Sans être malthusiens, on sait que la démographie est le nerf de la guerre de la croissance et du développement La campagne de recensement de l’INSEE , commencée le 16 janvier devrait s’achever mi mars. elle est attendue, espérée, redoutée. Où il est question d’arrimer SEM à Lyon…
81 communes de la Loire vont être passées au crible pour cette campagne 2014. Au total, 109 700 Ligériens sont concernés par cet « acte civique » en 2014 visités par 250 agents employés par les communes mais tenus au secret professionnel et avec des méthodes de comptages avérés. Pas de bourrages des urnes à attendre donc là ! Les 1ers résultats donneront une tendance, les publications de juin incluront des données socio-économiques. Ces chiffres impactent directement d’autres données : les dotations de l’Etat, les ouvertures de pharmacies, les implantations d’entreprises soucieuses de trouver main d’œuvre qualifiée.
Saint-Etienne, banlieue de Lyon?
Avec 1 744 000 habitants en 2011, le département du Rhône est l’un des plus peuplés et des plus denses de la France métropolitaine. Entre 2006 et 2011, la population augmente de 75 000 habitants. Le pôle urbain de Lyon est désormais le deuxième de France devant celui de Marseille. Alors que la Loire s’enlise démographiquement, le Rhône et particulièrement l’agglomération lyonnaise se signalent par leur palmarès « olympique » ( voir la lettre d’analyse ci-dessous). La Loire elle dispose de locaux de bureaux et d’opportunités immobilières. Beaucoup de politiques stéphanois souhaitent faire de Saint-Etienne et du quartier d’affaires ( voir récente campagne à Lyon de promotion du travail à Saint-Etienne) de Chateaucreux une banlieue de travail pour les résidents de Lyon. Le TER sera t-il cette voie royale ? Quel peut-être le packaging et le deal entre les deux agglomérations ?
Entretien avec Mustapha Touahir de l’INSEE
Les résultats de l’enquête sont-ils une bonne ou une mauvaise nouvelle pour la Loire ?
carte_population_lettre_RP_Loire
L’INSEE n’est pas la pour distribuer des bons ou des mauvais points. Entre 2006 et 2011, la population de la Loire a augmenté, modestement, de 8 000 habitants. Cela correspond à un rythme annuel de + 0,2 %, bien en deçà de la croissance démographique régionale (+ 0,9 %), en deçà du niveau de la France métropolitaine également (+ 0,5 %). La Loire reste le moins dynamique des huit départements de Rhône-Alpes ; ainsi, la population de la Haute-Savoie, en tête avec une évolution annuelle de + 1,4 %, devrait, ces prochaines années, dépasser celle de la Loire. Au 1er janvier 2011, la Loire compte près de 750 000 habitants ; c’est le troisième département le plus peuplé de Rhône-Alpes. Si Saint-Étienne continue de perdre des habitants (- 7 400 entre 2006 et 2011), la couronne périurbaine stéphanoise compense toutefois ces pertes. La population de Roanne se stabilise, celle de l’aire urbaine correspondante croît notablement. Le centre du département, en particulier le secteur de Feurs, est très dynamique.i
Le commentaire dépend de l’échelle considérée. Nous connaissons bien des petites communes , notamment dans les Monts d’or, qui ne gagnent pas d’habitants et qui ne s’en plaignent pas pour autant. La situation est différente à plus grande échelle. Saint-Etienne Métropole par exemple, aurait sans doute aimé gagner des habitants. Pour une telle agglomération en effet, la croissance démographique est le signe d’un territoire attractif , dynamique, d’un territoire qui crée potentiellement des emplois, etc.
Quels sont les impacts pour le territoire en termes de développements ?
La tendance à l’étalement du péri-urbain et au est une tendance lourde. Cela pose la question de la redynamisation des centres urbains avec des problèmes en cascades sur les logiques d’aménagements des territoires.
Sur le site insee, de beaux outils cartographiques, interactifs et en « open data ». Qui pourrait douter qu’une carte ne soit pas un bon outil pour comprendre et agir à l’échelle d’un territoire. Vos banques de données peuvent-elles être utiles pour des choix personnelles ou professionnels?
Le site de l’INSEE s’est adapté à cette data visualisation. Les architectes, les historiens, les entreprises savent la valeur ajoutée de ces banques de données.Le grand axe de développement est de contourner les bornes administratives des communes. Nous développons le « carroyage » : ce sont des « briques de base » de 100 ou 200 mètres. Celà permet une localisation plus fine de chacune des variables. On a ainsi des indicateurs pour travailler sur les phénomènes de ségrégations sociales et affiner l’analyse avec des données intra-communales. Clairement à cette échelle, Saint-Etienne n’est pas Saint-Victor sur Loire !