S’il est un métier qui fait parler, c’est bien celui de prostitué(e). Régulièrement mise sur le devant de la scène politique et médiatique, la prostitution questionne et inquiète. Fermeture des bordels, répression du racolage, répression des clients ; à chaque gouvernement sa réforme des politiques publiques en matière de travail du sexe.
Des réformes à la pelle mais jamais de véritable révolution ; aucun gouvernement n’a jamais réussi à éradiquer la prostitution, qui a su traverser les époques et les changements de mœurs.
On ne se prostitue plus aujourd’hui comme on se prostituait au 19e siècle. Au cours de l’histoire, les pratiques ont changé. Par contrainte, subissant les réformes des politiques publiques à leur encontre. Mais aussi par choix, profitant de l’explosion d’internet et de ses réseaux sociaux.
Les pratiques changent, s’adaptent à leur époque, aux valeurs portées par la société et par les politiques. L’une et l’autre s’influencent réciproquement. D’un côté l’évolution de la prostitution oblige les gouvernements à adapter les lois et les policiers leurs techniques de contrôle. D’un autre, les réformes de politique publique contraignent les prostitué(e)s à chercher à échapper au contrôle et à la répression.
Au nom de la santé publique, de la sécurité publique, de la dignité humaine ou de la tranquillité des voisinages les hommes et femmes politiques tentent de contrôler des travailleurs qui sont contraints de se cacher pour exercer leur métier. « Pour vivre heureux, vivons cachés.», dit-on. Mais dans le cas de la prostitution, ce célèbre adage ne s’applique pas. Contraindre les prostitué(e)s à se cacher, c’est les contraindre à se mettre eux-mêmes en danger.
Que faut-il faire de nos putes ? Qui cherche-t-on a protéger en les contrôlant? Elles ou la société? Comment les décisions étatiques et leur mise en pratique par ses agents transforment-elles la prostitution ?
Le plus vieux métier du monde a su se renouveler, notamment grâce aux nouvelles technologies. Comment les nouvelles pratiques des travailleurs du sexe s’intègrent-elles à la prostitution « traditionnelle » ? Qui sont ces hommes et ces femmes qui se prostituent et comment influent-ils sur les politiques publiques en matière d’illégalismes sexuels ?
INVITES :
- Gwénaëlle Mainsant, Docteur en sciences politiques. Elle a rédigé et soutenu une thèse à l’EHESS en 2012, intitulé : « L’Etat et les illégalismes sexuels. Ethnographie et sociohistoire du contrôle policier de la prostitution à Paris. »
- Morgane Merteuil, Escort Girl et Secrétaire Générale du STRASS
- Vincent Rubio, Sociologue et démographe, spécialiste de la socio-anthropologie de la sexualité. Il travaille actuellement sur la prostitution masculine sur internet et ses clients.
Animation : Mélanie
Chroniques et entretien : Anaïs, François, Jonathan, Maxime, Zéphyr
Réalisation : Maxime