Pour cette troisième semaine du mois de février , Case Départ vous ouvre sa bibliothèque avec de très bons albums. Ils sont variés avec deux mangas, des romans graphiques, un album érotique ou des bandes dessinées plus classiques. Comment nourrir un régiment : un album sur la vie palpitante de la grand-mère de Etienne Gendrin, un album sur des apprentis super-héros : Space Kariboo, une plongée dans la haute société par Catherine Meurisse : Savoir-vivre ou mourir, Sixteen Kennedy Express : un album sur les premiers émois amoureux d’un jeune garçon, Ordures : l’histoire de trois jeunes hommes à la dérive, le sixième tome de la série décalée et drôle de Lewis Tronheim : Ralph Azham, un nouveau manga de la collection Les trésors de Tsukasa Hôjo : Rash !!, le dernier tome de la série pour adolescents : Pleine lune, Trouble is my business : les enquêtes d’un détective en manga par le célèbre Jirô Taniguchi, Tétine Man : les aventures amusantes d’un bébé au pouvoir surprenant, un album fantastique dans la Chine du Moyen-Age : Soleil du soir, le deuxième tome de la série thriller : Carthago Adventures, un recueil de témoignages signé Numa Sadoul : Dessinateurs de presse et un album érotique pour adultes : Déviances. Bonnes lectures !
La bonne tambouille de mamie
Etienne Gendrin a décidé de recueillir les souvenirs de sa grand-mère Anne-Marie en bande dessinée. Côtoyant depuis toujours ce petit bout de femme dynamique de 93 ans, n’ayant pas la langue dans sa poche et d’une immense générosité, il livre un album touchant et sensible.
En 1940, la France capitule devant les nazis mais pas devant les fourneaux. Mamie, femme au foyer, cordon bleu de choc et mère de 9 enfants, possède un livre qui lui a servi pour apprendre à cuisiner : Manuel du cuisinier militaire en campagne, écrit par J. Laribe. L’auteur de ce guide gastronomique un peu singulier donne des recettes pour 100 hommes (1 litre de vinaigre ou 2 litres et demi pour une vinaigrette).
Etienne est un peu noyé dans les histoires familiales, quelques-unes sont vraies d’autres inventées ; difficile de faire le tri tant les membres du clan sont nombreux, ce qui multiplie les récits (18 oncles et tantes, 32 cousins et 23 petits-cousins). Pour démêler le vrai du faux, il s’installe quelques jours chez sa grand-mère pour compiler ses petits riens de la vie qui lui ont fait traverser le siècle autour de bons plats qu’elle a confectionné.
Le début de sa longue vie, entre 1918 et 1938, se déroule entre Toulon, Grenoble ou Paris avec Yvonne, sa mère, René, son père professeur de mathématiques et Colette, Andrée et Jacques, ses frères et sœurs. Pour aider toute cette petite famille, Nenette, une bonne des Cévennes qui ne connaissait pas les progrès techniques de la ville, ni charbon, ni robinet. La vie s’égraine au fil des saisons des châtaignes ou des cueillettes en dehors de la ville.
A aucun moment Anne-Marie n’a appris à cuisiner. Ne regardant jamais les recettes, elle fait tout au pif. Pour y arriver, elle ne fait que des plats simples, une cuisine familiale.
Entre 1939 et 1950, les temps sont durs, il faut manger pour vivre. Fiancée à Pierre, la jeune femme est séparée de son prétendant pendant la guerre. Lui est ingénieur au Génie Rural, elle, ingénieur agronomique à l’INRA de Clermont. Grâce à leurs connaissances, de bons paysans, ils troquent des aliments contre d’autres et réussissent à survivre ainsi pendant cette guerre d’occupation. Pendant 5 ans, ils n’eurent pas d’enfants, la faute à une carence en nourriture. Et même pendant cette période délicate, le couple sera d’une grande générosité, accueillant une petite fille de communistes recherchés chez eux. Rayon de soleil de la maison, à 3 ans et demi, la fillette s’épanouit.
Puis Jean-Yves arrive, le premier bébé du couple, le père de Etienne. Puis 5, puis 6, puis 9 ! Un véritable régiment !!!
Comment nourrir un régiment n’est pas un livre de recettes pur. Autour des plats, c’est plutôt l’occasion pour Etienne Gendrin de raconter la vie de sa grand-mère qu’il adore et donc celle de sa famille. Le lecteur pourra observer par petites pincées de beaux plats, des aliments, mais ce n’est qu’un prétexte. Lui veut rendre hommage à celle qu’il aime par dessus tout, cette Anne-Marie, si généreuse et savoureuse. Au gré du récit, on tombe sous le charme de cette femme à la vie ordinaire mais tellement originale. On rêverait de pouvoir parler comme l’auteur à cette mamie, grande et belle chef de tribu, s’asseoir à table avec elle et prendre un café, tant elle est touchante, dynamique, rigolote grâce à sa langue bien pendue. Sans détour et sans regrets, elle dit tout avec sa faconde et son vocabulaire si particuliers. Parfois, l’histoire se veut plus pudique, plus distante, notamment lorsqu’elle évoque la période délicate de la guerre. La narration est fluide, grâce à une histoire découpée en petits chapitres chronologiques. Le trait vif de l’auteur d’une trentaine d’années est chaleureux et simple pour bercer le lecteur de ces petits riens et grands souvenirs. De plus, il y a quelques petites trouvailles graphiques comme des photographies détournées et redessinées mais aussi des objets sorte d’allégorie de personnages, ainsi que des dialogues ciselés et pas piqués des hannetons.
