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21/02 La folie vénézuélienne, pas encore finie

Publié le 21 février 2014 par Jorge
21/02 La folie vénézuélienne, pas encore finieOn est passé aux balles réelles, celles en caoutchouc n'étant pas assez mortifères pour faire lâcher prise aux étudiants et au peuple qui crie son ras le bol.Cette histoire a commencé en 1989 par une tentative de coup d'état conduite par Chavez, le « Caracazo » laissant un solde de 300 morts (selon les officiels de l'époque ; 3000 selon les sources officieuses) et un gros milliers de blessés. Cette affaire à conduit Chavez en prison, d'où il a été libéré, au bout de deux ans, par le président Caldera.Chavez est devenu pour la première fois président, légalement, aux élections de 1998.Homme sans formation notoire, il a été un remarquable tribun et un très habile publicitaire. Il a su conquérir une notoriété qui lui a permis de se maintenir au pouvoir légalement jusqu'à sa mort.Il a pu le faire également parce que il a trouvé un pays au bord du désastre. La corruption avait miné la démocratie et tous les corps constitués du pays. La criminalité a commencé à devenir envahissante avant l'arrivée de Chavez pour exploser littéralement pendant ses près de 15 années de pouvoir. 
Il n'y a rien d’étonnant si le mouvement actuel a commencé chez les jeunes, qui n'ont pratiquement pas connu autre chose qu'une société où la survie, principalement des pauvres, n'était jamais assuré, nulle part dans le pays.En dehors d'une incapacité à gérer l'économie d'un pays riche en pétrole et pourvu de ressources de toute sorte, c'est l'incapacité de Chavez et ses équipes, disposant pourtant de tous les pouvoirs depuis 1998, à finir avec cette violence généralisée et croissante qui est à l'origine du soulèvement actuel.
Autres fautes majeures de Chavez, sont d'avoir « coupé » en deux, bien plus qu'elle ne l'a jamais été, la société vénézuélienne tout en la militarisant à l'extrême, au point de faire d'un peuple essentiellement tolérant et pacifique, un peuple qui ne semble plus savoir vivre sans recours aux armes.En face, les partis « traditionnels » sont réduits à peu de chose. Le centre droit et la droite plus ou moins modérée, ont rénové ses leaders, dont Capriles, le perdant, de peu, à la dernière élection et Leopoldo Lopez, qui a conduit la protestation actuelle à la suite de celle des étudiants de la frange andine du pays.
La gauche démocratique, elle, n'a pas su se renouveler et elle est laminée par le chavisme. Le « socialisme du XXI siècle » qui est pourtant au socialisme ce qu'un big mac est à la haute cuisine française, lui a « mangé » son terrain. Il faudra certainement une génération entière pour que des idées socialistes démocratiques puissent trouver un espace politique.Maduro n'est qu'un accident de fin de parcours du chavisme. Sans aucune des qualités de Chavez, il restera là tant que le lui permettront ses ennemis dans son propre camp ou que les militaires, qui commencent à montrer le bout de leur nez, n'interviendront pas pour arrêter la case.Pour ce pays où je suis né, que je connais à fond pour y avoir beaucoup travaillé et parcouru de fond en comble ; pour ce pays qui a tant de possibilités systématiquement gâchées, on ne peut qu'espérer qu'une nouvelle chance lui soit offerte.Pourquoi pas, aucun peuple n'est jamais définitivement condamné par l'histoire.Mais il faut savoir bâtir sa maison et la laisser ouverte à tout son peuple.©Jorge

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