La première chose que l'on se dit lorsqu'on est confrontés à une rupture (je l'ai même dite il y a encore, allez, 5 heures ?), c'est : "Je suis nuuuulle !"
Mon réflexe maintenant, en cas de rupture, c'est de chialer comme une merde. Ok. MAIS ENSUITE, je me pose toujours la question : "Qu'est-ce qui fait de moi quelqu'un de bien ?". J'ai forcément des réponses à cette question, mais la question que je me pose plutôt dans la rupture que je suis en train de vivre, c'est : "Qu'est-ce qui fait de moi quelqu'un de FORT, de CAPABLE ?". En effet, j'ai mes torts, et contrairement à ma première rupture, je les vois clairement. J'ai fait beaucoup moins d'efforts dans cette relation que dans les autres, alors que mes sentiments n'étaient pourtant pas moins forts, au contraire. Mais je me disais que si j'avais trouvé quelqu'un que j'aimais et qui m'aimait, je n'avais pas à me défoncer pour lui. Où est l'erreur dans ma phrase ? Ma phrase entière est une erreur, nom d'une pipe en bois ! Je n'ai que 21 ans et je suis loin d'être parfaite, alors bien sûr que j'ai des efforts à faire, pas pour changer du tout au tout, mais juste pour être une Manon, en mieux. Manon en mieux, ça sera toujours Manon. Ca sera juste une Manon qui te fait cracher tes dents.
Alors, vu que j'en ai besoin et que ça aide toujours à ne pas se flinguer, je vais aller voir au dedans de l'intérieur de moi et penser aux choses qui font de moi une personne forte. Pas la faible qui rampe par SMS, et qui bien qu'amoureuse, se doit tout de même, au nom de la dignité, de ne pas se tortiller au sol comme un ver de terre pendant que l'autre roucoule avec une briseuse de ménage (bon, OK, si j'étais pas feignasse, sa poulette anorexique n'aurait peut-être pas été si attirante, mais voilà, bon, OK)
- J'ai réussi à plaquer la fac, sachant parfaitement que je me mettrais ma famille à dos, pour chercher ce que je voulais vraiment faire, et j'ai assumé les galères financières de mon choix. Galères qui ont duré deux ans, mais qui ont débouché sur une révélation : j'ai trouvé le boulot que j'aime, l'entreprise dans laquelle je veux faire ma carrière, j'ai trouvé un environnement professionnel dans lequel je m'épanouis, et mon caractère me permet de gérer le stress et la frustration du boulot en question sans craquer nerveusement. J'ai appris que j'aimais les gens, que je pouvais les aider, même légèrement, dans une étape de leur journée. Je suis quelqu'un de bien, qui a envie de réussir sa vie, et je me suis battue pour ça, pour être recrutée et pour aller au bout de cette ambition. BIM BAM BOUM !
- J'ai survécu à une rupture dont je ne pensais jamais me remettre. C'est peut-être con, mais c'est bien vrai. Tout y est passé : tentative de suicide, échaffaudage d'un plan d'assassinat précédé bien sûr d'une longue séance de torture (sinon je vais bien dans ma tête), chute, rechute, et encore des rechutes à cause de ce premier amour. Et finalement, aujourd'hui, je peux le dire honnêtement, même avec une bague de fiancailles entre les dents, je ne le reprendrai pas. Personne ne m'a rendue aussi malheureuse que lui. Avec mon ex-copain (celui qui vient de me quitter...), je me suis rendue compte ce que c'était d'être heureuse, choyée, aimée réellement. Et lui, il ne faisait rien de tout ça, il me détruisait, pièce après pièce. Il est pervers, mauvais, et je ne veux plus de lui même pour passer la serpillère. OUSTE !
- J'ai rangé une chambre qui ressemblait plus à un champ de bataille qu'à un endroit où dormir. Les culottes sales, cannettes de soda, emballages vides et affaires vieilles de dix ans s'y entassaient et dépassaient de partout... J'ai jeté énormément de choses, je me suis forcée à mettre mon enfance et mon adolescence à la poubelle et à faire le vide, pour avoir une chambre d'adulte ! Cela m'a demandé plus d'une semaine d'efforts, environ une cinquantaine de sacs poubelles, un mal de dos carabiné et des regards haineux de mes parents lorsqu'ils voyaient tout ce que j'arrivais à pêcher dans ma chambre... Mais j'ai réussi et je ne laisserais plus la crasse s'installer. La crasse commence même à me stresser... (L'ASPIRATEUR? Où est L'ASPIRATEUR?)