Comment nourrir un régiment : un plaisir gustatif des yeux et du cœur. Un album riche, sensible et touchant à déguster sans modération !
- Comment nourrir un régiment
- Auteur : Etienne Gendrin
- Editeur: Casterman
- Prix: 16€
- Sortie: 12 février 2014
Apprentis super-héros
Space Kariboo est un jeune super-héros costaud dont la petite amie, Marianne est affublée d’un bonnet phrygien comme le symbole de la France. Tous deux viennent en aide aux habitants de la ville en les débarrassant des malfrats. Et pour se reposer de leurs nombreux exploits, ils s’octroient des petits week-end à la mer. Mais voilà, pas moyen d’être tranquille même quand on veut se divertir ! Erika, la femme oiseau qui souille les côtes de son pétrole vient taquiner les deux tourtereaux. Cette ex du petit caribou n’en fait qu’à sa tête et adore se mettre en travers de l’amour naissant des deux ados. Quand bien même ils la repousse, ils seront bientôt en prise avec elle.
Quelques jours plus tard et alors que Kariboo rattrape un bandit, il recroise Flower Power touchée à l’aine et qui perd ses pouvoirs, une super-héroïne qui faisait partie des Ultimes, ce groupe de 4 amis qui défiaient les méchants de la ville lorsqu’ils étaient apprentis dans l’école qui forme les nouveaux justiciers. La jeune adolescente n’a pas changé : fleur bleue, elle combat avec tout l’amour qui est en elle. Les Ultimes étaient composés de Kariboo, Flower Power, Erika et Cap’tain Pétard, unis comme les cinq doigts de la main, remettant de l’ordre dans la société qui les entouraient.
Le récit de Space Kariboo est basé sur une série de petites histoires courant sur quelques planches à la manière des mini-séries de comics américains. Entre chacune d’elle, de fausses couvertures souvent agréables de Flavien, Jim Dandy et Vanyda y sont intercalées. Extrêmement drôles et décalées, elle permettent de passer un très bon moment de lecture. Pour l’auteur, François Duprat, elles sont aussi le prétexte à dénoncer des petits travers de la société : la pollution maritime avec Erika, la vache folle, la dérive du tout-sécuritaire avec Marianne qui parle comme un ancien candidat aux présidentielles de 2007 ou encore le capitalisme outrancier et des ouvriers qui souhaitent auto-gérer leur usine. Cet album serait comme une sorte de Jiminy Cricket, sa conscience politique pour ne pas oublier le monde qui l’entoure et en parler de façon plus engagée. Les personnages en devenir ont du mal à synthétiser leur idéaux de justice et leur nouvelle vie d’adulte confrontée au réel. Le découpage est dynamique, les dialogues savoureux et le trait en noir et blanc réhaussé de lavis de l’auteur de Il fera beau demain (Carabas) est tout en rondeur et très efficace. Space Kariboo : album engagé, très drôle et plaisant pour les ados et les adultes. Une belle surprise !
- Space Kariboo
- Auteur : François Duprat
- Editeur: La Boîte à Bulles, collection Contre pied
- Prix: 18€
- Sortie: 18 février 2014
Au pays du savoir-vivre
Catherine, admirative de La princesse de Clèves, est une jeune femme comme toutes les autres : ménage, vaisselle font partie de son quotidien. La trentenaire, romantique, se rêve en une belle princesse, telle l’héroïne de Madame de La Fayette. Pendant la nuit, réveillée en sursaut, elle sait que pour ressembler à son personnage fétiche, il lui faudra apprendre les usages du monde. Pour cela, elle part suivre un stage dans l’Académie International Way of Life de Nadine de Rothschild, une grande bâtisse bourgeoise dans la banlieue chic de Genève.
Accompagnée par trois autres femmes, elle est accueillie par Madame Daim qui aura en charge cette journée de formation. Point de Nadine, mais une grande femme distinguée à la coiffure impeccable, affublée d’un manteau de fourrure. Au gré des heures, les stagiaires vont apprendre comment se tenir en société. Parmi ces femmes, il y a : une psychologue n’exerçant plus, une infirmière arriviste ou une femme au foyer qui veut parfaire sa culture personnelle.
Leçon 1 : les mots à bannir, fini les « excusez-moi », « merde » ou autre « à vos souhaits », bonjour les « Je vous prie de m’excuser », « le mot de Cambronne » et autres joyeusetés. En plus de toutes ses nouvelles expressions, cette Dame du Monde leur apprend les bonnes postures et notamment comment s’asseoir convenablement.
Leçon 2 : Comment se vêtir. A éviter, les vêtements amples, trop serrés, à la mode ou les talons avec un pantalon et préférer les petites ballerines ou le mocassin pour ne pas rayer le parquet.
Leçon 3 : Parfum, parure et bijoux. Pas de parfum sur les perles des colliers ni sur son chemisier si l’on est la maîtresse d’un homme marié.
Leçon 4 : La galanterie. La posture de l’homme dans les escaliers, lorsqu’il rentre dans un restaurant ou le baise-main. Comment réagir si son mari vous trompe ou l’inverse si la femme a un amant.
Leçon 5 : Savoir-vivre au restaurant. En plus de l’apparat, ce n’est pas à la femme de commander auprès du serveur et elle doit dire « Où puis-je me laver les mains ? » à la place de « Où sont les toilettes ? »
Leçon 6 : Comment recevoir, ou l’art de placer les invités autour d’une table, les cadeaux à apporter lorsque l’on est soi-même invité.
