SURPRISE!
La rencontre face à l’Atletico Madrid était présentée par beaucoup comme une sorte de mission impossible pour Milan, un espère de match déséquilibré entre une équipe à l’abandon (Milan) et un club qui domine la Liga. Le verdict du terrain a été complètement inversé avec un Milan pimpant et un Atletico qui semblait destiné au massacre.
Cette année on n’avait jamais vu les Rossoneri jouer de cette manière : concentrés, déterminés, motivés, dangereux sur le plan offensif, solides en défense. Et en même temps, il n’était pas encore arrivé de voir l’équipe de Simeone tant en difficulté. Malgré ce concours de circonstance, l’Ateltico s’est imposé. La première mi-temps aurait pourtant pu se terminer sur un score de 2-0 voire 3-0 sans aucune discussion possible. Malheureusement les Rossoneri ont manqué leurs occasions, par malchance, imprécision ou bravoure du gardien adverse.
DECEPTION
Et ils ont ensuite été lourdement punis par la plus italienne des équipes espagnoles (dans le style). Un effondrement physique suivi d’un enchainement d’erreurs individuelles ont provoqué le but fatal de Diego Costa en toute fin de match : un réalisme parfait. On peut juste banalement dire « C’est le football » et c’est pourtant très vrai. Une équipe qui domine durant 70 minutes, heurte un poteau, une barre transversale et se crée d’autres occasions (en plus d’un penalty non sifflé sur Poli) ne mérite pas de quitter la pelouse battue. Le meilleur match de la gestion Seedorf n’a pas suffit.
OPTIMISME
Maintenant il est inutile de pleurer pour la défaite. A l’inverse il faut retenir le positif et repartir. La défaite est amère mais la prestation est encourageante pour la suite de la saison et le futur. Ce sera tout de même extrêmement difficile à Madrid lors d’un match complètement différent, au Vicente Calderon, un des stades les plus chauds d’Espagne où l’Atletico a remporté 17 matches sur 21 (2 matches nuls contre Barcelone, Séville et 1 défaite contre le Real Madrid), et avec un résultat à récupérer.
Mais au delà de l’exploit à réaliser, on retiendra la prestation positive et l’équilibre tactique que Seedorf a finalement trouvé. L’entraineur milanais a eu l’humilité et l’intelligence d’adapter ses idées au contexte. Cela n’a malheureusement pas payé en terme de résultat mais il s’est déclaré satisfait de la prestation. C’est à partir de cette défaite que Milan peut préparer le match retour et construire son futur. Le 4-2-3-1 devient soutenable avec des joueurs adaptés. Tactiquement Milan a montré de beaux progrès, avec une équipe bien placée et des secteurs de jeu mieux liés.
Attention, tous les problèmes déjà rencontrés jusqu’à présent restent d’actualité : la condition physique précaire, les buts encaissés sur balle inactive (18 des 45 buts encaissés cette saison dont 8 de la tête, soit 40%), la carence de qualité dans la construction sans oublier les problèmes de finition. Durant la gestion Seedorf, les Rossoneri ont trouvé le chemin des filets a seulement 7 reprises en 7 matches.
Un maigre bilan encore plus significatif lorsqu’on analyse la manière : 1 penalty, 1 coup franc direct, 1 corner, 2 tirs lointains (Balotelli, Rami), 1 action individuelle (Taarabt). Il n’y a que contre l’Udinese en Coupe d’Italie que Milan a marqué un but construit (et finalement inutile). Mais si les progrès en terme de prestation continuent, un peu plus d’automatismes et avec un peu plus de chance les buts devraient bientôt arriver…
Malgré tous ces problèmes, il a suffit d’un ajustement tactique et surtout d’une approche mentale adaptée pour que l’AC Milan réussisse à se montrer solide et à créer de nombreuses occasions. C’est loin d’être parfait mais c’est sur la bonne voie… si Seedorf est destiné à créer un cycle à Milan, face à l’Atletico on pourrait avoir vu une esquisse de son projet.