Alors, il peut paraître paradoxal de parler de "privilégiés" dans ce contexte. Bien sûr, et je tiens à le souligner au préalable, je ne veux pas parler du chanceux qui gagnera à l'euro millions vendredi soir, ou de celui qui verra débarquer dans sa boîtes aux lettres un miraculeux courrier lui annonçant qu'il a hérité un gros magot d'un lointain cousin d'Amérique, dont les aïeux, qui avaient pris la malheureuse initiative de se convertir au protestantisme au moment des guerres de religion et avait jugé plus prudent d'émigrer aux Provinces Unies d'abord, puis de l'autre côté de l'Atlantique.
Non, moi, aujourd'hui, je veux parler de tous ces gens qui, le matin, en ouvrant leur fenêtre, se trouvent immédiatement plongés dans un océan de verdure, le nez sur les arbres. Je veux parler de ces mères de famille, à qui il suffit de se pencher, pour surveiller leurs enfants qui jouent au ballon ou font du vélo en bas sur la pelouse. Je veux parler aussi de ces personnes âgées qui, le soir ramenant la fraîcheur, peuvent sortir leur chien, s'asseoir sur les bancs à l'abri des arbres et discuter avec leurs voisins. En un mot, je veux parler des "privilégiés" qui habitent dans les logements sociaux de la place Denis Cordonnier à Lomme, à côté de la mairie dans le quartier du Mont-à-Camp, et qui profite du travail de gens qui savaient encore ce que c'étaient qu'harmonie, douceur de vivre, équilibre avec la nature, le bien-être et le mieux vivre en résumé.
Et je veux comparer leur situation enviable avec celle des habitants de la rue Winston Churchill qui intègrent peu à peu les logements vicot-Aubry. Bon, logement est un grand mot, pour désigner des blockhaus collés les uns aux autres, faits de briques et de fer, qui ressemblent plus à des quartiers de haute sécurité qu'à d'agréables lieux de résidence, où la verdure est réduite à la portion congrue, soit 1 à 2 m² à l'intérieur d'un univers de béton et de bitume. Quel est l'avenir de ces gens collés les uns aux autres, comme dans les clapiers de la cité de la Délivrance. Quelles seront les activités possibles de leurs enfants au pied de leur immeuble, lorsqu'ils auront grandi et que les beaux jours seront là ? Que leur arrivera-t-il ? Comment évolueront-Ils ? Là, je crois que nos élus socialistes, soit n'y ont pas pensé, soit s'en soucient peu.
Si les écologistes nous proposent "Lomme en mieux" à partir de 2014, Roger Vicot, lui, a commencé à nous bâtir sa ville de demain, "Lomme en pire". Pensez-y au moment de glisser votre bulletin dans l'urne les 23 et 30 mars prochains !