Toute l’étiquette, souvent hors d’âge, est passée à la moulinette par Catherine Meurisse. Cette réédition est drôle, parfois émouvante. Les manières instillées par ces dames de la haute-société sont complètement déconnectées de notre société actuelle et c’est ce qui fait que le lecteur rit de bon cœur. La mission que s’est fixée l’auteure est délicate pour elle, car ce monde est si loin du sien. L’ambiance et son sens aigu de l’observation sont parfaitement rendus dans cette histoire. Les dialogues sont ciselés, enlevés et piquants. Le trait vif de l’auteur de Moderne Olympia, à la croisée des Reiser, Cabu ou Sempé, met en valeur ce récit si amusant. Savoir-vivre ou mourir : Un album hilarant, décalé et instructif sur le monde méconnu de la haute-société.
- Savoir-vivre ou mourir, comment devenir un femme du monde en 24 heures
- Auteur : Catherine Meurisse
- Editeur: Les échappés et Charlie Hebdo
- Prix: 16,90€
- Sortie: 2 janvier 2014
Un train pour l’amour
1968. Une petite ville au centre des Etats-Unis. Rob est un jeune ado de 14 ans, fan inconditionnel du clan Kennedy, vit avec sa mère et son père dans une petite fermette. A la suite d’une chute à vélo, le jeune garçon doit porter un plâtre très lourd pendant deux mois et ne doit absolument pas mouiller. L’été va lui paraître bien long surtout qu’il ne pourra pas travailler ; son père lui avait pourtant trouvé un petit job.
Il vient juste de l’apprendre : Robert F. Kennedy, a été assassiné. Déboussolé, il pense même que se sont des espions communistes qui ont commandité le meurtre. La dépouille du frère du John, lui aussi assassiné quelques années plus tôt, doit être acheminé par chemin de fer jusqu’à Washington. Le passage du train dans la ville est un sacré événement et Rob veut en être.
Mais un fait surprenant se produit en attendant le passage du train : une mystérieuse adolescente surnommée Sixteen embrasse le jeune garçon d’un seul coup. Surpris, par cette première fois si soudaine, Rob n’en revient pas. Elle lui explique son geste par la peur d’un grand homme un peu fou qui la regardait. Bud, le gentil et brave homme, accompagné de son chien Spanky, pourtant ne lui voulait aucun mal.
Comme ses parents ne voulaient pas qu’il sorte pour assister au passage funéraire, Sixteen joue la comédie devant eux pour sauver le garçon d’une colère du père. La jeune fille lui donne alors rendez-vous le lendemain à l’épicerie. C’est le début d’une belle histoire d’amour entre eux deux faite de rencontres avec les amis loufoques de l’adolescente ou la découverte de la vraie identité de Bud.
Le récit de Aurélien Ducoudray est sensible et même parfois émouvant. Il dresse un portrait assez juste de l’Amérique profonde des années 60 et de ses habitants, assez loin de la réussite de ceux qui habitent en ville. L’auteur de Clichés de Bosnie montre par cette histoire des gens ordinaires, loin de l’American Way of life, dont les portraits, par petites touches, de ces anti-héros sont attachants : de l’ado un peu gauche épris de la famille démocrate Kennedy à Sixteen, ado mystérieuse et un peu garçon manqué, en passant par ce grand costaud de Bud ou encore la bande de copains de la jeune fille, un brin délurée. La toile de fond (l’assassinat de Robert Kennedy) est très originale pour être soulignée. Dans cette belle ambiance mêlant le tragique et le poétique, le jeune auteur réussi un installer un petit suspens où les deux amoureux joueront aux détectives tel Dick Tracy. La douce mélancolie de l’histoire est parfaitement rendue grâce au trait subtil de Bastien Quignon. Le dessin au fusain et au crayon légèrement flou du jeune dessinateur est très maîtrisé et nous plonge aisément comme dans un lointain souvenir ou un songe évanoui. Sixteenn Kennedy Express : une belle histoire d’amour adolescente contrariée dans une ambiance mélancolique de l’Amérique des années 60.
- Sixteen Kennedy Express
- Auteurs : Aurélien Ducoudray et Bastien Quignon
- Editeur: Sarbacane
- Prix: 19,50€
- Sortie: 5 février 2014
Entraînés vers les bas-fonds
Moudy, un jeune homo black et Alex, un jeune blanc travaillent tous les deux dans un centre de tri d’ordures ménagères, à Romainville, en région parisienne. En prise avec des gitans, venus récupérer des objets pour les revendre, ils doivent déguerpir rapidement.
Le soir, le jeune homme rejoint un foyer africain où s’entasse les hommes et la misère. Peu à l’aise dans cet environnement et voulant fuir ce climat malsain, il décide d’aller squatter le dernier étage d’une usine désaffectée dont l’existence ne dépassera pas une semaine. Du haut de son balcon, il domine son palais qui lui offre un panorama extraordinaire sur la capitale.
Dans le même secteur, Samir, un petit caïd qui revend des cigarettes ou du shit sous le métro aérien de la ligne 2, est en prise avec d’autres vendeurs. Alex et Moudy qui passaient dans le quartier pour s’approvisionner, sont victime du jeune homme qui leur dérobe tous leurs billets. En courant pour s’échapper, Samir se cogne contre un poteau et s’évanouit.
