Joao, Lucio, Ray Mayo et M., quatre amis oisifs, se retrouvent dans une cité balnéaire rongée par le sable qui glisse peu à peu vers l’oubli.
Dans ce lieu de perdition entre désert et mer, la vie s’écoule au ralenti… De longues heures à chasser les raies de sable, se soûler ou faire des parties de I.Go. Dans ce lieu insolite, les mirages viennent parfois brouiller l’horizon…
Tout ici semble se dérouler sans la moindre vicissitude. Rien ne présage des lendemains incertains…
Jusqu’au jour où l’un des quatre compères disparaît… Viennent alors se bousculer dans les âmes moult questions… Et si ce n’était qu’un rêve, que la conséquence de l’esprit qui délire ou bien le parfum de fin du monde de ce lieu qui s’enlise et s’étouffe sous le sable qui avance inlassablement ?
Un récit qui vous entraîne dans les abîmes de la conscience jusqu’au vertige. L’écriture est tissée de poésie et mêlée à l’étrange.
La thématique est intéressante certes mais l’auteur aurait pu y donner plus de force, y déposer çà et là quelques touches de suspense pour rehausser l’atmosphère parfois angoissante du désert qui avance.Soporifique donc cette histoire qui vous entraîne plutôt dans une douce léthargie… Et l’on a peur, à l’instar de la station balnéaire glissant dans l’oubli, de se retrouver hors de l’histoire, le figurant d’un mirage, le lecteur absent, trop absorbé par le vide sidéral qui règne dans ce récit…
De beaux passages cependant, empreints de lyrisme, vous sortent de la torpeur et vous poussent vaille que vaille vers la fin de ce court roman.
Je n’avais encore rien lu de cet auteur auparavant et n’ai donc pu retrouver quelques fragments de son univers. D’aucuns verront peut-être dans ma chronique l’expression d’une assez bonne impression mêlée à une lassitude larvée…
Les lieux décrits dans ce récit me rappellent l’une ou l’autre station balnéaire désuète où j’ai séjourné, c’est ce qui m’a donné l’envie de m’imprégner de l’histoire et d’y trouver mes propres repères…
Quant au classement du roman dans les catégories de notre site, me voilà dubitative… Entre un verre ou deux, il m’a fallu trancher. Je lui attribuerai donc deux verres.
Le portique du front de mer de Manuel Candré, éd. Joëlle Losfeld
Date de parution : 16/01/2014