Les perspectives d'évolution des réseaux de Business Angels pour 2014 semblent indiquer une certaine méfiance devant une situation économique et réglementaire incertaine.
Après le projet de loi sur le crowdfunding, c'est au problème des business angels que va devoir s'appliquer le pouvoir réglementaire. Support devenu nécessaire et structurel de la création de startups, ceux-ci apparaissent plutôt pessimistes sur les perspectives offertes par l'année 2014. Au moment d'un choc de compétitivité et d'attractivité institutionnel, les business angels interrogés indiquent leurs craintes à l'occasion de la publication de la 5ème enquête semestrielle menée auprès des réseaux de Business Angels membres de France Angels en partenariat avec BFM Business. Malgré l'augmentation des projets soumis à financement et le développement d'un maillage d'accompagnement de plus en plus complet à travers incubateurs et accélérateurs, l'action des réseaux de business angels devrait continuer à stagner durant l'année 2014, en attente de signes forts de la part des acteurs du marché.
Pessimisme
Le baromètre des business angels, réalisé auprès de quelques 4200 particuliers regroupés en 80 réseaux, fait émerger une situation relativement mauvaise durant l'année 2013. Ainsi, malgré une augmentation des projets proposés selon 20% des interrogés, les projets financés n'ont cru proportionnellement que dans 7% des cas. C'est plutôt une stagnation qui semble émerger dans le financement de projets pour 52%, rendant de fait mathématiquement, de par le nombre plus important de projets proposés, le financement plus rare. De même, seuls 10% des business angels ayant répondu aux questions de France Angels énoncent avoir augmenté les montants destinés à l'investissement, contre 42% d'entre eux ayant noté une baisse nette des fonds mis à disposition. Plutôt qu'une prise de risque plus importante dans l'accompagnement des nouveaux projets, l'activité des business angels semble s'être recentrée en 2013 sur la continuation des projets ayant déjà fait leurs preuves. 18% des interrogés ont ainsi refinancé un nombre plus important de projet durant l'année. Ce repli sur les bases les plus solides s'incrit dans les freins que les business angels mettent en avant dans leur activité. De façon nettement plus importante que le contexte économique ou la fiscalité (15%), ils sont près de 50% à pointer du doigt l'incertitude fiscale et réglementaire comme le principal frein à l'expansion de leur activité.
Demain?
Cependant, si ces chiffres font état d'un certain pessimisme, ou du moins d'un attentisme de la part des business angels, les perspectives ne sont pas réellement si mauvaises. Ainsi, sur la question des freins, plus de la moitié des interrogés admettent qu'une situation clarifiée, quelle qu'en soit le contenu, pourrait donner lieu à une croissance comprise entre 30% et 50% de leur activité. De même, si le financement se fait relativement plus rare, business angels et projets se multiplient, légitimant d'autant plus, s'il le fallait encore, la place de ces acteurs dans l'écosystème entrepreneurial. Ainsi, 44% des interrogés en 2013 rapportent une augmentation importante des business angels, dynamique qui pour 35% d'entre eux devraient continuer en 2014. De même, s'ils n'étaient que 20% en 2013 à enregistrer une augmentation des projets proposés, ils sont près de 50% à en prévoir la croissance en 2014.