Ne voulant pas le laisser pour mort, les deux amis le ramènent dans leur squat. Déshabillé par Mondy qui lui trouve beaucoup de charme, il doit s’acquitter de sa dette envers eux. Pour cela, il a une semaine et commence de suite par l’école de danse du coin où il vole le portable d’une adolescente.
« Voyez ces ordures, comme ils vivent, comme ils aiment, comme ils rient, voyez comme ils pleurent. » Après l’album La fête des morts en 2011, Piatzszek et Cinna récidivent avec Ordures, un album très sombre et très dur sur une réalité que peuvent vivre certains jeunes actuellement. Abandonné de tous, miséreux et avec un destin pourri, ce trio improbable et singulier fait pourtant montre d’une belle solidarité. Le récit de Stéphane Piatzszek, l’auteur de Tsunami, n’épargne rien au lecteur, ni les coups durs, ni la violence et ni les trafics. Dans ce premier volume, les personnages, dont on ne sait pas grand chose, s’enfoncent inexorablement vers les bas-fonds. Avec un rythme lancinant que veut l’histoire, on se sent pourtant happé par l’album qui se lit vite, alternant avec des cases muettes et des scènes d’actions fortes. Le trait en noir et blanc de Olivier Cinna rend parfaitement cette ambiance sombre où les décors, notamment de l’usine abandonnée sont très maîtrisés. Grâce aux grands aplats et aux visages carrés des personnages, le lecteur ressentira ce mélange de malaise, de dégoût et d’un certain spleen cher à Baudelaire. On attend la suite de ce drame efficace. Est-ce que ces anti-héros pourront s’en sortir ou s’enfonceront-ils encore plus vers le néant ?
- Ordures, tome 1 : Entrée Nord
- Auteurs : Stéphane Piatzszek et Olivier Cinna
- Editeur: Futuropolis
- Prix: 16€
- Sortie: 6 février 2014
Ralph Azham : chevalier catastrophe
Véritable paria dans son village, Ralph Azham est plutôt mal vu. Considéré comme insolent et indiscipliné, il doit quitter sa cité, traînant ses guêtres sur les chemins. Pourtant, il est doté des pouvoirs étranges : il voit les naissances et les morts. Considéré comme l’Elu, les oracles ne lui reconnaissent pas ce don. Alors qu’il met en déroute les hommes de La Horde, il devient ainsi un vrai héros malgré lui.
Accueilli par le petit troll du pont desservant un village, Ralph est humilié par le petit garçon. Accompagné par Yassou et Zania, il entre dans une auberge en se vantant, comme à son habitude. En allant se coucher, il découvre deux soldats dans sa chambre. Ces derniers veulent récupérer la récompense pour sa capture. Grâce à son épée qui s’agrandit, il les terrasse. Il découvre qu’il peut aussi éliminer les fantômes toujours grâce à son objet magique.
Le lendemain, les trois compères reprennent leur chemin vers Astolia, le village natal de Ralph. Chassés par des soldats enfourchant leur dragon, le chevalier les repousse. Arrivé à destination, il part à la recherche de son père…
La série humoristique de Lewis Trondheim continue son petit bonhomme de chemin avec toujours autant de régularité. Le récit, toujours aussi délicat à résumer, se déroulant dans une époque médiévale et fantastique est d’une excellente facture. Teinté d’un humour dévastateur et souvent absurde, l’histoire est une belle saga d’aventures dynamique et trépidante. Son anti-héros vantard et parfois méchant est doté d’une belle crétinerie dont l’auteur de Donjon aime à se moquer et à le mettre dans des situations aussi abracadabrantesques les unes que les autres. Les gags s’enchaînent et font de cette épopée fantastique, un excellent album. Ralph Azam : une série d’héroïc fantasy accrocheuse et très originale.
- Ralph Azham, tome 6 : Les ennemis de mon ennemi
- Auteur : Lewis Trondheim
- Editeur: Dupuis
- Prix: 12€
- Sortie: 7 février 2014
Rash :
une médecin pas comme les autres
Au volant de sa superbe voiture de sport, le docteur Yuki Asaka file cheveux au vent vers la prison d’Otsuki. Là-bas, elle remplacera sa grand-mère en tant que médecin de l’établissement carcéral. Tout le monde attend avec excitation la jolie jeune femme, se remémorant sa beauté lorsqu’elle venait plus jeune rendre visite à la vieille dame.
Le docteur Asaka senior est aussi la responsable d’un temple qui accueille des locataires. Parmi eux, il y a Tatsumi, un ancien camarade d’enfance de Yuki, avec qui elle a joué et fait les 400 coups.
Arrivée à la hauteur d’un car rempli de prisonniers, elle joue de son charme, jusqu’à faire voir ses jambes. Au feu tricolore, elle remarque que le chauffeur transpire énormément et qu’il semble faire un malaise. N’écoutant que son courage, elle fonce avec sa voiture dans l’arrière du car. Au prix d’incroyables acrobaties, elle monte et réanime l’homme en crise cardiaque grâce à la batterie du bus. Non seulement son cœur repart mais la police arrive et récupère les mutins.
Alors qu’il écoute le récit des exploits de la jeune docteur, Tatsumi comprend rapidement que c’est l’œuvre de Yuki et ça le met en colère. Il le sait : c’est miss catastrophe ! Et sa vie va changer avec cette soudaine arrivée.
Le jour même, le nouveau médecin prend ses nouvelles fonctions à Otsuki et fait un véritable effet auprès des prisonniers. Pourtant Yuki ne se laisse pas faire quand ils essaient de la draguer, jouant des pieds et des poings pour se faire respecter.
