21 février 2014
S’il est un destin exceptionnel dans la galaxie des chercheurs qui ont fait progresser l’humanité et auxquels nous, utilisateurs compulsifs d’ordinateurs, devons être redevables, c’est bien celui de la jeune Ada Lovelace.
Jeune car cette femme ravissante mourut à 36 ans, exactement comme son père aussi illustre que provocateur, épuisée par trois grossesses et un travail de recherche acharné.
Ada Augusta, comtesse de Lovelace, est en effet la seule enfant légitime de Lord Byron, le célèbre poète qui avait sans doute décidé de brûler sa vie par les deux bouts …
Elle a été élevée par sa mère, mathématicienne, qui, très peu de temps après son mariage se sépare du poète qu’elle accuse de l’avoir, étant ivre, violée à plusieurs reprises et veut à toute force éloigner sa fille de la poésie. Et cette noble dame a ses raisons : son mari entretient une relation incestueuse avec sa demi-sœur aînée de quatre ans, couche avec les hommes comme des femmes, rien de très romantique dans cette Angleterre du début du XIXème siècle
A 17 ans, Ada rencontre Mary Sommerville, la traductrice des travaux de Laplace. En 1834 elle entend parler de Charles Babbage et de son concept de machine analytique à calculer. Ada traduit un article du général italien Menabréa (mathématicien et ingénieur militaire) portant sur les travaux de Babbage. En fait, en collaboration et sur le conseil de ce dernier, elle enrichit tellement le texte de ses propres notes qu’elle triple le contenu de la publication en 1843. Elle prévoit ainsi qu’une telle machine sera capable de composer de la musique, de tracer des graphiques, d’effectuer des calculs scientifiques.
Créatrice du premier algorithme, elle est ainsi la première programmeuse, une véritable aristocrate à l’origine de l’informatique moderne. Vive les femmes !
P.S : Je n'y ai jamais prêté attention, mais il paraît que son portrait figure sur les hologrammes d'authentification des produits Microsoft !