La Nuit est explorée sous toutes les coutures : astronomie, biologie, éthologie, physiologie, anthropologie, neurologie, sans oublier l'imaginaire, en toute logique puisque le monde des rêves est associé à la nuit. C'est sur cet aspect que se clôture la visite.
Tout commence d'abord avec le ciel. Honneur à l'astronomie avec un plafond constellé d'étoiles qui constitue le paysage naturel de ceux qui vivent la nuit.
Composées pour 15% de fer et de nickel, les météorites sont froides. Elles ont passé quelques centaines d'années à l'humidité, ce qui les a fait rouiller. Elles sont lisses et noirâtres parce qu'elles ont brûlé lors de leur passage dans l'atmosphère. Mais elles n'ont pas perdu leur aura de mystère. on peut en voir de petites, entières, et une tranche de celle d'Esquel, trouvée en Argentine en 1951 où les cristaux d'olivine lui donne une allure de nougat géant. Quand on sait qu'elle mesurait un mètre et pesait 700 kilos on se dit que c'est un miracle que personne ne soit jamais écrasé par ces monstres.
Mais la lune n'appartient à personne !
Moins d'étonnement avec les oiseaux. Qui ne sait pas que chouettes et hiboux vivent la nuit ?
On apprendra par contre à distinguer les uns des autres avec un repère simple : le hibou possède des aigrettes au-dessus de ses yeux alors que ceux de la chouette sont cerclés d'une auréole de plumes noires, les faisant apparaitre surdimensionnés.
On verra la différence de taille entre petit-moyen et grand duc. Quant aux pelotes de réjection (et non pas de déjection comme je l'ai entendu) elles renseignent sur le menu dévoré par ces oiseaux.
On entendra aussi leurs cris sans provoquer la moindre peur.
On apprendra aussi que le lièvre a de très grandes oreilles et le lapin de plus petites.
Un conteur accompagne le public à intervalles réguliers jusqu'à la forêt des songes, en longeant des clairières bordés de pièces d'eau où de discrets poissons de nuit carnivores guettent leurs proies.
Les 5 sens sont sollicités. On sent le chèvrefeuille et la tubéreuse. On recule devant l'odeur du plancton qui régale les mouettes. On hume les parfums de la nuit, pas toujours agréables puisque la chauve-souris pollinise des fleurs qui exhalent une odeur de charogne. Notre odorat est bien pauvre en comparaison de la truffe du renard qui peut sentir une proie potentielle à 30 mètres de distance.
On découvre des plantes nocturnes, souvent blanches, qui se révèlent à la lumière de la lune.
Nous suivons toutes les adaptations nécessaires à la vie nocturne, pour voir mieux, entendre et communiquer sans risques.
L'exposition nous apprend énormément de choses, certaines assez complexes comme la capacité d'écholocation de la chauve-souris et d'autres très simples, qui relève de l'évidence une fois qu'on le sait, comme la différence de plumes des oiseaux diurnes et nocturnes. Ces derniers les ont dentelées de manière à leur assurer un vol silencieux pour ne pas éveiller les soupçons.
On peut aussi aller boire un thé à la menthe et se régaler d'une pâtisserie orientale sans se ruiner (c'est 2 pièce) dans le salon de thé de la grande Mosquée.
Nuit, jusqu'au lundi 3 novembre 2014
Museum d'Histoire Naturelle
57 rue Cuvier
75005 Paris tel 01 40 79 30 00
Ouverte tous les jours de 10 h à 18 h, sauf le mardi et le 1er mai.
Dernier accès aux caisses 45 minutes avant la fermeture.
Billet couplé avec la Grande Galerie de' l'Exposition
gratuit pour les moins de 4ans