D’abord publié une première fois chez Tonkam dans les années 90, Ki-oon réédite Rash !! dans sa sublime collection Les trésors de Tsukasa Hôjo, dont Case Départ vous avez présenté trois très bons mangas Sous un rayon de soleil, Le cadeau de l’ange et Le temps des cerisiers. Mené tambour-battant par une héroïne à fort caractère, le récit de Tsukasa Hôjo mêle habilement les actions, les bagarres et l’humour, grâce à des situations cocasses et loufoques. Ce premier tome très efficace est d’un grand dynamisme et les personnages sont attachants, notamment Yuki, qui ressemble à Kaori et Ryo de City Hunter. Un peu garçon manqué, la belle jeune femme intelligente et bagarreuse, n’a peur de personne et ne se laisse pas marcher sur les pieds ; mais aussi Tatsumi, proche du héros de City Hunter ou Quentin de Cat’s Eye, jeune policier dont Yuki est le pire cauchemar. Prévu en deux volumes dont le second sortira en avril, cette histoire plaisante et très drôle ravira les fans du grand mangaka.
- Rash !! 1/2
- Auteur : Tsukasa Hôjo
- Editeur: Ki-oon
- Prix: 7,90€
- Sortie: 13 février 2014
Brigade anti loups-garous
Dans le premier tome, Juliette, une amie de Koline, mettait toute la bande au défi de boire une potion magique, tirée du grimoire de sa grand-mère. Mais le quotidien de Koline, la belle adolescente blonde se délitait autour d’elle : deux de ses camarades disparaissaient et des agressions débutaient ; les loups-garous étaient là, dans la ville. Elle décidait alors de se rapprocher d’Aurel, dont elle découvrait bientôt le lourd secret : lui aussi se transformait. Mais rapidement, ce dernier disparaissait.
Agacée par des parents méfiants concernant toutes les agressions extérieures et un petite sœur curieuse, Koline décide d’entrer au service d’une brigade chasseuse de loups-garous. Choisissant comme couverture d’être une aide soignante auprès des personnes âgées, elle sert d’appât aux monstres. Les invitant à des rendez-vous, les membres de l’unité les débusquent avant la morsure fatale. Blessée lors du dernier guet-apens, la jeune fille est alors obligée de dire la vérité à sa sœur.
Quelques jours après et alors qu’elle prend le RER, elle aperçoit Aurel sur le bord de la voie de chemin de fer. Heureuse d’avoir revu celui qu’elle apprécie, elle est interrompue par Athos, un professeur loup-garou qui lui explique que si elle est vivante c’est avant tout parce qu’elle ne dit pas la vérité sur Aurel à la brigade.
Dans cette école, sorte d’académie pour apprendre à devenir un vrai loup-garou, Aurel est un peu à part ; il n’arrive pas à se fondre dans le moule. Il a un grand pouvoir que peu d’entre-eux ont : il possède la magie. Son but : échapper à ses ravisseurs et aux professeurs mais aussi de retrouver Koline son amoureuse.
Prévue en trois tome, la série Pleine Lune n’en connaîtra finalement que deux et la fin du récit fantastique de Isabelle Bauthian ne sera pas vraiment réécrit, laissant une histoire en suspension, laissant des portes ouvertes pour que le lecteur se fasse sa propre fin. Malgré les difficultés du premier opus, le scénario de l’auteur de Alyssa, est solide se basant sur un slasher (films d’horreur ayant pour héros des adolescents) bien maîtrisé, avec une belle intrigue et de multiples scènes d’action. Sorte de Roméo et Juliette au pays des loups-garous, les personnages sont attachants, comme Koline, jeune ado à fort caractère amoureuse de Aurel, le bel ado frondeur dont la morsure l’a transformée en un magicien redoutable, ainsi que les membres de la brigade ou encore Athos, professeur, tel le Professeur Xavier des X-men, dans cette école pour monstres poilus et qui souhaite recueillir tous les êtres fantastiques pour en faire de véritables loups-garous. Le trait semi-réaliste de Luca Saponti est très agréable et efficace. L’auteur italien maîtrise aussi les couleurs qui éclairent ses planches. Pleine lune : une série fantastique pour adolescents avec un beau récit plein d’actions.
