Magazine Culture

Elysian Fields – For House Cats And Sea Fans

Publié le 20 février 2014 par Hartzine

It’s Complicated. Tel est le statut qui pourrait résumer notre relation à la musique d’Elysian Fields. Une liaison tumultueuse, due à cette fâcheuse tendance du duo à souffler le chaud et le froid, Jennifer Charles se chargeant du rôle de l’allumeuse en chef, (ab)usant de son chant d’une sensualité rarement égalée. Objecteur de conscience n’ayant jamais souhaité prendre définitivement parti pour le camp d’un rock tendu, ombrageux, ou celui d’une musique plus satinée et classieuse allant chatouiller Mazzy Star du bout de ses doigts baladeurs, le duo a souvent été pour nous une cause de frustration. Ainsi, malgré une discographie globalement irréprochable, on voyait parfois poindre un ennui poli au détour de nos écoutes, comme si un merveilleux paysage devenait soudain un peu trop familier à nos yeux. Mais ce septième album change définitivement la donne, et ravive une passion que l’on croyait sinon éteinte, du moins quelque peu entamée.  Car cette fois-ci, Jennifer Charles et Oren Bloedow se sont rangés pour de bon du côté d’un onirisme somptueux, plongeant l’auditeur dans une langueur béate mais jamais plombante. Les New-Yorkais nous embarquent ainsi dans une douce contemplation dont seuls la psychédélique et répétitive Channeling ou le funk ralenti de This Project nous tireront, comme on émerge brièvement d’un songe moite à la faveur d’une orageuse touffeur. Sobriété dans l’interprétation, richesse mélodique, arrangements somptueux, tout concoure ici à nous laisser prendre par la main pour une longue flânerie nocturne, entamée à merveille avec la sublime Come Down From the Ceiling et ses cœurs cajoleurs, et prolongée à l’envie au fil de ballades se jouant du temps et des lieux. Ainsi, de Alms for Your Love et son violon aux accents slaves au berçant dialogue vocal deHit by a Wandering Moon, en passant par la stratosphérique Next Year in Jerusalem, on suit Elysian Fields dans ses pérégrinations sans se faire prier, même lorsqu’ils décident de nous traîner dans un cabaret jazz à l’ambiance capiteuse -She Gets Down, mise en orbite par le saxo facétieux de James Chance, ou Frank You Ruined Me. Et quand sonne enfin l’heure du réveil, on se dit que le duo vient peut-être de sortir son meilleur album à ce jour, tant on reste sous le charme de ces compositions de haute volée alliant à merveille luxe et humilité, exaltation et raffinement et qui replacent le groupe bien en haut de notre liste des marchands de sable stellaire.

Audio


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Hartzine 83411 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog

Magazines