à un terme proche, que d'ajuster leur train de vie -lire consommation- à leur réalité économique. Leur dette en % du PIB est un peu plus forte que la notre, qui n'est déjà pas une belle référence, mais de plus, bien que leur population ne soit qu'environ 5 fois plus grande que la notre, leur PIB, lui, est 8 fois plus gros. Ce qui n'arrange pas leurs affaires.Donc, les chinois, aussi discrètement que possible investissent et achètent ici ou là pour « diversifier » leurs prises de participation à l'étranger et plus encore pour placer des dollars qui peuvent un jour rapporter et être rapatriés progressivement dans une autre monnaie. C'est du lessivage d'argent propre.Comme il n'est jamais bon de prendre les enfants du bon dieu pour des canards sauvages, encore moins laqués, il faut se dire et se répéter que les chinois travaillent pour eux et, pour éviter que ce soit un danger pour nous, si nous devons emprunter le même rail unique qu'eux, mieux vaut que ce soit en accord que face à face. Et si au lieu de rêver que nous petits gaulois nous pouvons tout seuls traiter avec eux sans laisser nos plumes, nous avons tout intérêt à ce que ce soit une Union Européenne, dont nous, qui, avec son Euro, pas si nul qu'on le présente parfois, fasse ami-ami avec eux en se regardant dans les yeux. On aurait moins de risques de déraillement !© Jorge