- Pleine lune, tome 2 : Tu ne m’as pas oubliée
- Auteurs : Isabelle Bauthian et Luca Saponti
- Editeur: Dargaud
- Prix: 9,99€
- Sortie: 21 février 2014
Dans les pas d’un détective japonais
Dans les années 70 au Japon. Jotaro Fukamachi est un détective privé japonais à la réputation de fin limier et aux méthodes peu orthodoxes. Vénal, il peut se montrer souvent très intéressé par l’argent dans ses enquêtes. Même s’il est proche de ses sous, il lui arrive de s’investir dans des affaires qui ne lui rapportent rien. Doté d’un bel humour, il ne perd pas sa confiance en l’Homme. Parmi les enquêtes de ce tome 5 :
La cité de la poisse : En leur absence pour des vacances, le restaurant familial de gens modestes est détruit. Le chantier du Pacific n’avait pas averti les propriétaires. Surpris et désabusés, le père et la mère s’en remettent à Fukamachi pour comprendre. Après une enquête auprès de la société, il découvre que l’agence immobilière avait commandité la destruction de deux maisons et non pas la petite échoppe servant des nouilles. C’est le terrassier qui se serait trompé. Situé dans un quartier réputé pour sa valeur marchande, le restaurant n’aurait pu tenir longtemps face à l’argent des constructeurs…
Dix-huit ans d’absence : Alors qu’il se noie dans l’alcool car il pense être un mauvais père dans un bar du quartier, Fukamachi est réveillé par Sugimoto, son assistante qui lui présente une jeune femme à la recherche de son père. Parti alors qu’elle avait 2 ans, elle souhaite que le détective le retrouve…
Ultramoderne solitude : Un homme mystérieux demande à Fukamachi de suivre un jeune acteur, star des midinettes. Cette enquête bien payée ne l’emballe guère. Alors que la jeune star ivre rentre chez lui avec une jeune fille, il prête sa voiture à un ami et la femme meurt dans l’accident…
L’important dans la vie… : A la sortie d’un restaurant, Sugimoto, l’assistante de Fukamachi est enlevé par des hommes. Peu impressionnée, elle tente de se débattre en vain. Ils demandent alors une forte rançon au détective…
Proche du cinéma noir et des polars américains, le récit dynamique de Natsuo Sekikawa n’est pas si sombre que cela. Reprenant les codes du genre, il réussit un coup de maître en les tordant et en les réécrivant pour les magnifier. Chaque chapitre raconte une enquête du détective. Le héros atypique est plutôt classe, de bonne tenue, il a ce côté gentleman qui convient bien à ce hard-boiled. On apprécie Jotaro, homme désabusé avec un grand humour, qui ne cache pas son amour de l’argent, avec ses forces mais aussi ses faiblesses et ses nombreuses failles. Même si le trait de Jirô Taniguchi semble différent de ses autres œuvres, il est toujours autant plaisant, maîtrisé et efficace et notamment des décors minutieux et détaillés dans ce Tokyo pessimiste.
- Trouble is my business, volume 5
- Auteurs : Natsuo Sekikawa et Jirô Taniguchi
- Editeur: Kana
- Prix: 18€
- Sortie: 21 février 2014
Tétine Man:
un petit héros amusant haut comme trois pommes
Tétine Man est un petit garçon à fort caractère doté d’un instrument au pouvoir incroyable : son énorme tétine verte. Il refuse de laisser tomber son objet fétiche malgré les nombreuses demandes des adultes qui l’entourent. Et il ne faut pas le brusquer ou le froisser le petit homme sinon son regard noir vous glace le sang et vous perdez tous vos moyens. Voici les 6 petites histoires :
Un jour qu’il est au parc pour faire du toboggan, Tétine Man est surpris par le comportement pas très agréable d’une petite fille capricieuse qui veut passer devant tout le monde. Alors que la brunette le traite de bébé à tétine, il lui oppose un regard glaçant. Ne sachant plus quoi faire, elle laisse alors passer tout le monde devant elle.
A l’école, Edwige apporte le goûter, comme tous les jours. Mais un mystère entoure Tétine Man, comment fait-il pour manger sans enlever son objet de la bouche ? Personne n’a jamais vu le petit garçon l’enlever.
Le jour de son quatrième anniversaire, la grand-mère rend visite à la famille. Alors qu’elle souhaite depuis toujours que Tétine Man enlève son instrument de sa bouche, elle trouve un stratagème : lui faire souffler sa bougie. Comment va-t-il se sortir de ce terrible piège ?
Lors des vacances familiales au bord de la mer, Tétine Man adore aller au club où les jeux gonflables sont légions. Sandrine, l’animatrice, essaie, elle aussi, de faire enlever sa tétine.
Au marché avec son papa, Tétine Man est impressionné par tout ce qui l’entoure. Son père, qui adore discuter avec tout le monde, quitte des yeux le petit garçon qui se perd. Pour le retrouver, il décide de demander au vendeur de légumes. Mais comment se faire comprendre lorsque l’on a une tétine dans la bouche.
Pour chanter dans la chorale, Tétine Man ne souhaite pas enlever l’objet de sa bouche. La maîtresse décide alors que le petit garçon pourra juste fredonner l’air. Mais le papa de Luca n’est pas d’accord avec cela. Il monte sur scène pour dire tout le mal qu’il pense de ce fait, mais Tétine Man lui lance son fameux regard qui déstabilise l’adulte.
Surpassant de loin tous les super-héros tout en muscles, Tétine Man est un petit garçon singulier, haut comme trois pommes, se battant avec un flegme impressionnant. Les mini-récits pour les primo-lecteurs (3-6 ans) scénarisés par Christophe Nicolas sont attendrissants, simples mais pas simplistes, teinté d’un bel humour que les jeunes lecteurs apprécieront. Le héros principal est fort en caractère mais si touchant avec sa tétine. Il possède une belle intelligence et se sort toujours des situations délicates. Le trait tout en rondeur et très doux de Guillaume Long est formidablement adapté au jeune lectorat. Grandes casses, belles couleurs, tout est là pour ravir les petits. Tétine man : un petit héros craquant et amusant à fort caractère pour les primo-lecteurs.
- Tétine Man
- Auteurs : Christophe Nicolas et Guillaume Long
- Editeur: Didier Jeunesse
- Prix: 10,90€
- Sortie: 8 janvier 2014
Soleil du soir :
aventures médiévales en Chine
VIIe siècle, dans la sud de la Chine sous le règne de la dynastie des Tang. Un navire descend le Fleuve bleu avec à son bord Soleil du soir, une belle chinoise brune, marquée dans sa chaire du sceau des bannis. Mais la pluie réveille une légende ancrée profondément dans les esprits, celle du tigre qui règne en maître sur la région. Xiao Jiao, parti traiter d’une affaire avec le souverain, décide que ce sera le jeune femme qui sera offerte en sacrifice à l’animal. Elle accepte facilement car elle n’a plus goût à la vie depuis qu’elle a perdu son bien aimé, Cao, tué d’une flèche. Elle descend alors du navire.