- J'ai survécu un an dans un lycée où tout le monde était ligué contre moi, à m'insulter et me casser, sans en égorger un seul. J'ai subi, j'ai lutté, et à la fin de la terminale, je me suis libérée. Et à aucun moment je ne me suis abaissée à leur niveau, une fois la colère passée. Satisfaction ON.
- J'ai perdu des gens qui m'étaient chers, une femme que j'aimais beaucoup, mon oncle, j'ai également failli perdre ma grand-mère... Tout ça en une année... Et j'essaie maintenant de profiter de la vie. Comme dirait une série assez philosophique "La vie est bien trop courte pour se laisser aller au chagrin" (cf American Horror Story, sisi)
- En parlant d'American Horror Story, je peux regarder le pire film d'horreur du monde sans zapper avant la fin du film. Je suis trop forte, hein que je suis trop forte ?
- J'ai déjà réussi à perdre dix kilos, à changer drastiquement de mode d'alimentation. (je les ai repris, mais maintenant je sais que c'est possible, ça sera moins dur)
- J'ai décidé de devenir végétarienne alors que j'adorais la viande. Mais j'adorais aussi les animaux, vivants. Alors j'ai fait des effort, et petit à petit, j'y arrive. Je ne crache pas sur les personnes qui en mangent, je ne me mets en marge de personne, et je suis satisfaite de mon choix. La viande devient un met exceptionnel, et non un acte quotidien. Si j'habitais avec un chéri omnivore, je ne lui dirais pas de se démerder pour se préparer sa viande. Je n'impose mon choix à personne, et c'est une satisfaction en plus du choix en lui-même ! (réussir à ne pas devenir extrêmiste lorsque quelque chose nous semble cruel, c'est un gage de self control)
- Je n'ai jamais gaspillé mon argent n'importe comment, et pourtant j'ai beaucoup de passions (faire plaisir à mon chien avec un nouveau jouet par jour (ou pas), la nourriture, le maquillage, les livres, aider les gens que j'aime s'ils ont vraiment besoin de se payer un truc). Et pourtant, sans donner de chiffres exacts, après un mois d'inactivité profesionnelle, j'ai quand même encore plus de 2000 euros. Je suis vachement forte (sans trop savoir comment je fais, mais c'est pas très important ça).
- Je me suis déjà dépassée en ce qui concerne la jalousie. Bien sûr, dans mon cas actuel, je dois redoubler d'efforts pour ne pas m'effondrer, mais de manière générale, je n'ai plus rien de la furie que j'étais auparavant. Je suis toujours jalouse, mais j'arrive à ne plus le montrer (sauf maintenant où clairement, on peut mettre ma photo à côté de "jalousie" dans le dico mais de manière GENERALE, je suis quand même mieux qu'avant, merde).
- Quand mon psychiatre m'a dit que l'alcool, c'était pas très jojo avec mes médicaments, j'ai réussi à arrêter (au bout de trois essais). Dur de boire du coca quand tout le monde boit des cocktails... Dur de passer pour la relou... Mais justement parce que c'est dur, ça prouve que je ne suis pas une faible qui fait des mélanges et qui se retrouvent la tête dans le fion juste pour le plaisir d'être bourrée 5 minutes.
- J'ai déjà pardonné énormément, par amour.
Et c'est déjà pas mal. Je ne suis pas quelqu'un de mauvais, ça c'est clair. Pour ce qui est d'être intéressante, j'ai un avis plutôt défavorable, mais passons. Pour ce qui est d'être forte, j'ai beau ne pas toujours avoir une haute estime de moi-même, écrire ce genre d'articles ça fait quand même un peu de bien à mon petit coeur tout triste. La suite va être dure, c'est clair... Mais, tant qu'on ne meurt pas, on ne peut qu'être plus fort, même si on estime que la rupture est un pur gâchis et que ne pas revenir ensemble serait se priver de quelque chose de beau.
A vous les studios, je retourne me muscler les fesses devant un épisode de caméra café ! :)