Bonjour !
Je vous présente aujourd’hui un ouvrage un peu particulier dans son genre, il s’agit d’un roman mais à propos de trois grands noms de l’histoire européenne. Il y a donc une part de biographie ici. Ce livre a été écrit par Hugo Boris et publié chez Belfond en août 2013.
Le week-end dernier, j’étais au festival du livre de Bron, à côté de Lyon, dans le cadre du Master édition. J’ai assisté à plusieurs conférences dont une où ce jeune auteur intervenait. Il expliquait alors comment il avait réalisé cet ouvrage, pourquoi il avait choisi ces trois personnages là et depuis combien de temps il travaillait dessus. Après quelques boutades pour faire rire l’assistance et des propos assez honnêtes, j’ai été « conquise » et suis allée trouver le libraire qui vendait son dernier livre: Trois grands fauves
Après avoir fouillé les archives publiques et lu diverses biographies, 13 années plus tard, Hugo Boris sort enfin son « roman biographique » (j’invente très certainement ce terme !). On commence la lecture par un aperçu de la vie de Danton, puis on passe à Victor Hugo et on termine l’ouvrage avec Churchill. Voici là, trois personnes hautes en couleur, qui ont joué un rôle important dans notre Histoire. L’auteur est parvenu à trouver des ressemblances, des points communs aux trois personnages. Et notamment une chose assez forte, le fait que les trois hommes ont vaincu la mort à diverses reprises, dès leur plus jeune âge et en sont sortis plus forts que jamais.
Par exemple, avant d’avoir atteint l’âge de 10 ans, Danton avait déjà frôlé la mort plusieurs fois. Il s’est fait malmené par un taureau nerveux qui l’a défiguré à vie, puis il a été piétiné par des cochon. Encore une fois, son visage en a pâti. Finalement, il finit guillotiné en avril 1794, la faim lui tordant le ventre, cinq années après avoir fait vivre au roi et à la reine de France le même sort funeste.
Hugo lui, a enterré chacun de ses enfants, ses deux filles Léopoldine et Adèle et ses deux fils Charles et François-Victor. Pendant son exil sur l’île de Saint-Hélier, il développe un hobby: le spiritisme et chaque soir, il discute avec sa fille noyée ou bien avec Marat, Molière ou encore Racine, tout cela par l’intermédiaire d’un guéridon frappeur. C’est son fils Charles qui est chargé de traduire les paroles des morts. Mais cet exil prend fin et avec lui, cette habitude. Le grand écrivain profite des dernières années de sa vie pour les passer avec ses petits enfants. Il est on ne peut plus vivant et compte bien profiter des plaisirs de la vie encore longtemps !
Enfin Churchill, cet enfant qui déçoit constamment son père, qui ne peut être à la hauteur et qui semble bon à rien, parvient finalement à quelques accomplissements qui vont sauver des nations entières ! Dès l’enfance, il est fasciné par la guerre. C’est d’ailleurs là que son père veut l’envoyer, pensant qu’il n’est pas assez bon pour devenir avocat. L’homme, amoureux de cigares et de bon cognac va tant de fois jouer avec sa vie. Il n’est bien et lui-même que sur un champ de bataille. Il s’est battu aux côtés de soldats français et anglais lors de la Grande Guerre mais aussi lors de la seconde. Cette deuxième fois, il n’avait qu’une seule chose en tête: abattre cette bête qui remettait en compte la race humaine. Il a enfin trouvé un adversaire à sa taille: Hitler. Mais lorsque ce dernier met fin à ses jours, Churchill est pris de court. Son « black dog », cette mélancolie qui l’envahit à chaque moment de paix, revient au galop. C’est à Monaco à la fin de la guerre qu’il reprend finalement un peu goût à la vie, lorsque le caviste de l’hôtel de Paris démure pour lui sa cave où se trouvent cachés les plus grands crus.
Voilà une lecture pas vraiment prévue au programme mais qui s’est avérée très plaisante. J’aime beaucoup l’Histoire et lire ces quelques passages de vie romancés de ces grands personnages était très intéressant. L’idée même du livre est originale et le rendu marche bien, même avec cette part de fiction. On perçoit clairement le lien qui rapproche les trois hommes ainsi que le fait qu’ils s’admiraient mutuellement (cela ne marche pas pour Danton, bien entendu, il n’était certainement pas devin et ne connaissait ni Hugo ni Churchill). Connaissiez-vous cet ouvrage ? Son auteur ? Qu’en diriez-vous ?