En s’éloignant de la berge, elle arrive devant une drôle de maison. A l’intérieur, elle rencontre Xuandao un prêtre touché par une malédiction céleste : sous la forme d’un tigre, il doit tuer 1000 hommes afin de retrouver son apparence normale. Il lui apprend alors qu’elle doit continuer à vivre parce que Cao n’est sûrement pas mort.
Remontée à bord du navire, elle commence le rituel demandé par le prêtre : mèches de cheveux et quelques gouttes de sang afin d’être épargnée. Pourtant furieux, le tigre accepte le deal et est enfin délivré de sa malédiction. Soleil du soir commence alors son long voyage pour retrouver son amour, ponctué de rencontres de spectres et de personnages historiques.
Bien documenté et inspiré des contes littéraires chinois anciens, le récit de Christophe Cazenove est solide et assez maîtrisé. Travaillant avec Solange Cruveillé, maître de conférences au département chinois de l’université de Montpellier et spécialiste de traductions de livres, le prolifique scénariste met en lumière la belle ambiance de la Chine éternelle. Mêlant le fantastique, les contes, les légendes et les scènes d’action, le lecteur passera un agréable moment à sa lecture, même si le schéma de la narration reste très classique. Le trait sans contour encré de Fred Vervisch est agréable et rend bien cette atmosphère si riche en légendes de la Chine médiévale. Les couleurs très riches, telle des estampes, mettent bien en valeur les belles planches. A noter qu’un cahier spécial sur le lien entre réalité historique et contes écrit par Cruveillé, est adossé à l’album. Soleil du soir : une quête amoureuse dans la Chine du 7e siècle bien illustrée.
- Soleil du soir, tome 1 : La gorge du tigre
- Auteurs : Christophe Cazenove, Solange Cruveillé et Fred Vervisch
- Editeur: Bamboo
- Prix: 13,90€
- Sortie: 12 février 2014
Sur les traces du Chipekwe
1971. Baie de Borlum en Ecosse. Lord John Russel est à la recherche d’indices concernant Nessie, le monstre du Loch Ness. Les preuves ne sont pas au rendez-vous.
1986. Suceava en Roumanie. La fille de Russel, Luyana, surprend Feiersinger, le meilleur ennemi de son père, cryptozoologue comme lui. Décédé quelques jours auparavant, le scientifique était lié par contrat au futur magnat de la Carthago, London Donovan. Ce dernier avait prêté de l’argent pour qu’il puisse acquérir des clichés concernant le fameux monstre préhistorique. La jeune femme demande au scientifique une expertise sur ces photographies, en contrepartie, elle s’engage à ouvrir les archives de son père à son rival de toujours.
Deux jours plus tard. Edimbourg. Le vieil homme vient chercher la vérité auprès de l’homme qui a pris les clichés, qui lui apprend que c’est une vaste supercherie : une maquette et un jeu de lumière et l’affaire était réglée.
Alors que Feiersinger épluche les dossiers de Russel, il tombe par hasard sur un livre compilant les témoignages de Gobler, chasseur de fauves, ayant aperçu le Chipekwe, un monstre préhistorique ressemblant à un cératosaurus. N’écoutant que sa curiosité, il décide de partir à sa recherche accompagné par Luyana et Donovan. Arrivés en Angola, ils se mettent en route vers le Lac Dilolo, lieu où Gobler en 1946 a vu le monstre. Sur un hydro-speed, SK5, modèle utilisé par les GI au Vietnam, ils parcourt le lac de long en large, mais les seuls animaux qu’ils voient ce sont des crocodiles géants.
Le récit très solide de Christophe Bec mêle habilement le thriller, le suspens et l’action. Le rythme soutenu permet à l’histoire de prendre une belle tournure. Les personnages sont bien campés, comme Feiersinger, étrange homme collectionneur de bêtes disparues à la double personnalité, Luyana, une jeune femme en quête de vérité pour honorer au mieux la mémoire de son père disparu ou encore Donovan, homme de main du vieux scientifique aux méthodes expéditives. Plaisant à la lecture, la grande force de cet album est sans conteste le scénario de l’auteur de Pandemonium. Côté dessin, le lecteur sera un peu déçu par le trait parfois figé de Max Von Fafner, loin de ceux de Eric Henninot ou Jaouen, magnifiques pour la série mère ou le premier album de ce spin-off. Le dessinateur use beaucoup des portraits et gros plans, l’une de ses réussites se voient dans quelques planches concernant les décors. Les postures des personnages sont quant à elles trop statiques. Carthago adventures : un album plaisant et classique à l’intrigue solide.
- Carthago Adventures, tome 2 : Chipekwe
- Auteurs : Christophe Bec et Max Van Fafner
- Editeur: Les Humanoïdes Associés
- Prix: 14,20€
- Sortie: 5 février 2014
Et pour quelques pages de plus…
Pour compléter notre sélection de la semaine, Case Départ vous conseille aussi les albums suivants :
Dessinateurs de presse
Les illustrations féroces de ces auteurs scrutent depuis de nombreuses années pour certains, les travers de notre société ou encore la politique.
