Fluide, ce roman se lit aisément et je me suis facilement plongée dans cette Italie qui s’apparente à un bout du monde, un endroit où Louise veut s’isoler du monde et l’ambiance y réussit: on est loin de tout, sous la chaleur, avec la mer, dans quelque chose qui semble hors du temps. L’écriture est d’ailleurs assez détachée et je me suis facilement laissée porter par ce flottement.
Les personnages sont marqués par ce même détachement. On ne parvient pas réellement à s’attacher à Louise, qui au départ impose une sorte d’autorité par son indépendance et la facilité avec laquelle elle impose cet exil et cette primauté de la littérature sur tout. Mais plus le roman avance, plus on se détache de cette femme dont on se demande si elle aime vraiment l’un ou l’autre des hommes de sa vie. On peut vite être amené à la détester, tant elle ne convainc pas avec ses arguments, tant on se demande comment elle peut se détacher aussi facilement de sa vie. Et les maigres passages où elle écrit réellement ne parviennent pas non plus à attirer une sympathie littéraire tant on ne parvient pas non plus à rentrer dans son roman, pas plus que dans sa tête. Mais pourtant, j’ai maintenu mon intérêt pour cette femme, mystérieuse, détachée mais pas attachante.
J’ai aussi beaucoup aimé cette ambiance qui se veut libre mais qui n’est pourtant que contrainte, qui se veut fantasme mais qui se heurte à la réalité. C’est un véritable fantasme que vit Louise avec sa liaison avec un jeune officier en uniforme, et c’est de manière brutale que la réalité va venir la chercher. C’est un désir de liberté qui l’emmène dans sa maison italienne mais les contraintes sociales ne tardent pas à remettre les choses à leur place. C’est doux-amer et ça m’a plu.
La note de Mélu:
Pas transportée mais j’ai lu avec plaisir ce livre de la sélection du Prix Océans.
Un mot sur l’auteur: Philippe Besson (né en 1967) est un auteur français, également scénariste et critique littéraire.
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