Jean Cabut dit Cabu, dessinateur français né en 1938, qui a travaillé pour Hara-Kiri, Pilote et actuellement pour Charlie Hebdo et Le canard enchainé. Auteur du Grand Duduche, il sera le dessinateur de Récré A2 pendant 10 ans avec Dorothée.
Stéphane Charbonnier dit Charb, dessinateur français né en 1967, il a fait l’essentiel de sa carrière à Charlie Hebdo où il y rentre en 1992. Auteur de Maurice et Patapon.
Pierre Kroll, dessinateur belge né en 1958, il travaille pour le quotidien Le soir et participe à de nombreuses émissions de télévision et de radio.
Renald Luzier dit Luz, dessinateur français, né en 1972, il travaille depuis 1992 à Charlie Hebdo. Auteur de nombreuses bandes dessinées dont Cambouis (L’Association en 2002) ou Les Sarkozy gèrent la France en 2009.
René Pétillon, dessinateur français, né en 1945. Il débute en 1968 au Canard enchaîné pour lequel il livre des dessins encore aujourd’hui. Grand prix de la ville d’Angoulême en 1989, il est l’auteur de nombreux albums dont sa plus célèbre série Jack Palmer.
Maurice Sinet dit Siné, dessinateur français né en 1928. Fondateur de L’enragé, il rejoint Charlie Hebdo en 1981 et crée Siné Hebdo en 2008.
Bernhard Willem Holtrop dit Willem est un dessinateur néerlandais né en 1941. Engagé par Siné pour des illustrations dans L’enragé en 1968, il intègre ensuite L’hebdo Hari-Kiri qui deviendra Charlie Hebdo. Depuis 1981, il travaille pour Libération et devient Grand prix de la ville d’Angoulême en 2013.
Georges Wolinski, dessinateur français né en 1934. Depuis 1968, il travaille dans de nombreux titres de presse comme L’enragé, Hara-Kiri, Charlie Hebdo, L’Humanité… Auteur de nombreuses bandes dessinées, il est consacré Grand Prix de la ville d’Angoulême en 2005.
Ce livre qui s’attelle à donner la parole à quelques-uns des plus grands illustrateurs de presse, nous plonge dans les anecdotes, les débuts de chaque auteur. Ils parlent de l’Affaire Siné ou encore des limites de la liberté d’expression. Faisant œuvre de salut public, ils démontrent toute la force de notre démocratie, égratignant les plus riches, les plus puissants, les politiciens, les stars, les vedettes ou les sportifs pour le plus grand plaisir des lecteurs de ces titres de presse. Le dessin de presse étant un art éphémère qui rebondit sur les faits d’actualité.
- Dessinateurs de presse, entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem et Wolinski
- Auteur : Numa Sadoul
- Editeur: Glénat
- Prix: 25,50€
- Sortie: 12 février 2014
Déviances
(album pour adultes)
La voisine : Un vieil homme passionné de vidéos porno épie sa jeune et jolie voisine grâce à un trou dans le mur mitoyen donnant directement dans la salle de bain de sa voisine.
Jeu de mains : Une belle histoire muette mettant en scène un jeune couple en plein ébat dans son appartement.
Du bon usage de la vidéo : Paul, un adolescent se régale avec la sex-tape de sa sœur Laura. La faisant chanter pour ne pas dévoiler la vidéo, il lui demande de l’initier à l’art du sexe.
Chronique villageoise : Dans une vieille ferme du début du 20e siècle, Marisol se donne corps et âme à son amant Ernesto dans l’étable. Mais voilà, le père Ramiro ne l’entend pas de cette oreille.
Triangle équilatéral : Un jeune couple revenant de la plage se fait surprendre par des enfants alors qu’ils commencent leur étreinte dans l’ascenseur. Après leur petite affaire, la jeune femme sort et croise dans la rue, une vieille connaissance.
Miss camping : Souvenirs d’adolescents et leurs premières amours dans un camping avec notamment une belle jeune fille de 17 ans Anna, papillonnant d’un homme à l’autre.
Les dimanches à la campagne : Les Romero aiment pique-niquer tous les dimanches à Can Tineras. Luis Miguel avait passé un accord avec sa grande sœur, il pouvait regarder ses ébats avec Pablo et en contrepartie il ne disait rien à ses parents.
Des clics et des claques : Un homme marié avec un bébé, lorgne sur sa superbe voisine Carole. Avec son appareil photos, il mitraille la jeune femme avec son nouveau petit ami.
Une histoire cochonne : Un dessinateur de bande dessinée se voit commander un album érotique. Pour avoir de l’inspiration, il demande à son amie Anna de faire l’amour.
Hymne aux lolos : (histoire dessinée avec Ruben Del Rincon). Les deux auteurs mettent en valeur les seins des femmes.
Les 10 histoires signées Bernardo Munoz sont d’une très grande qualité. Les scénarios solides et intelligents sont très originaux, mettant en scène des personnages et des situations aussi variés les uns que les autres. Les femmes sont très belles et les hommes avides de sexe. Le trait en noir et blanc de l’espagnol est magnifique, mettant en valeur les courbes de ses personnages, le tout réhaussé de beaux aplats pour les ombres. Le graphisme d’une grande lisibilité permet au lecteur de passer un bon moment de plaisir.
- Déviances
- Auteur : Bernardo Munoz
- Editeur: Tabou BD
- Prix: 19€
- Sortie: 3 février 2014